Iran : les musulmans se mobilisent contre le fondamentalisme islamique

Par Hamid Enayat
12 novembre 2019 16:07 Mis à jour: 12 novembre 2019 16:18

Dans un discours prononcé le 30 octobre lors d’une cérémonie d’inauguration conjointe des étudiants des officiers de l’armée de la République islamique d’Iran, Khamenei a déclaré : « Derrière le chaos de l’Irak et du Liban se cachent les services de renseignements occidentaux et l’argent des réactionnaires de la région. » Mentionnant les complots de supposés ennemis pour priver la sécurité de certains pays de la région, il a déclaré : « Ceux qui se soucient de l’Irak et du Liban doivent savoir que leur priorité absolue devrait être de remédier à l’insécurité, et les populations de ces pays doivent aussi savoir que leurs demandes légitimes ne peuvent être satisfaites que dans le cadre de structures juridiques. »

Après le soulèvement de début 2018 qui a embrasé plus de 160 villes iraniennes, et qui a ébranlé le régime, Khamenei a déclaré dans un discours que « les renseignements et les preuves indiquent que ces incidents ont été organisés et qu’un triangle actif était actif dans sa formation. L’un des sommets de ce triangle était les États-Unis et les sionistes qui ont fait le design… Le deuxième sommet est l’un des riches États du Golfe qui finance le plan, et le troisième sommet est l’Organisation des hypocrites (‘hypocrites’ est ce que le régime des mollahs utilise pour désigner son ennemi juré l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran ou OMPI) et ils sont prêts depuis plusieurs mois déjà. » (Agence de presse Tasnim, 9 janvier 2018)

Khamenei, comme la plupart des dictateurs, considère toute protestation comme le résultat d’une intervention étrangère et, dans ce cas, les coupables sont les États-Unis et l’Arabie saoudite. Et mentionnant la sécurité et la loi, il veut avoir une carte blanche pour sévir.

Il convient de souligner que la flamme du soulèvement irakien s’est d’abord embrasée dans les provinces chiites du centre et du sud de l’Irak, où les éléments affiliés à Téhéran sont plus présents, la corruption a été davantage institutionnalisée et les infrastructures plus détruites.

L’incendie de photos de Khamenei et de Qassem Soleimani, commandant de la force Qods, dans des villes chiites, ainsi que les attaques contre les consulats et quartiers généraux du régime des mollahs, et en particulier l’incendie du consulat iranien à Karbala et l’attaque contre Hachd-al-Chaabi et autres forces brutes affiliées à Téhéran, indiquent clairement que l’objectif du soulèvement est l’occupation de l’Irak par la République islamique. Les affrontements les plus violents entre le peuple et les forces de sécurité et la plupart des victimes dans la ville de Karbala, où le régime des mollahs investit depuis des décennies, confirment que le peuple irakien est déterminé à mettre un terme aux ingérences de Téhéran et de ses milices affiliées dans le pays.

Les médias sociaux démontrent clairement la solidarité du peuple irakien, de toutes les générations et religions, des sunnites, des chiites et des chrétiens, dans ce soulèvement. De la présence des « Tuk-Tuks » au cœur de ce soulèvement à la présence de femmes au foyer qui distribuent de la nourriture aux manifestants sur la place Tahrir, la présence massive de femmes et d’étudiants, vise à mettre un terme à la présence de Téhéran.

D’une part, Téhéran a toujours tenté, dans sa propagande ou par ses groupes affiliés et ses éléments politiques, d’exproprier la colère du peuple irakien insatisfait de la gestion inefficace du gouvernement corrompu actuel en Irak. Mais d’un autre côté, il tente d’épuiser le soulèvement en utilisant ses tireurs d’élite qui ciblent les jeunes Irakiens dans les rues et en intimidant le public par le défilement des motocyclistes et des forces sauvages vêtues de noirs.

Un site web proche du ministère iranien des Affaires étrangères indique dans une analyse que le soulèvement irakien a visé trois côtés d’un triangle, à savoir la République islamique d’Iran, Hachd al-Chaabi et Marjai’at (jurisprudence chiite). Par Marjai’at, on entend les institutions ou organismes religieux que le Téhéran a mis en place depuis 2003 ou dont il s’est servi pour couvrir les activités de la force Qods ou l’occupation effective de l’Irak.

Le régime des mollahs a toujours soutenu qu’il y a une guerre religieuse entre chiites et sunnites en Irak et ailleurs dans le monde arabe et une guerre entre musulmans et chrétiens. Mais le soulèvement des peuples irakien, libanais et iranien a montré qu’il n’y a pas de véritables guerres sectaires et religieuses dans la région et qu’il n’y a qu’une confrontation avec le fondamentalisme propagé par les mollahs. Et le front contre le fondamentalisme de Téhéran s’étend de jour en jour.

Le fondamentalisme a été le parrain de Daech (ISIS) et a ouvert la voie à l’émergence de groupes terroristes. La terreur dans les capitales européennes est le produit immédiat du fondamentalisme du régime des mollahs. Les soulèvements en Irak, au Liban et en Iran ont bien prouvé que l’intégrisme islamique peut être anéanti par une force musulmane. Par conséquent, l’Occident doit s’opposer au fondamentalisme aux côtés des peuples irakien, iranien et libanais pour mettre un terme au terrorisme et au fondamentalisme dans les pays européens et du Moyen-Orient.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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