Des députés canadiens inquiets face à une diplomate chinoise se vantant d’avoir aidé à la défaite de deux conservateurs

Par Marnie Cathcart
24 février 2023 17:57 Mis à jour: 25 février 2023 22:54

Lors d’une séance d’un comité de la Chambre des communes, tenue mardi dernier, des députés ont fait part de leurs préoccupations concernant les dernières révélations provenant des fuites de dossiers du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), selon lesquelles la Chine se serait ingérée dans les deux dernières élections fédérales au Canada.

Le 21 février, le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre des communes a entendu des allégations fondées sur un article du Globe and Mail selon lequel l’ancienne consule générale de Chine à Vancouver, Tong Xiaoling, s’est vantée d’avoir contribué à la défaite de deux députés conservateurs lors des élections 2021. Un de ces députés selon elle avait un « discours totalement faux ».

Le comité a appris que l’ancien consul général Wang Jin aurait également participé à des efforts visant à rallier le soutien des libéraux et à cibler les candidats conservateurs pour les faire échouer aux élections, utilisant de méthodes telles que « l’acheminement d’argent aux candidats par le biais de dons en espèces illégaux non déclarés ».

Le député conservateur Michael Cooper a déclaré que les allégations d’ingérence dans les campagnes électorales ne sont pas « insignifiantes » et que si les faits sont vrais, il s’agit d’une « attaque tous azimuts contre la démocratie canadienne par le régime communiste chinois ».

Michael Cooper a déclaré que les allégations comprennent « la désinformation ciblée contre les candidats conservateurs, la collusion avec les candidats libéraux, l’utilisation généralisée de mandataires pour faire avancer les objectifs du Parti communiste chinois d’aider le Parti libéral, et de travailler à la défaite de certains candidats conservateurs, le tout coordonné et dirigé par des diplomates communistes chinois en sol canadien ».

Le député a mis en avant une série d’article du Globe & Mail qui, selon lui, font des « révélations choquantes concernant la stratégie de Pékin pour interférer et influencer les institutions démocratiques du Canada ».

Le Globe & Mail a indiqué qu’il avait eu accès à des documents hautement confidentiels du SCRS décrivant l’étendue de l’ingérence de la Chine dans les deux dernières élections canadiennes.

« L’article qualifie la campagne d’ingérence du Parti communiste chinois dans l’élection de 2021 de ‘machine bienorchestrée’ », a déclaré M. Cooper au comité.

Selon lui, Pékin aurait eu deux objectifs primordiaux : s’assurer que le Parti libéral soit réélu avec un gouvernement minoritaire, et s’assurer que certains candidats conservateurs jugés défavorables à la Chine soient défaits.

M. Cooper a déposé une motion demandant au comité d’étendre son étude de la présumée ingérence étrangère dans les élections en organisant d’autres réunions, et d’obliger des représentants du SCRS, de la GRC, d’Élections Canada et d’autres hauts fonctionnaires du gouvernement fédéral à témoigner.

M. Cooper a également demandé que les documents soient fournis au comité sans être expurgés.

Le député conservateur québécois Luc Bertold a déclaré qu’étant donné toutes les preuves accumulées et les documents du SCRS, « sans équivoque, les allégations d’ingérence étaient non seulement fondées, mais seule la transparence pouvait combattre ces attaques contre notre démocratie ».

« Malgré tous ces signaux d’alarme, rien, je répète, rien n’a été fait pour signaler à Pékin que le Canada ne tolérerait pas l’ingérence dans sa démocratie », a déclaré M. Bertold.

Affirmant qu’il y avait un « aveuglement volontaire » et un manque de transparence, il a ajouté : « Le premier ministre semble apprécier le fait que Pékin se soit entiché des libéraux. »

La députée libérale Jennifer O’Connell a expliqué au comité que les conservateurs « veulent examiner des documents de manière non sécurisée, ce qui est franchement imprudent, absolument imprudent ».

Selon elle, la « vantardise » d’une diplomate chinoise ne méritait pas qu’on s’y attarde. « Les conservateurs font-ils confiance aux fanfaronnades d’un représentant de la RPC ? [Pépublique populaire de Chine] Ou font-ils confiance au directeur du SCRS ? Je sais à qui je fais confiance, je ne pense pas que les représentants de la RPC aient les intérêts des Canadiens en tête. Je ne pense pas qu’ils s’assoient et parlent des résultats des élections ? »

Au sujet de la sécurité nationale, elle a expliqué : « Bien que l’ingérence étrangère existe, et est persistante, les Canadiens ont décidé des élections. » Et de préciser que l’ingérence étrangère dans les élections n’était pas nouvelle au Canada.

Elle a accusé les conservateurs de mener une inquisition via leur motion visant à obtenir des témoins et des documents sur le sujet.

« Ce que nous entendons, encore et encore, c’est ce genre d’arguments partisans qui sont lancés et qui laissent entendre que le premier ministre a, vous savez, fermé les yeux. Non, il ne l’a pas fait », a déclaré Mme O’Connell.

La commission a voté en faveur de l’élargissement de la recherche sur l’ingérence électorale.

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