«Ce que ma famille a enduré n’est que la partie émergée de l’iceberg»: Le périple d’une jeune femme confrontée à la peur

Par Kelly Song
22 août 2022 15:36 Mis à jour: 22 août 2022 15:36

Hongyu Zhang n’oubliera jamais le jour où, en 2014, elle a fui la Chine en laissant son père derrière elle, seul. Six mois auparavant, elle a perdu sa mère, morte sous la torture en garde à vue. Hongyu, aujourd’hui résidente permanente aux États‑Unis, a avoué avoir peur de perdre le contact avec son père resté en Chine. Le 13 août, lorsqu’elle n’a pu joindre son père par téléphone, elle a su qu’il était temps d’affronter sa plus grande crainte.

Hongyu et ses parents sont des pratiquants de Falun Gong, une pratique corps‑esprit qui comprend des exercices de méditation et des enseignements moraux. Cette pratique a attiré plus de 70 millions de personnes à la fin des années 1990 en Chine, pour ses bienfaits sur la santé et ses vertus morales. Le régime chinois, craignant la croissance rapide et la popularité du Falun Gong, a lancé une persécution contre cette discipline en juillet 1999.

La persécution se poursuit encore aujourd’hui.

Hongyu a appris par ses proches que son père a été arrêté le 10 août. La police a également mis à sac la maison familiale. Le père de Hongyu, Ming Zhang, est détenu dans les locaux de la police de la ville de Dandong, dans la province chinoise du Liaoning (nord‑est). Le poste de police a depuis refusé les visites des proches de M. Zhang.

Hongyu Zhang lors d’un rassemblement à New York, appelant à la fin de la persécution du Falun Gong, en avril 2018. (Avec l’aimable autorisation de Hongyu Zhang)

Ming Zhang, 64 ans, a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1996. Son état de santé s’est radicalement amélioré peu de temps après avoir commencé la pratique. Il a arrêté de fumer et de boire. Il a travaillé à la Banque nationale chinoise avant de changer d’emploi pour rejoindre un tribunal de district dans la ville de Dandong. Il a reçu les éloges de ses collègues et de ses superviseurs.

Toute la famille a bénéficié des bienfaits des enseignements fondamentaux du Falun Gong, qui s’articulent autour des principes de vérité, compassion et tolérance.

Des années tumultueuses sous la persécution

Puis la persécution a commencé et « tout a été bouleversé », a déclaré Hongyu, « mais nous n’avons jamais renoncé à notre foi. Dès mon adolescence, j’ai été séparé de mes parents à de multiples reprises. »

En 2001, le père de Hongyu s’est rendu à Pékin pour expliquer au gouvernement central que le Falun Gong était bon. Il a été envoyé dans un camp de travaux forcés pendant 3 ans.

En 2007, la mère de Hongyu a été arrêtée et gravement torturée dans le tristement célèbre camp de travail de Masanjia. Après plus de trois mois de torture dans ce camp de travail, son état de santé était critique. Les responsables du camp de travail l’ont renvoyée chez elle, craignant qu’elle ne meure sur place.

En septembre 2013, la mère de Hongyu a de nouveau été arrêtée parce qu’elle parlait du Falun Gong à des personnes en dehors de chez elle. La police a emmené Hongyu et son père en détention également. Ils ont été soumis à des interrogatoires musclés. Hongyu a vu sa mère se faire torturer. Elle a été immobilisée sur une chaise métallique pendant une longue période, les poignets et les chevilles attachés à la chaise.

Par la suite, le corps entier de sa mère s’est mis à enfler. Elle a développé une incontinence urinaire, et sa tension artérielle a grimpé à 230. Une fois de plus, la police l’a renvoyée chez elle alors qu’elle était dans un état critique. Mais cette fois, elle n’a pas survécu.

La mère de Hongyu est morte en novembre de la même année, deux mois après son arrestation.

Vue extérieure du camp de travail de Masanjia, dans la province chinoise du Liaoning (nord-est). (Avec l’aimable autorisation de Minghui.org)

Hongyu a pris la difficile décision de quitter la Chine pour aider à mettre fin à la persécution en racontant l’histoire de sa famille.

En juin 2018, le père de Hongyu a été arrêté alors qu’il distribuait des brochures d’information sur le Falun Gong. Il a été condamné à un an de prison. Hongyu a pris la parole lors de rassemblements de défense des droits de l’homme, est allée manifester devant l’ambassade de Chine. Elle a écrit aux responsables américains pour leur parler de l’état de santé de son père.

La partie émergée de l’iceberg

Craignant que son père âgé ne puisse supporter les tortures, Hongyu a imploré l’aide des élus. « J’ai perdu ma mère à cause de la persécution. Je ne veux pas que mon père subisse le même sort. »

« Ce que ma famille a vécu n’est que la partie émergée de l’iceberg de cette persécution insensée, relevant du génocide contre des personnes innocentes. En Chine, des millions de pratiquants de Falun Gong ont perdu leur emploi, leurs proches ou ont vu leur famille brisée », a déclaré Hongyu.

« Pourtant, selon la Constitution chinoise et la loi, la pratique du Falun Gong est légale en Chine. Le régime communiste entretient cette persécution par la propagande, la violence et la coercition. »

« J’ai beaucoup de chance de vivre aux États‑Unis, un pays libre. Je souhaite que les gens puissent comprendre le fléau que représente le communisme au travers de mon histoire familiale », a ajouté Hongyu. « J’espère pouvoir reprendre contact avec mon père rapidement. »

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