La guerre de Joe Biden contre l’opposition politique

Par Roger Kimball
29 janvier 2021 14:02 Mis à jour: 29 janvier 2021 14:02

Nous avons beaucoup entendu parler du projet de « guerre intérieure contre le terrorisme » de l’administration Biden mais peut-être s’agit-il en fait d’une « guerre contre le terrorisme intérieur ».

Les cyniques disent que ce que nous voyons en réalité est une guerre contre l’opposition politique. À quoi cela ressemble-t-il ? Eh bien, nous avons encore des milliers de soldats de la Garde nationale à Washington, D.C. Pourquoi ?

Et pourquoi quelque 26 000 soldats de tout le pays ont-ils été rassemblés là-bas en premier lieu ? Et pourquoi ont-ils été soumis à des tests de loyauté, tandis que plusieurs troupes connues pour leurs critiques à l’égard de la nouvelle administration ont été renvoyées.

La raison invoquée était de protéger la cérémonie d’inauguration après les manifestations du 6 janvier au Capitole.

Si j’écrivais pour les grands médias, je devrais dire « mortelle », « émeute » ou « insurrection«  au Capitole, et je devrais dire que le président Donald Trump a « incité » à « prendre d’assaut » le bâtiment.

Mais il ne l’a pas fait. Il a demandé à la foule de marcher vers le Capitole « pacifiquement et patriotiquement ». Aurait-il dû se méfier ? Oui.

Les médias sont-ils en train de tenir un double discours, ignorant les incendies criminels et les destructions dans les villes du pays lorsqu’ils sont perpétrés par la gauche, tout en agissant comme le parti de la loi et de l’ordre lorsque des manifestants « pour la plupart pacifiques » ont brutalement assaillis au Capitole ? Encore une fois, oui.

Démonstration de force

La transformation de Washington en camp armé était donc surtout un peu de théâtre. Il n’y avait aucune menace que la police de Washington n’aurait pas pu venir à bout. C’était du théâtre. C’était aussi une démonstration de force. « C’est nous qui dirigeons maintenant, les gars, et ne l’oubliez pas. »

C’est la vraie raison pour laquelle quelque 7 000 de ces troupes resteront à Washington jusqu’à la mi-mars. Certains disent que c’est pour maintenir la paix pendant la nouvelle procédure de destitution au Sénat contre Donald Trump, qui doit commencer au début du mois prochain.

Mais pourquoi Donald Trump est-il encore mis en accusation ? Ostensiblement pour « incitation délibérée à la violence contre le gouvernement des États-Unis« . En réalité, c’est pour avoir été Donald Trump, c’est-à-dire pour avoir été une menace pour le statu quo.

Bien sûr, il est étrange de mettre quelqu’un en accusation alors qu’il n’est plus en fonction. Mais il a été souligné que si Donald Trump est reconnu coupable, il peut alors se voir interdire toute future « confiance publique », c’est-à-dire toute fonction politique.

C’est peut-être ce qui se trouve dans la tête de ceux qui encouragent ce spectacle. Donald Trump est la plus grande menace de l’histoire pour la classe accréditée et l’État administratif mondialiste qui alimente cette classe. Pour les médias, Donald Trump a été leur plus grande source de revenus depuis des décennies ; le destituer à nouveau leur assurera de rester dans l’actualité.

Diaboliser la moitié du pays

Ce qui me ramène à cette « guerre contre le terrorisme intérieur ». Il n’y a pas de terreur intérieure. Mais il y a beaucoup de conservatisme intérieur. C’est le véritable objectif de cette guerre.

Pour avoir une idée de l’ambiance dans le camp de guerre, réfléchissez à la lettre ouverte, signée par plus de 500 « professionnels de l’édition » (auteurs, éditeurs, designers, etc.), demandant à l’industrie de rejeter les livres écrits par toute personne ayant un rapport avec l’administration Trump.

