Donald Trump 2.0 n’a pas besoin des médias sociaux

Par Roger L. Simon
19 octobre 2021 14:39 Mis à jour: 19 octobre 2021 14:39

Qu’il le sache ou non, l’une des meilleures choses qui soit arrivée à Donald Trump a été d’être banni (ou selon sa formule pompeuse « suspendu définitivement ») par Twitter.

Le fondateur de Twitter Jack Dorsey (alias @jack) a rendu un immense service au 45e président lorsqu’il a finalement utilisé l’un de ses tweets (peu importe lequel, qui s’en souvient) en déclarant qu’il s’agissait de la goutte d’eau qui faisait déborder le vase et l’a exclu du média social.

Ce même média « social » qui, jusqu’en juillet, lorsqu’il a commencé à s’attaquer aux personnes opposées aux vaccins, permettait à Nation of Islam de propager toutes sortes de propos antisémites.

Et ce n’est pas la seule organisation fasciste qui aura tiré avantage de Twitter. Elles sont nombreuses aujourd’hui encore.

De plus, comme le savent bien ceux qui l’utilisent, Twitter fait beaucoup de vagues autour de ces messages publiés impulsivement à 3 heures du matin, qui relèvent plus de l’insomnie que du bon sens.

C’est cela qui a probablement fait du tort à Trump plus que tout autre chose. (Enfin, à part les mensonges permanents et quasiment congénitaux des médias grand public.)

S’il a perdu les élections de 2020, ce n’est en aucun cas du fait de sa politique. Elle a été applaudie ou approuvée par la plupart des citoyens (Bernie Sanders mis à part).

Une politique judicieuse à l’évidence lorsqu’on la compare au parfait désastre de l’administration suivante qui en a pris le contrepied.

Trump a perdu – si, encore une fois, il a vraiment perdu – dans la mesure où les médias sociaux, Twitter en particulier, ont contribué à amplifier ‘idée qu’il s’agissait d’un candidat, puis d’un président,  narcissique à l’épiderme trop fin, s’offensant de la moindre critique, venant de personnes le plus souvent insignifiantes, et donc incapable de gouverner.

Ce qui, avouons-le, était bien le cas à 3 heures du matin sur Twitter. Mais, pour ce qui était de prendre des décisions, il était parfait. Par ailleurs, soyons honnêtes, ses tweets ne manquaient pas d’humour.

Ainsi, bien qu’il s’agisse d’une exclusion douteuse, c’est une bonne chose que ses tweets aient pris fin, surtout s’il souhaite se présenter à nouveau. Il n’y a pas de hasard, depuis cet arrêt, Trump monte de manière constante dans les sondages par rapport à Biden.

Le 45e président a également été banni de Facebook pour une durée de deux ans. Les mêmes sondages montrent que ça n’a visiblement aucun impact.

Désormais, les courriels qu’il envoie via le Save America PAC, ainsi que ceux qu’il adresse aux médias, sont toujours plus persuasifs, mieux raisonnés et mieux écrits que ses tweets d’autrefois envoyés à 3 heures du matin.

Leur contenu est reproduit ou diffusé par de nombreuses publications et par des réseaux sympathisants toujours plus nombreux, dont Breitbart, The Gateway Pundit, The Sinclair Group, The Star Group et la quasi-totalité des talk-shows.

En revanche, il n’est peut-être pas utile que Trump poursuive Facebook, Google et Twitter, comme il le fait actuellement.

À terme, ces entités vont être démantelées ou rendues insignifiantes. De fait, Twitter peut être anéanti par un simple boycott des conservateurs.

Malheureusement, peu le font, or il est temps de s’endurcir. Utiliser un service uniquement pour se battre avec les likes de @untel n’a aucun sens et ce n’est qu’un immense gaspillage d’énergie. Les chaines de télévision nationales sont en train de mourir toute seules. La meilleure façon d’accélérer cette agonie est de soutenir le site qu’on apprécie et de faire valoir sa crédibilité.

Beaucoup restent sur Twitter malgré le niveau de censure quasi-stalinien (cf. l’affaire Hunter Biden ou tout ce qui est vaguement scientifique sur le Covid), pour attirer l’attention sur leur propre contenu. Une telle démarche contribue à préserver l’un des principaux instruments de propagande anti-libérale.

Il faut délaisser Twitter et rejoindre le courant dominant. Tout le monde suivra, c’est déjà le cas.

Récemment lors d’une interview sur Fox News, le présentateur a demandé à l’ancien président s’il fallait s’attendre à des changements avec Trump 2.0. Mais Trump a éludé la question, comme il le fait régulièrement, ne jugeant pas utile de s’attarder sur ses erreurs.

Toutefois, il a finalement admis qu’il s’était trompé durant son mandat sur certains points, notamment lors du choix de son cabinet ou la nomination de certains membres importants à des postes clés. Trump était un homme d’affaires, il ne connaissait pas les méthodes de l’État profond. En admettant cette erreur, il est peu probable qu’il la commette à nouveau. En fait, il a déjà prouvé qu’il ferait désormais plus attention et passer de Rex Tillerson à Mike Pompeo, sans doute le meilleur secrétaire d’État depuis longtemps, a marqué un progrès considérable.

En ce qui concerne les Big Tech hors de contrôle, en supposant qu’il revienne au pouvoir avec un solide congrès républicain, Trump devrait prendre l’initiative de les démanteler, soit en renouvelant la législation antitrust, soit en trouvant un autre moyen pour transformer les entreprises comme Google et Facebook en services publics à la manière d’AT&T.

Les poursuivre en justice ne sert qu’à leur tendre le bâton pour se faire battre.

Roger L. Simon est un romancier primé, un scénariste nommé aux Oscars, cofondateur de PJMedia, et maintenant rédacteur en chef du journal Epoch Times. Ses livres les plus récents sont « The GOAT » (Le plus grand de tous les temps) et « I Know Best : How Moral Narcissism Is Destroying Our Republic, If It Hasn’t Already » (Je sais mieux : comment le narcissisme moral détruit notre République, si ce n’est déjà fait). Il est joignable sur GETTR et Parler @rogerlsimon.


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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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