Elle serait la plus vieille pyramide au monde: construite il y a 27.000 ans sur le site indonésien de Gunung Padang

Par Emmanuelle Bourdy
8 décembre 2023 12:23 Mis à jour: 8 décembre 2023 14:56

Elle serait beaucoup plus ancienne que les grandes pyramides d’Égypte et remettrait en question l’histoire de la civilisation humaine…  

Selon une étude publiée le 20 octobre dernier dans la revue Archaeological Prospection, le site de Gunung Padang (Indonésie) serait en fait une pyramide construite par une civilisation ancienne il y a environ 27.000 ans. Cette construction pyramidale pourrait donc être l’une des plus anciennes structures mégalithiques du monde, une découverte qui remue profondément la communauté archéologique car elle redessinerait la compréhension actuelle de l’histoire.

Plusieurs couches appartenant à des phases distinctes de construction

Plusieurs terrasses en pierre, des murs de soutènement, des escaliers reliés, l’ensemble situé au sommet d’un volcan éteint, voilà une découverte qui ne laisse pas de marbre et résulte du fruit de recherches minutieuses, menées entre 2011 et 2014 sur le site de Gunung Padang, qui signifie « montagne de l’illumination » dans la langue locale. Ce site se trouve caché sous la terre et culmine à 885 mètres d’altitude.

Pour le moment, les archéologues n’ont scruté que la surface de ce site et on ignore encore si la colline recèle de trésors en son sein. Plusieurs techniques de pénétration du sol ont été utilisées et elles ont permis d’identifier plusieurs couches, chacune appartiendrait à des phases distinctes de construction.

La plus ancienne couche aurait été « soigneusement sculptée » dans la lave durcie, entre 25.000 et 14.000 ans av. J.-C. selon la datation au carbone. La plus récente, dont les terrasses en pierres sont encore visibles aujourd’hui, remonterait à une période située entre 2000 et 1100 av. J.-C.

Des « preuves irréfutables d’un site mégalithique complexe et sophistiqué »

D’après Danny Hilman Natawidjaja, géologue à l’Agence Nationale de Recherche et d’Innovation (BRIN) en Indonésie et co-auteur de l’étude, la construction de cette pyramide témoigne de techniques avancées en matière de maçonnerie, car cette civilisation ancienne aurait « méticuleusement sculpté » le volcan éteint.

Les auteurs soulignent encore que cette construction représente un « testament remarquable » de l’ingéniosité de l’homme à cette époque, parlant de « preuves irréfutables d’un site mégalithique complexe et sophistiqué », ce site mettant ainsi « en lumière les capacités d’ingénierie des civilisations anciennes au cours de l’ère paléolithique ».

C’est précisément ce point qui secoue la communauté scientifique. Étant donné qu’à la période du paléolithique (soit entre 2,6 millions et 10.000 ans av. J.-C.), les humains n’étaient alors que des chasseurs-cueilleurs et non pas des êtres capables de telles prouesses techniques en matière de construction. Se basant sur les preuves archéologiques, Lutfi Yondri, archéologue à BRIN, a expliqué de son côté qu’il y a 12.000 à 6000 ans en arrière – soit après la période supposée de la construction de cette pyramide – la région était habitée par des peuples de l’âge de pierre vivant dans des grottes.

Des échantillons qui « ne portent aucune marque d’activité humaine »

Danny Hilman Natawidjaja explique cependant dans son étude que la façon dont les roches rectangulaires ont été sculptées pour réaliser cette « pyramide » est la preuve que celle-ci n’a pas pu se faire naturellement.

Mais plusieurs archéologues, qui n’ont pourtant pas remis en question les datations des prélèvements du sol réalisées par l’équipe de Danny Hilman Natawidjaja, estiment toutefois que les preuves permettant d’affirmer qu’il s’agit d’une construction faite par la main de l’homme sont insuffisantes.

L’archéologue Bill Farley de la Southern Connecticut State University a indiqué auprès de la revue scientifique Nature que « les échantillons de sol de Gunung Padang, vieux de 27.000 ans, bien que datés avec précision, ne portent aucune marque d’activité humaine, comme du charbon de bois ou des fragments d’os ».

Une enquête est en cours

Une enquête a été ouverte par la revue Archaeological Prospection et sa maison d’édition Wiley. Eileen Ernenwein, géophysicienne archéologique à l’Université d’État du Tennessee et coéditrice de cette revue, a précisé à Nature qu’elle-même ainsi que les rédacteurs et l’équipe d’éthique de Wiley « étudient actuellement cet article conformément aux lignes directrices du Comité d’éthique des publications ». Ils souhaitent ainsi clarifier la validité de ces découvertes et leurs interprétations.

Mais Danny Hilman Natawidjaja et son équipe affirment que leur travail est le « fruit de plusieurs années d’analyse minutieuse » et de « méthodes archéologiques, géologiques et géophysiques ».

Quoi qu’il en soit, ce site, qui a attiré plusieurs peuples anciens en raison de son « importance significative », n’a pas encore livré tous ses secrets.

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