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« Le fléau des rodéos urbains » : après l’agression d’Anthony Rolland, élu en Gironde, les gardes à vue des quatre jeunes levées sans poursuites

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Des policiers montent la garde à côté de motos saisies par la police après des "rodéos" urbains.

Photo: PHILIPPE DESMAZES/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Les gardes à vue de quatre jeunes interpellés après l’agression d’un élu lors d’un rodéo urbain samedi en Gironde ont été levées mercredi sans poursuites à ce stade mais plusieurs individus restent « activement recherchés », a annoncé le parquet.
Anthony Rolland, conseiller municipal de Gauriaguet, à 30 kilomètres au nord-est de Bordeaux, avait tenté de mettre fin à un rodéo samedi en fin d’après-midi avant de recevoir de nombreux coups et de perdre brièvement connaissance. Il souffre de plusieurs fractures au visage.

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Identifiés comme « ayant été présents sur les lieux », deux mineurs âgés de 15 et 17 ans et deux majeurs âgés de 18 et 21 ans avaient été placés en garde à vue mardi matin.
Mais « les mesures de garde à vue ont été levées » mercredi soir, « les éléments recueillis ne permettant pas à ce stade de retenir leur implication dans les faits de violence », déclare dans un communiqué Loïs Raschel, procureur de la République à Libourne.
Plusieurs individus « activement recherchés »
« Plusieurs individus demeurent activement recherchés, l’un ayant quitté le territoire national après les faits », ajoute le magistrat.
L’élu agressé a raconté dans le quotidien Sud Ouest être venu à la rencontre d’une quinzaine de motards, sur le terrain de ball-trap de la commune, après avoir failli se faire renverser par une moto.
Le ton est alors monté et l’élu a ensuite été « violemment frappé par l’un d’entre eux avec un objet métallique », selon le parquet. La victime, admise aux urgences, souffre de fractures à l’arcade, au nez et à la pommette droite.
Une information judiciaire pour violences aggravées et non-assistance à personne en danger a été ouverte contre X, précise le parquet.
« Le fléau des rodéos urbains a encore frappé »
Edwige Diaz, députée RN de la 11ème circonscription de Gironde, a interpellé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale concernant « le fléau des rodéos urbains (qui) a encore frappé ». « Le mois dernier dans le Val d’Oise, la semaine dernière à Drancy et ce week-end en Gironde dans une commune de ma circonscription ! », déplore-t-elle. « L’explosion de la violence envers les élus rappelle deux nécessités », poursuit-elle. D’abord, la lutte contre les rodéos sauvage pour laquelle elle serait « heureuse de vous donner notre texte » « puisque l’on sait que vous copiez allègrement le programme de Marine Le Pen ». Ensuite, l’examen de la « proposition de loi portant sur la création du statut de l’élu » doit être mené après des reports dénoncés « notamment par l’association des maires de Gironde ».

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En réponse, Bruno Retailleau a cité les résultats de son action : « En quelques mois, 65% de confiscations de véhicules, et en un an, 35% d’interpellations supplémentaires. » Le ministre de l’Intérieur cite la loi du 21 mars 2024 qui « aligne les sanctions sur les élus sur les sanctions sur les personnels en uniforme » et assure également plus de protection des élus.
« Ces gens-là sont ministres, depuis plusieurs années, ils voient bien ce qui se passe. En parole, il se dit beaucoup de choses, mais dans les actes, il ne se passe rien », a conclu la députée RN reprenant les propos du maire de Gauriaguet, Alain Montangon, selon Le Figaro.
Le maire de Libourne menacé de mort
Dans une affaire distincte sur le ressort du parquet de Libourne, un homme né en 1988 a été interpellé mardi dans cette ville pour menaces de mort à l’encontre du maire de la commune. Des armes ont été découvertes à son domicile.
Verbalisé pour un dépôt sauvage d’ordures, il avait appelé la police municipale et déclaré vouloir « tirer une balle dans la tête » du maire et faire « exploser la mairie ».
En mars 2024, le Parlement a adopté une loi visant à mieux protéger les représentants locaux contre les violences. L’une des mesures-phares du texte est l’alignement des sanctions sur celles prévues pour des violences à l’encontre de dépositaires de l’autorité publique, comme les policiers.