Énergie: la réduction de 50 % du nucléaire « n’était le résultat d’aucune étude d’impact », déclare Manuel Valls

Par Robin Lefebvre
7 février 2023 16:58 Mis à jour: 7 février 2023 16:58

Auditionné jeudi 2 février 2023 à l’Assemblée nationale sur la perte de souveraineté énergétique de la France, l’ex-Premier ministre Manuel Valls a affirmé que la part de réduction du nucléaire de 50 % n’était pas fondée. Un objectif qui a depuis été entériné par le gouvernement à la mi-janvier.

L’ancien Premier ministre s’est confié. La commission d’enquête visant à élucider les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France a auditionné jeudi 2 février Manuel Valls, rapporte Marianne. Évoquant la loi de transition énergétique votée en 2015 sous le mandat de François Hollande, l’ex-Premier ministre a déclaré que l’objectif de baisser de 50 % la part du nucléaire dans la consommation électrique en France, n’était, selon lui, pas fondé.

« Les 50 %, c’est là où je suis franc je crois, n’étaient le résultat d’aucune étude d’impact ou analyse de besoins » a d’abord commenté Manuel Valls, avant de reconnaître que « l’optique, c’est vrai, était politique: passer de trois quarts environ à la moitié la part du nucléaire dans la consommation électrique ». Devant les parlementaires, l’ancien conseiller municipal de Barcelone a tenté d’expliquer les possibles motivations de cette orientation: « Le développement des énergies renouvelables était peut-être entravé pour certains par la place du nucléaire, comme une zone de confort, et il fallait en quelque sorte la libérer pour d’autres énergies. »

De nouveaux réacteurs nucléaires

Le 24 janvier 2023, le Sénat a voté en première lecture, par 239 voix contre 16, un projet de loi favorisant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, complété par certaines dispositions. La suppression du plafonnement à 50 % de la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2035 a notamment été actée, obligeant la révision du décret qui prévoit la fermeture de douze réacteurs existants, en plus des deux de Fessenheim.

Des dispositions qui pourront être revues dans la suite de la navette parlementaire, alors que l’Assemblée nationale étudiera le texte à son tour en mars. La France, qui tire du nucléaire environ 70 % de son électricité, avait précipité en 2015 la fermeture de 14 de ses 58 réacteurs, avant un revirement annoncé par le président de la République en faveur d’un nouveau nucléaire.

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