Effets indésirables des vaccins : « Il faut pouvoir en parler librement ! »

Par Henri-Michel Thalamy
8 avril 2022 19:07 Mis à jour: 6 mars 2023 20:08

Le mercredi 6 avril, les rapporteurs de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) ont procédé à l’audition de plusieurs représentants de collectifs qui rassemblent des personnes s’estimant victimes d’effets indésirables dans le cadre de la campagne de vaccination contre le virus de la Covid.

Saisi le 9 février 2022 par la Commission des Affaires sociales du Sénat afin de réaliser une enquête sur les effets indésirables des vaccins, l’OPECST a confié cette mission à quatre rapporteurs : les députés Jean-François Eliaou (Hérault – LREM) et Gérard Leseul (Seine-Maritime – Parti socialiste) ainsi que les sénatrices Sonia de La Provôté (Calvados – Les Centristes) et Florence Lassarade (Gironde – Les Républicains).

Les rapporteurs ont entamé leur cycle d’auditions le 28 mars 2022.

Parmi les membres des collectifs entendus le 6 avril par les rapporteurs de l’OPECST figuraient Marc Doyer et Frédéric Beltra, représentants de « Verity France », Mélodie Feron et Véronique de Monts de Savasse, représentantes des collectifs « Où est mon cycle ? » et « Les navigants libres », ainsi que leur avocat, Me Diane Protat.

Depuis sa création, le collectif « Où est mon cycle ? », qui regroupe environ 10 300 femmes, a recueilli plus de 1000 témoignages, dont une centaine ont fait l’objet d’un signalement officiel dans le cadre de la pharmacovigilance.

« Il y a par exemple des femmes qui ont leurs règles en continu depuis 290 jours ou qui, a contrario, ne les ont plus du tout. J’ai aussi des femmes qui ont développé des endométrioses sévères ou de l’adénomyose », précise Mélodie Feron. Et la fondatrice du collectif « Où est mon cycle ? » de souligner que certaines femmes souffrant d’adénomyose ont dû subir des hystérectomies, une chirurgie pratiquée pour retirer l’utérus.

Selon elle, les praticiens qui ne prennent pas au sérieux les troubles du cycle menstruel dont souffrent les femmes qui viennent les consulter, voire qui refusent catégoriquement d’envisager la possibilité d’un lien de cause à effet avec le vaccin, sont particulièrement nombreux.

« La plupart du temps, on leur dit qu’elles sont seules, que ce sont des cas isolés. Je ne remets pas en question le travail de tous les médecins, mais dans la plupart des cas on leur dit que c’est lié au stress, qu’elles sont malades, mais on ne veut pas parler du vaccin », indique Mélodie Feron.

Pour la trentenaire, l’omerta qui règne au sujet des différents troubles du cycle féminin potentiellement liés aux vaccins, mais aussi l’indifférence d’une partie du corps médical, voire l’animosité de certains médecins qui n’hésitent pas à dénigrer les patientes qui souffrent d’effets indésirables, plongent les personnes concernées dans un profond désarroi.

Une détresse psychologique qui s’ajoute aux souffrances physiques endurées par les victimes. « Il y a une espèce de tabou, les femmes ont extrêmement peur d’en parler. On laisse des femmes dans l’errance médicale la plus totale pendant des mois, alors qu’elles ont des effets secondaires qui sont graves », signale Mélodie Feron.

« Il y a un vrai problème, il faut pouvoir parler des effets secondaires de façon libre. Tous les médicaments et tous les vaccins peuvent provoquer des effets secondaires, c’est connu. Quand on interroge certains médecins, ils disent qu’ils sont dans un inédit face au nombre et à l’état de santé dans lequel se trouvent maintenant leurs patients, c’est important de le prendre en compte », poursuit la fondatrice du collectif.

Pour Mme Feron, il est également nécessaire de sensibiliser les jeunes filles aux effets indésirables potentiels liés à la vaccination contre la Covid, notamment les troubles menstruels.

