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« Génocide » des Ouïghours : les firmes chinoises Huawei, Hikvision et Dahua visées par une plainte en France

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Des partisans du Mouvement d'éveil national du Turkistan oriental se rassemblent devant la Maison Blanche pour commémorer le 13e anniversaire du massacre d'Urumqi, le 5 juillet 2022 à Washington, DC. Le groupe appelle également les gouvernements à soutenir le droit à l'autodétermination des Ouïghours en reconnaissant le Turkestan oriental (Xinjiang) comme un pays occupé.

Photo: Drew Angerer/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Les filiales françaises de Huawei, Hikvision et Dahua, géants chinois des télécommunications et de la vidéosurveillance, sont accusées dans une plainte déposée à Paris de « participer activement » au « génocide » que Pékin commettrait à l’encontre des Ouïghours, a appris l’AFP de source proche du dossier lundi.
Dans cette plainte, consultée par l’AFP et déposée mercredi auprès du parquet de Paris, le Congrès ouïghour mondial (WUC), une association sise en Allemagne, accuse les trois sociétés du recel de complicité de plusieurs crimes : génocide, crime contre l’humanité, traite des êtres humains, réduction en servitude.
« Nous n’avons pas été notifiés d’une telle plainte et nous nous tenons à disposition des services compétents » a répondu Huawei France, sollicitée par l’AFP. Les deux autres sociétés n’ont pas réagi dans l’immédiat.
Un « génocide » au Xinjiang 
Les Ouïghours représentent le principal groupe ethnique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). Depuis 2017, plus d’un million de Ouïghours ou de membres d’autres groupes ethniques, principalement musulmans comme eux, ont été internés dans des « camps » de « rééducation » où les violations des droits de l’Homme sont nombreuses, selon des études et des ONG occidentales.
Washington accuse ainsi Pékin de commettre un « génocide » au Xinjiang. Pékin « a soumis l’ensemble des populations turcophones du Xinjiang à une surveillance généralisée », à l’aide d’une « gigantesque base de données », notamment alimentée par le « réseau de caméras de vidéosurveillance des villes du Xinjiang, l’un des plus denses de la planète », accuse le WUC.

Cette photo prise le 4 juin 2019 montre un établissement considéré comme un camp de « rééducation » où sont détenues des minorités ethniques majoritairement musulmanes, au nord d’Akto, dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. (GREG BAKER/AFP via Getty Images)

« Le travail forcé des Ouïghours »
Autre aspect de la politique chinoise dénoncé par l’organisation plaignante, « le travail forcé des Ouïghours ».

Des cueilleurs de coton dans un champ à Hami, dans la région du Xinjiang, à l’extrême ouest de la Chine, le 20 septembre 2011. (STR/AFP/Getty Images)

Huawei, Hikvision et Dahua sont présentés comme étant liés, officiellement ou officieusement, au régime chinois et détenteurs de contrats au Xinjiang.
Pour le WUC, les filiales françaises « tirent profit du succès économique de leurs maisons-mères » pour « accéder à des marchandises à bas coût » et « à des capitaux ».
Huawei, Hikvision et Dahua ont fait l’objet ces dernières années de sanctions américaines, pour certaines toujours en cours, liées à des soupçons d’espionnage pesant sur elles et/ou à leurs activités au Xinjiang.
Une enquête demandée
« La plainte déposée par le WUC est une première en ce qu’elle vise pour la première fois des filiales françaises de trois groupes chinois dominant le marché mondial de la vidéosurveillance » et qui « s’enrichissent au prix du sang », ont commenté auprès de l’AFP les avocats Mes William Bourdon et Lily Ravon. Ils demandent « l’ouverture d’une enquête dans les délais les plus brefs ».

Des écoliers marchent sous des caméras de surveillance à Akto, au sud de Kashgar, dans la région occidentale du Xinjiang en Chine, le 4 juin 2019. (Greg Baker/AFP via Getty Images)