Fuite de document : la Ville de Pékin exige des hôpitaux qu’ils installent une agence de pompes funèbres au sein de leur établissement

Par Nicole Hao
8 mai 2020 16:41 Mis à jour: 8 mai 2020 16:41

La Ville de Pékin a ordonné à tous les hôpitaux municipaux de mettre en place un bureau de pompes funèbres, selon des documents gouvernementaux internes obtenus par le journal Epoch Times.

Le calendrier a conduit certains analystes à penser que ce phénomène est en relation avec l’épidémie actuelle du virus du PCC* (Parti communiste chinois), communément appelé le « nouveau coronavirus ».

En Chine, les pompes funèbres avec crématoriums sont toutes gérées par l’État.

Fin avril, Pékin a demandé à tous les hôpitaux de la ville d’installer dans leurs locaux des bureaux de pompes funèbres chargés de prendre les dispositions nécessaires pour les défunts.

Une notice interne donne des instructions : « Les entreprises de pompes funèbres doivent fonctionner 365 jours par an, 24 heures sur 24. Ils doivent déplacer les corps de l’hôpital vers le funérarium le plus rapidement possible. »

En outre, si les corps doivent être conservés à la morgue, la durée ne devrait pas dépasser 24 heures, ont déclaré les autorités de la ville.

« Le gouvernement a deux objectifs en créant des bureaux de pompes funèbres dans les hôpitaux. L’un consiste à traiter rapidement les corps des patients atteints de Covid-19, afin de réduire les risques de propagation du virus dans les hôpitaux. L’autre est de cacher la situation réelle de l’épidémie », a déclaré le commentateur chinois Tang Jingyuan, installé aux États-Unis.

Les autorités chinoises ont sous-estimé les données relatives au virus depuis le début de l’épidémie. Par ailleurs, des témoignages oculaires, tels que le nombre d’urnes de crémation distribuées aux membres de la famille des défunts, ont permis de constater que le véritable nombre de décès est bien plus élevé que ce que les autorités ont communiqué.

M. Tang Jingyuan a ajouté que si les pompes funèbres déplacent les corps des patients décédés hors des hôpitaux peu après la mort d’un patient atteint du virus, les habitants locaux ne pourront pas connaître le véritable nombre de décès.

Fuite de documents

Dès septembre 2018, la ville de Pékin a fait en sorte que le salon funéraire Babaoshan installe un poste de travail à l’hôpital Tiantan, afin de lutter contre les entreprises privées qui offrent des services funéraires.

Mais la Ville de Pékin semble avoir brusquement accéléré ces plans, en envoyant un avis interne le 17 avril aux hôpitaux de la ville, pour obtenir des informations sur leurs morgues et les renseigner sur les modalités du nouveau dispositif de traitement des cadavres.

Le centre de gestion des hôpitaux municipaux de Pékin, une agence gouvernementale qui gère les 22 hôpitaux municipaux de la capitale, a demandé aux établissements de mettre en place des bureaux de pompes funèbres au mois de mai.

Il a demandé à chaque hôpital de signer des contrats avec des entreprises de pompes funèbres spécifiques que les autorités municipales ont mises en relation pour eux. Les entreprises de pompes funèbres se chargeront désormais directement du transport des corps.

Les contrats doivent être approuvés par les autorités de la ville. Après la signature du contrat, les hôpitaux doivent remettre une copie à la commission sanitaire municipale de Pékin, conformément à l’avis.

Pour les hôpitaux qui ont encore un contrat valide avec une société privée de gestion de morgue, l’hôpital doit signer un contrat avec le funérarium désigné par la ville une fois que l’ancien contrat aura expiré.

Dans un avis interne du 8 février, publié conjointement par la commission de la santé de Pékin, le bureau des affaires civiles et la police, concernant les modalités de gestion des cadavres des patients atteints du virus, les autorités avaient déjà associé chaque hôpital à une entreprise de pompes funèbres. Il n’est pas certain que les associations avec les entreprises de pompes funèbres soient restées les mêmes.

Outre ces hôpitaux urbains, Pékin compte d’autres hôpitaux publics appartenant à l’armée chinoise, l’Armée populaire de libération (APL), ainsi que des établissements hospitaliers gérés par différentes universités, la Commission nationale de la santé, des entreprises publiques, des administrations de district, etc. Pékin dispose également d’hôpitaux privés.

Pékin compte cinq funérariums d’État. Ils sont gérés par le bureau des affaires civiles de la ville.

Le centre de gestion de l’hôpital a également organisé une vidéoconférence le 21 avril avec les 22 hôpitaux de la ville pour discuter des modalités de création des bureaux des pompes funèbres, selon un autre document.

Épidémie à Pékin

Le 20 janvier, les autorités de Pékin ont annoncé que les habitants avaient été infectés par le virus pour la première fois. Au total, cinq d’entre eux ont été diagnostiqués. Tous s’étaient récemment rendus à Wuhan, la ville du centre de la Chine où l’épidémie avait fait son apparition.

Le 27 janvier, Pékin a annoncé son premier décès lié au virus, un homme d’affaires de 50 ans qui s’était rendu à Wuhan début janvier.

En février, au moins deux hôpitaux de Pékin ont confirmé des infections nosocomiales. Une entreprise privée a également signalé des infections parmi ses employés.

Pendant ce temps, un employé du gouvernement qui travaillait au bureau du district de Xicheng a ramené le virus de sa ville natale, située dans la province de Hebei, à Pékin. Soixante-neuf de ses collègues ont été identifiés comme des contacts proches et ont dû être mis en quarantaine.

Le 19 avril, le district de Chaoyang à Pékin a été officiellement désigné comme « région à haut risque » de l’épidémie du virus. Les habitants ont déclaré à Epoch Times qu’ils pensaient que l’épidémie était très grave.

En tant que capitale du pays, les autorités ont étroitement contrôlé les entrées et sorties de la ville, ainsi que les informations sur l’épidémie, n’annonçant que quelques nouvelles infections ces derniers jours.

* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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