Coupe du monde 2022 : les Bleus face au respect des droits humains au Qatar ?

Par Sarita Modmesaïb
3 avril 2021 06:55 Mis à jour: 3 avril 2021 06:55

Si les sélections de foot allemandes, norvégiennes et hollandaises se sont élevées contre la violation des droits humains au Qatar, les Bleus sont, pour la plupart, demeurés muets. 

En février dernier, une enquête du journal anglais The Guardian révélait que, depuis l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar il y a 10 ans, plus de 6 500 ouvriers venant de l’Inde, du Bangladesh, du Pakistan sont décédés sur des chantiers liés au futur Mondial 2022.

Lors des matchs de qualification qui ont débuté fin mars, plusieurs sélections nationales ont délivré des messages forts dénonçant ces violations, à l’instar de l’Allemagne dont les joueurs ont successivement arboré des t-shirts affichant « Human Rights » ou brandissant une banderole proclamant « Nous pour les 30 », faisant référence aux 30 articles de la Charte des droits humains des Nations unies.

En Norvège, le sujet fait même débat jusqu’au Parlement qui abordera le 20 juin prochain l’éventualité d’un boycott. Un récent sondage révélait que 55 % des Norvégiens se prononcent en ce sens.

Les Bleus silencieux face à ces violations

De son côté, l’équipe française des Bleus n’a opposé aucune réaction lors de ses matchs d’ouverture, si ce n’est le latéral gauche de l’équipe, Lucas Hernandez, qui s’est exprimé en ces termes : « Tout le monde a ses droits. Je ne veux pas rentrer sur cet aspect. Tout le monde a son opinion. Pour le Qatar, la Coupe du monde 2022, tout va être parfait. Je ne sais pas dans quelles conditions ils[les ouvriers] travaillent. Je ne veux pas entrer là-dedans. Ce n’est pas à moi de dire si c’est bien ou pas. »

Contactée par 20 Minutes, la Fédération française de foot-ball (FFF) a précisé qu’aucune consigne n’a été donnée aux joueurs dictant de ne pas s’exprimer sur le sujet.

Noël Le Graët, président de la FFF, avait toutefois écarté l’hypothèse d’un boycott, déclarant début mars que l’équipe de France « ira au Qatar si elle se qualifie ».

Hugo Lloris, le capitaine des Bleus, a estimé que « c’est une bonne chose », soutenant les initiatives allemandes, norvégiennes et hollandaises. « ​Les joueurs ont le droit de se manifester. En tout cas, il n’y a aucun joueur qui est insensible à ce qui a été dit ou écrit par rapport à tout ça. »

Attendus mercredi lors du match contre la Bosnie-Herzégovine, les Bleus sont encore demeurés silencieux sur le sujet.

Pourtant, les stars du foot français se sont déjà élevées contre les violations de droits humains, tels que la décision prise par Antoine Griezmann de casser son contrat avec Huawei, à la suite des révélations de complicité avec le régime chinois concernant les crimes commis contre la minorité musulmane ouïghoure.

Après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty en octobre 2020, les joueurs avaient également réagi en réalisant une vidéo soutenant les valeurs de la République.

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