Un mineur sous l’influence d’un réseau ultraviolent en ligne a été reconnu coupable lundi d’avoir poignardé une femme en début d’année, selon une décision d’un tribunal suédois.
Parmi les preuves présentées par l’accusation, de nombreux extraits de messageries le lient à des groupes extrémistes violents en ligne, tels que 764 et NLM (No Lives Matter), rapporte le tribunal de Borås (sud) dans son jugement.
Méprise la vie humaine et glorifie de la violence
Ces réseaux, actifs en ligne et à l’international, sont faiblement structurés, sans hiérarchie claire, et partagent une idéologie marquée par le mépris de la vie humaine et la glorification de la violence, selon le centre de lutte contre l’extrémisme violent (CVE), un centre suédois spécialisé dans ces questions.
» Ces réseaux de ‘ jeunes sadiques, de misanthropes, de prédateurs sexuels et de racketteurs’ œuvraient au départ dans le domaine de l’extorsion en ligne, ciblant généralement des enfants, mais leurs activités ont muté pour déborder dans le monde réel » rapporte le site Slate d’après une enquête du magazine américain Wire.
Parmi les actions engagées par ces jeunes se revendiquant de l’organisation NLM figurent des fusillades dans des écoles, des meurtres à gage ou encore des attentats à la bombe, explique Slate. Le manifeste du groupe précise que NLM « idolâtre la mort » et « cherche à purifier l’humanité tout entière par des attaques incessantes ».
Aucune condamnation pénale ni de casier judiciaire
Le 4 janvier 2025, une femme sortie promener son chien se fait attaquer par derrière par un garçon de 14 ans qui la poignarde dans le dos, relate le tribunal qui a reconnu sa culpabilité.

L’adolescent, atteint d’un trouble du déficit de l’attention (TDAH), a reconnu avoir voulu blesser la victime, selon la décision. « J’ai poignardé quelqu’un », avait écrit le mineur sur un réseau non précisé après l’acte qu’il avait diffusé en direct, peut-on lire dans le jugement.
L’âge de la responsabilité pénale étant fixé à 15 ans en Suède, ce jeune a fait l’objet d’une procédure judiciaire spéciale utilisée pour les moins de 15 ans soupçonnés d’un crime grave.
Cette procédure vise à déterminer, devant un tribunal, si l’enfant a bien commis l’acte en question mais il n’en résulte aucune condamnation pénale ni de casier judiciaire, explique le parquet sur son site. Le jeune est pris en charge par les services sociaux.
Menace terroriste « diversifiée »
Contacté par l’AFP, le CVE souligne qu’il existe aujourd’hui un phénomène de « fascination pour la violence » parmi certains jeunes, bien qu’il soit marginal. Le phénomène est difficilement quantifiable. Cette fascination pousse certains jeunes à se tourner vers des milieux ultraviolents en ligne.
Le Service de sécurité suédois (Säpo, renseignement) considère « les jeunes radicalisés en ligne, principalement fascinés par la violence », comme faisant partie de la menace terroriste « diversifiée » à laquelle le pays est confronté.
Un autre mineur, également en lien avec le réseau 764, a été reconnu coupable de tentative de meurtre mi-avril pour des faits similaires survenus le 11 septembre 2024.
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