Ils s’engagent à « faire tout ce qui est en notre pouvoir » pour cesser « d’enrichir les monstres qui sont parmi nous ». Voici leur problème. Il y a environ 75 millions de personnes qui ont voté pour Trump.

Combien de millions de plus que ceux qui ont voté pour Joe Biden ? Je ne sais pas. Ceux qui le savent ne le disent pas.

Mais la question est la suivante. La gauche militante – c’est-à-dire les gens qui ont brûlé des villes l’été dernier, ceux qui ont installé Joe Biden et Kamala Harris au pouvoir, ceux qui ont formulé le Green New Deal (Nouveau pacte vert) et la folie qui l’accompagne – pense qu’elle peut diaboliser la moitié du pays sans conséquences pour elle-même.

Ce n’est pas une conclusion censée, je crois. Mais elle n’est pas non plus irrationnelle.

Je dis que ce n’est pas irrationnel parce que jusqu’à présent, tout ce que la gauche a fait a été excusé. Ils brûlent plusieurs villes, tandis que les médias décrivent le chaos comme des manifestations « essentiellement pacifiques », alors qu’il s’agit en réalité d’attaques mortelles contre le tissu de notre civilisation.

Mais la gauche continue en toute impunité parce que les conservateurs ne veulent pas se comporter de manière réciproque et traitent la gauche avec le mépris sans bornes qui a également fait partie du jeu de la gauche.

Mettre les voyous au pas

Est-ce que cela va changer ? Probablement pas. Mais peut-être. Joe Biden a parlé d’« unité » et de « tolérance », même si ses actions favorisent la division et l’intolérance. Beaucoup de gens l’ont remarqué.

Tout cela fait partie d’un plan d’un scénario bien calculé. Le Washington Post a commencé à parler de la mise en accusation de Donald Trump 19 minutes après son inauguration en 2017. La députée Marjorie Taylor Greene (Parti républicain, Georgie) a attendu 24 heures avant de déposer des articles de mise en accusation contre Joe Biden.

Elle a un bon dossier : les relations corrompues de la famille Biden avec la Chine communiste et l’Ukraine. Je ne pense pas qu’elle ait mentionné les 3,5 millions de dollars que Hunter Biden a obtenus de la femme la plus riche de Russie, mais cela aussi mérite d’être examiné.

L’initiative de M. Greene va-t-elle aboutir ? Probablement pas. Mais on peut espérer qu’elle créera un précédent prometteur.

Je pense que Joe Biden devrait être mis en accusation au plus vite, pour avoir annulé l’oléoduc Keystone, par exemple. Il a mis des milliers de personnes au chômage et, puisqu’il s’attaque à une base essentielle de la prospérité américaine, il constitue une menace pour la sécurité nationale. Il apporte également une aide et un réconfort efficaces aux ennemis de l’Amérique, surtout à l’Iran, à la Chine et à la Russie.

De plus, puisque les démocrates poursuivent leur mise en accusation de Donald Trump alors qu’il n’est pas en fonction, les républicains ne devraient-ils pas tenter de mettre en accusation Barack Obama pour son rôle dans le canular de la collusion russe ? Pour avoir refusé de faire quoi que ce soit pour aider l’ambassadeur Chris Stevens et son détachement de sécurité lors de l’attaque contre notre consulat à Benghazi en 2012 ? Pour avoir refusé d’appliquer les lois fédérales sur l’immigration ou être intervenu illégalement dans différents États pour les empêcher d’appliquer leurs propres lois sur l’immigration ?

Les possibilités sont infinies, et les démocrates viennent de démontrer que le fait d’être hors fonction ne protège pas contre la mise en accusation.

Je vous le dis, allez-y. C’est une version légèrement actualisée de la règle d’or : faites aux autres ce qu’ils vous ont fait. C’est la seule façon de mettre les voyous au pas.

Roger Kimball est le rédacteur en chef et l’éditeur du magazine The New Criterion et l’éditeur de Encounter Books. Son dernier livre s’intitule « Qui règne ? Souveraineté, nationalisme et destin de la liberté au 21e siècle ».

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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