« Énormément de jeunes filles ne sont pas au courant, elles pensent que c’est normal d’avoir des règles extrêmement perturbées et douloureuses. Oui, les règles font mal, surtout au début, ensuite on apprend à les gérer ; mais là, certaines ont des saignements hémorragiques. Je vous laisse imaginer comment se passe la journée d’une jeune fille de 14 ans qui a des saignements hémorragiques qui remplissent complètement son jean au collège… »

Avocat au barreau de Paris et spécialiste de la réparation du préjudice corporel, Maître Diane Protat a défendu plusieurs victimes d’effets indésirables à la suite de leur participation à des essais thérapeutiques ces dernières années.

Elle explique avoir été particulièrement sollicitée depuis la mise en place de la campagne de vaccination contre la Covid : « Ce sont des centaines de personnes qui appellent mon cabinet, je n’ai jamais vu ça ! »

Au sortir de son audition par les rapporteurs de l’OPECST, dont elle déplore qu’elle ait eu lieu en visioconférence, Me Protat a appelé les pouvoirs publics à « prendre la mesure de la gravité de ce qui se passe aujourd’hui au regard du nombre d’effets indésirables : 137 000 recensés en France par l’Agence nationale de santé du médicament (ANSM), dont 25% d’effets graves. Il me semble que ces signaux d’alerte doivent interpeller immédiatement les parlementaires français ».

« J’alerte depuis des mois sur la gravité et l’anormalité des effets secondaires. Actuellement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dénombre 3,5 millions d’effets secondaires sur VigiAccess, c’est plus que tous les autres médicaments et tous les autres vaccins réunis en 50 ans. Comme on sait que seulement 10% des chiffres sont remontés [à travers la pharmacovigilance], faites la multiplication, vous allez voir que l’on atteint des chiffres stratosphériques », ajoute-t-elle.

Me Protat, qui défend les intérêts du collectif « Où est mon cycle ? », a également souligné que parmi les effets indésirables graves recensés en France par l’ANSM, le 5e type le plus fréquent concerne « ceux qui causent des troubles menstruels aux femmes », évoquant notamment des aménorrhées, une baisse de la réserve ovarienne ainsi que des métrorragies ne pouvant parfois pas être contrôlées par la prise d’un traitement médicamenteux.

Si l’ANSM explique dans son dernier point de situation sur la surveillance des vaccins contre la Covid-19 que « les troubles menstruels déclarés après la vaccination par un vaccin à ARNm font l’objet d’une surveillance attentive », l’agence estime toutefois que la majorité des effets indésirables recensés correspondent à des « évènements de courte durée et spontanément résolutifs », et précise que « les données disponibles ne permettent pas de déterminer le lien direct entre le vaccin et la survenue de ces troubles du cycle menstruel ».

Des propos qui ne convainquent pas Me Protat : « Les femmes ont l’habitude de leur cycle et nous voyons tout de suite quand quelque chose est anormal. Et c’est ce que rapportent ces femmes, elles sont effrayées car elles font face à des règles violentes et très douloureuses qu’elles n’ont jamais connues. C’est parce qu’elles écoutent leurs corps qu’elles font le lien et les professionnels de la médecine doivent le faire aussi. […] M. Véran avait dit aux femmes que ce n’était pas grave si elles sautaient un cycle, qu’il reviendrait le mois prochain. Force est de constater qu’aujourd’hui ce n’est pas le cas. »

D’après la juriste, le nombre d’effets indésirables recensés en France et à l’étranger dans le cadre de la pharmacovigilance et les témoignages portés à la connaissance de l’OPECST devraient pourtant inciter les pouvoirs publics à réagir sans délai et à faire valoir le principe de précaution.

« Il n’est pas croyable que des centaines de personnes appellent à mon cabinet pour essayer d’engager une procédure judiciaire afin de faire reconnaître des effets indésirables. Je ne comprends pas que les autorités judiciaires et médicales restent sourdes à cet appel. »

Retrouvez le témoignage intégral de Me Diane Protat et de Mélodie Feron dans la vidéo.

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