Complément d’enquête sur Depardieu: «Les méthodes sont dégueulasses», déclare Yann Moix, affirmant qu’on lui a «volé» son film

Par Emmanuelle Bourdy
12 décembre 2023 12:29 Mis à jour: 12 décembre 2023 14:46

Depuis la diffusion, ce jeudi 7 décembre, des images de Gérard Depardieu dans Complément d’enquête sur France 2, les langues se délient. Tout d’abord Éric Naulleau, qui a annoncé un scoop sur le plateau de Touche pas à mon poste (TPMP), concernant les méthodes de cette émission. Puis le lendemain, toujours sur TPMP, le réalisateur Yann Moix est lui aussi sorti du silence, révélant le vol d’images dont il a fait l’objet.

Que de rebondissements depuis le numéro consacré à Gérard Depardieu sur France 2 ! Sur TPMP ce jeudi, Éric Naulleau a avancé que le producteur du film consacré à l’acteur de 74 ans et tourné en Corée du Nord en 2018, s’avérait être un faux projet dont le seul but était de piéger Gérard Depardieu.

« Ce sont des images prises en off, donc c’est totalement illégal »

Complément d’enquête a diffusé ce jeudi des images inédites prises lors du tournage d’un film réalisé par Yann Moix et portant sur Gérard Depardieu. On peut voir le comédien y tenir des propos d’une extrême vulgarité.

Sur C8 ce jeudi 7 décembre, Cyril Hanouna est revenu sur les méthodes utilisées par Complément d’enquête. Lors de cette émission, l’écrivain Éric Naulleau a exposé le « retournement de situation » que Yann Moix venait de lui révéler.

« Écoutez bien ce qui s’est passé, le producteur du film de Yann Moix sur la Corée du Nord, c’est le même producteur que Complément d’enquête. Ils ont donc fait croire à Yann Moix qu’ils allaient produire son film avec Depardieu en Corée du Nord. Or, ils n’ont fait croire à Yann Moix qu’ils allaient produire ce film, que pour rassembler du matériel pour Complément d’enquête. C’est-à-dire qu’il n’a jamais été question pour eux de sortir le film de Yann Moix », a-t-il détaillé. Et cela s’est passé avant les plaintes des femmes ayant accusé Gérard Depardieu d’agression sexuelles. Au total, une quinzaine de femmes ont accusé l’acteur d’agression sexuelle femmes et même de viol pour certaines. « Ce sont des images prises en off, donc c’est totalement illégal. Parfois ça ressort de conversations privées, il n’a jamais été question que cela figure dans le documentaire initial », a encore souligné Éric Naulleau sur TPMP.

« Ces images se sont retrouvées contre mon gré et ma volonté à Complément d’enquête »

À son tour, ce vendredi 8 décembre, Yann Moix a déclaré dans TPMP que ces images lui ont été volées. Il a d’abord expliqué que les « blagues insupportables et inadmissibles » de Gérard Depardieu ne représentaient que « 1 ou 2% de la texture d’une journée ». Il a encore dit avoir perçu de l’acteur lors de ce tournage un homme « attentif aux autres », excepté « les moments où il se lâche complètement ».

« C’est un film dont je regrette qu’on m’ait volé les images », a-t-il ensuite lancé, mentionnant au passage que ce film « magnifique » lui a demandé beaucoup de « temps » et « d’énergie ». Parlant d’un « droit moral » en France, il a précisé que « ce n’est pas celui qui paye les images qui en est le propriétaire ». « Le propriétaire d’une image en France, c’est le réalisateur, c’est l’artiste. Donc j’ai été volé. Quelqu’un m’a fait croire qu’il produisait un film sur Gérard Depardieu en Corée du Nord dont je serais l’auteur, et en fait ces images se sont retrouvées contre mon gré et ma volonté à Complément d’enquête », a-t-il déploré, ajoutant que « personne à Complément d’enquête » ne l’avait appelé à ce sujet.

« C’est dur de se faire voler un film »

Yann Moix a déclaré ignorer s’il y a eu, de la part du producteur Anthony Dufour qui travaille dans l’agence Hikari, un abus de confiance de France Télévisions et de Complément d’enquête « ou si Complément d’enquête savait ce qu’il faisait ». Toutefois selon lui, même si la cause de défendre les femmes est « tout à fait juste », il considère que « les méthodes sont dégueulasses ». « C’est dur de se faire voler un film », s’est-il plaint.

Si Complément d’enquête ou Anthony Dufour avaient vraiment eu besoin de ses rushs et les lui avaient demandés en raison de cette cause à défendre, il assure qu’il leur aurait donné l’autorisation de s’en servir. « Je voulais juste qu’on me demande mon autorisation parce que je suis le propriétaire de ces images », a-t-il conclu. Dans les colonnes du Figaro, le 7 décembre dernier, Yann Moix a annoncé : « C’est mon ‘producteur’ qui a donné les rushs de mon tournage sans me prévenir. Il s’appelle Anthony Dufour. Je vais porter plainte contre lui. »

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