Des experts mettent en garde contre une nouvelle révolution culturelle alors que la Chine vise la « prospérité commune »

Par Rita Li
4 septembre 2021 17:38 Mis à jour: 4 septembre 2021 17:38

Alors que Pékin impose sa politique de tolérance zéro à l’égard des stars qui se comportent mal et de leurs admirateurs, les experts de la Chine mettent en garde contre l’intolérance à l’égard de la communauté des admirateurs en Chine, ce qui laisse entrevoir une révolution culturelle moderne.

La semaine dernière, les autorités fiscales chinoises ont infligé une amende d’environ 40 millions d’euros à Zheng Shuang, l’ancienne ambassadrice de la marque de luxe italienne Prada, pour fraude fiscale à la suite d’un scandale de mères porteuses en janvier. Cette décision est intervenue après l’arrestation de la pop star canado-chinoise Kris Wu pour des allégations de viol à la mi-août, ainsi que des boycotts contre l’actrice milliardaire Zhao Wei.

Les régulateurs chinois ont déclaré que cette mesure visait à rectifier la culture « chaotique » des admirateurs de célébrités.

La couverture d’un magazine de mode dans un kiosque à journaux montre l’actrice chinoise Zheng Shuang, à Beijing, le 21 janvier 2021. (Jade GAO/AFP)

De multiples médias d’État chinois, dont les porte-parole de l’État, le Quotidien du peuple, Xinhua et CCTV, ont publié dimanche un article en ligne intitulé « Tout le monde peut sentir qu’un changement profond est en cours ».

« Ce changement profond est aussi un retour vers la nature du socialisme », indique l’article, soulignant que quiconque va à l’encontre de la tendance sera mis de côté.

Pourtant, Tian Yuan, le commentateur des affaires chinoises basé aux États-Unis, considère les soi-disant « changements profonds » comme un signe de la « deuxième révolution culturelle », lors d’une récente interview avec The Epoch Times.

« Combattre les propriétaires terriens et partager les terres ; tuer les riches et voler la richesse », voilà ce que le parti au pouvoir avait l’habitude de faire, a dit Tian.

Avant la Révolution culturelle, à la fin des années 1920, la réforme agraire a été mise en œuvre pour préconiser la création d’un plan qui garantirait que « tous auraient des terres à cultiver ». Dans le cadre des mesures de réforme, un propriétaire terrien était considéré comme un « tyran » qui méritait de mourir, selon Tian. Après la Révolution culturelle, le Parti communiste chinois (PCC) a formé des partenariats public-privé pour éliminer les opposants politiques et les riches capitalistes.

Des membres de la Garde rouge brandissent des exemplaires du Petit Livre rouge de Mao Tse-Toung lors d’un défilé à Pékin, en juin 1966. (Jean Vincent/AFP via Getty Images)

Récemment, le 17 août, lors d’une réunion de planification économique avec les hauts dirigeants, le chef du PCC, Xi Jinping, a demandé à réajuster les « revenus excessivement élevés » et à éliminer les gains illicites afin de promouvoir la « prospérité commune ».

Le lendemain, le géant chinois de l’Internet Tencent a promis environ 6,5 milliards d’euros pour faire écho aux efforts de redistribution des richesses du gouvernement. Le 24 août, la plateforme de commerce électronique chinoise Pinduoduo a également promis de retourner 1,3 milliard d’euros à la société.

Le groupe chinois Alibaba a annoncé le 2 septembre qu’il investirait environ 13 milliards d’euros d’ici 2025 pour soutenir l’initiative, devenant ainsi le dernier géant de l’industrie à garantir son soutien.

L’avocat et défenseur des droits de l’homme Chen Guangcheng a dit que le nouveau cycle de mesures correctives de la Chine dépouille les riches au nom du peuple, alors que ce dernier n’a pas le droit de savoir où va réellement l’argent.

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