Des documents divulgués par les autorités du district de Wuhan révèlent l’ampleur réelle de la dissimulation des données sur le virus

Par Nicole Hao
10 avril 2020 19:47 Mis à jour: 12 avril 2020 15:08

Les autorités de Wuhan ont constamment sous-estimé les infections par le virus du PCC* et le nombre de décès, d’après des documents internes du gouvernement qu’Epoch Times a reçus de l’un des districts de la ville.

C’est dans cette ville du centre de la Chine que le virus du Parti communiste chinois (PCC), communément appelé le nouveau coronavirus, est apparu pour la première fois.

Les experts qui ont réalisé la mise au point de modèles statistiques, les témoignages de la population locale et les données précédemment  fournies par Epoch Times ont montré que les autorités chinoises ont dissimulé la véritable ampleur de l’épidémie à Wuhan et dans d’autres régions de Chine.

Les derniers documents que nous avons obtenus révèlent comment la tromperie commence aux niveaux inférieurs de l’administration du régime.

Quels sont les chiffres réels ?

CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

Il y a 13 districts à Wuhan. Comme le district de Huangpi est une section résidentielle de Wuhan, l’épidémie devrait y être moins grave que dans les parties plus denses de la ville.

Mais dans 20 documents classifiés du bureau de santé du district de Huangpi, les données ont révélé que le district à lui seul avait de nombreux patients hospitalisés avec les symptômes du COVID-19, ce qui rend les données publiées par la Commission de santé de Wuhan probablement fausses.

Chaque jour, les bureaux de santé de district remplissent un formulaire de statistiques émis par la Commission de la santé de Wuhan, afin de signaler le nombre total de cas de virus du PCC dans leur juridiction. Ces chiffres ne sont pas divulgués au public ; Wuhan ne publie qu’un total pour l’ensemble de la ville.

Epoch Times a obtenu des copies de ces formulaires pour des dates de janvier et février.

Les formulaires contiennent des informations détaillées sur les patients qui ont visité les 22 hôpitaux situés dans le district de Huangpi, y compris la personne à contacter et leurs numéros de téléphone.

Le 12 janvier, le gouvernement de Wuhan n’a pas officiellement signalé de nouvelles infections ou de cas suspects. À l’époque, la Chine n’avait pas encore mis au point de kit de test de diagnostic pour détecter le virus ; les critères des autorités pour confirmer les infections n’étaient pas transparents.

Mais le formulaire statistique a montré que 202 patients se sont rendus dans les hôpitaux du district de Huangpi le 12 janvier après avoir développé une fièvre – l’un des symptômes du COVID-19.

Plus tard dans le mois, le gouvernement de Wuhan a semblé changer sa méthode de comptage. Au bas du formulaire pour le 29 janvier, un nouveau rappel a été ajouté pour les gouvernements de district : « Le décompte quotidien des nouvelles infections ne comptera que les patients qui ont été traités dans les 26 hôpitaux désignés pour le COVID-19 uniquement à Wuhan. »

Comme il n’y a que 2 hôpitaux désignés COVID-19 dans le district de Huangpi, les formulaires remplis pour Huangpi ne mentionnaient dès lors que les données de ces 2 hôpitaux. Cela signifie que les patients COVID-19 qui ont été enregistrés dans d’autres hôpitaux du district n’ont plus été comptés.

La Commission de la santé de Wuhan a officiellement déclaré 356 nouvelles infections dans la ville pour le 29 janvier.

Selon les données internes, le seul district de Huangpi a signalé 150 cas ce jour-là – tous des patients hospitalisés à l’hôpital de médecine chinoise du district de Huangpi.

Dans le centre-ville de Wuhan, d’autres hôpitaux COVID-19 tels que l’hôpital pulmonaire de Wuhan, l’hôpital de la Croix-Rouge, l’hôpital de l’Union de Wuhan, l’hôpital de Wuhan Tongji et l’hôpital de Wuchang, ont probablement reçu plus de patients qu’à Huangpi.

Puis, dans le formulaire de statistiques du 11 février, la colonne des nouvelles infections a mystérieusement disparu. Il n’y avait qu’une colonne pour indiquer le nombre de patients qui étaient traités pour COVID-19 dans les 2 hôpitaux désignés de Huangpi.

Un autre document, daté du 14 mars, contenait des informations détaillées sur tous les décès confirmés dus au COVID-19 dans le district jusqu’à cette date.

Epoch Times a obtenu une section de ce rapport, montrant 31 noms avec leur numéro d’identification et leur adresse personnelle. Il y avait Xu Gang, 33 ans, qui est mort à l’hôpital de médecine chinoise le 19 février, et Peng Xihui, 90 ans, qui est mort à l’hôpital de Mulan, sans date de décès précise.

Le lieu de décès de 22 des patients se trouvait dans des hôpitaux désignés du district de Huangpi et de Wuhan. Pour 8 d’entre eux, il n’y avait pas de lieu indiqué, ce qui signifie qu’ils sont probablement morts dans un hôpital non désigné ou à leur domicile.

Cela suggère qu’il pourrait y avoir plus de ces patients sans papiers qui pourraient être morts de COVID-19, mais qui n’ont pas été comptés dans le décompte parce qu’ils n’ont pas été enregistrés dans un hôpital désigné.

Le personnel médical

Le bureau du district de Huangpi a également conservé les dossiers du personnel médical qui présentait des symptômes du COVID-19, du 4 au 9 février.

Par exemple, le bureau de district a noté que 3 membres du personnel médical présentaient des symptômes le 4 février. Ce jour-là, selon les données internes, le district a vu un total de 16 nouvelles infections.

Les dossiers n’indiquaient pas clairement si le personnel médical avait été diagnostiqué avec le COVID-19 ; à ce moment-là, les autorités avaient déjà mis au point des kits de dépistage.

Mais si c’était le cas, cela signifiait que le personnel médical représentait 18,75 % (3 divisé par 16) du total des infections ce jour-là.

Le 7 février, 5 membres du personnel médical présentaient des symptômes, soit 23,8 % du total (21) des diagnostics de ce jour-là.

Les équipes médicales sont les plus vulnérables face à cette infection.

Li Wenliang, l’un des 8 premiers lanceurs d’alerte qui ont publié des informations sur une épidémie de type « SRAS » en décembre 2019, est mort du virus du PCC le 7 février au matin, selon les médias d’État. Il avait 34 ans.

Le 3 mars, le supérieur hiérarchique de Li, Mei Zhongming, est également décédé du virus, à l’âge de 57 ans, alors qu’il était hospitalisé à l’hôpital Jinyintan.

De nombreux autres décès ont été signalés dans les médias locaux.

Un membre de la famille d’une personne vivant sur le campus de l’hôpital général de Hubei – un complexe résidentiel pour les quelque 1 500 membres du personnel médical de l’établissement et leurs proches – a déclaré précédemment à l’édition chinoise d’Epoch Times que le virus avait été diagnostiqué chez plus de 500 personnes séjournant dans cet établissement.

* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie COVID-19, de « virus du PCC », parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

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