John Durham révèle l’origine probable du récit sur la collusion entre Donald Trump et la Russie

Par Jack Phillips
17 mai 2023 17:20 Mis à jour: 17 mai 2023 17:20

Le rapport très attendu du procureur spécial du département de la Justice des États-Unis John Durham a été publié lundi, dans lequel il critique sévèrement le FBI pour sa gestion d’une enquête sur l’ancien président Donald Trump. Il mentionne que l’ancien directeur de la CIA John Brennan a informé l’ancien président Barack Obama et d’autres hauts responsables de la sécurité nationale de l’existence d’un plan visant à « susciter un scandale » ciblant Donald Trump et la Russie.

Le rapport de 300 pages, qui reproche au FBI d’avoir ouvert l’enquête sur les allégations de collusion entre Donald Trump et la Russie, cite des notes manuscrites de John Brennan. Ce dernier avait informé Barack Obama de l’« approbation présumée » par la campagne de Hillary Clinton, alors candidate, en juillet 2016, d’une proposition visant à « vilipender Donald Trump en provoquant un scandale alléguant l’ingérence des services de sécurité russes ».

John Durham fait notamment mention de « renseignements très importants » que le FBI « a reçus d’une source étrangère fiable indiquant un plan de la campagne Clinton visant à vilipender Trump en le liant à Vladimir Poutine afin de détourner les regards de ses propres problèmes liés à l’utilisation d’un serveur de messagerie privé ». Pendant la campagne de 2016, Donald Trump et les républicains avaient critiqué Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’État, pour son utilisation d’un serveur privé qui, selon eux, n’était pas sécurisé et aurait dû donner lieu à des poursuites pour crime grave à son encontre.

Selon le rapport de John Durham, John Brennan a informé non seulement Barack Obama, mais aussi le vice-président de l’époque, Joe Biden, l’ancienne ministre de la Justice, Loretta Lynch, et le directeur du FBI, James Comey. Il suggère que les hauts responsables de l’administration Obama étaient au courant du plan visant à dénigrer Donald Trump et à le dépeindre comme un atout russe, ce que l’ancien président a longtemps décrit comme une chasse aux sorcières destinée à lui nuire sur le plan politique.

John Brennan n’a pas fait de commentaire public après la publication du rapport Durham lundi. Hillary Clinton, Loretta Lynch, Joe Biden et le FBI n’ont pas non plus réagi. Epoch Times a contacté John Brennan pour obtenir un commentaire.

Dans un communiqué publié lundi, le FBI a déclaré qu’il avait déjà mis en œuvre des changements pour résoudre les problèmes de l’agence que le rapport de John Durham a mis en évidence.

« La direction actuelle du FBI a déjà mis en œuvre des dizaines de mesures correctives, qui sont maintenant en place depuis un certain temps, pour faire face aux agissements de 2016 et 2017 examinés par le procureur spécial Durham. Si ces réformes avaient été mises en place en 2016, les faux pas identifiés dans le rapport auraient pu être évités. Ce rapport renforce l’importance de s’assurer que le FBI continue à faire son travail avec la rigueur, l’objectivité et le professionnalisme que le peuple américain mérite et attend à juste titre », indique le communiqué.

Pendant des années, au cours de l’administration Trump, des organes de presse d’entreprise, dont MNSBC et CNN, citaient des sources anonymes qui critiquaient Donald Trump et affirmaient qu’il était de connivence avec le gouvernement russe. En 2019, le procureur spécial de l’époque, Robert Mueller, a conclu que Donald Trump n’était pas entré en collusion avec le gouvernement russe, mais n’a pas exclu qu’il ait fait obstruction à la justice dans le cadre de son enquête. Le procureur spécial Mueller n’a toutefois pas mentionné les notes ou les réunions d’information de John Brennan à l’intention des responsables de l’administration Obama.

« Nous avons beaucoup écrit sur la Russie, et je ne le regrette pas », a déclaré le rédacteur en chef du New York Times, Dean Baquet, dans une interview après la publication du rapport Mueller en 2019. « Ce n’est pas notre travail de déterminer s’il y a eu illégalité ou non », a-t-il ajouté. L’ancien président de CNN, Jeff Zucker, a également défendu la couverture de sa chaîne en déclarant : « Nous ne sommes pas des enquêteurs. Nous sommes des journalistes et notre rôle est de rapporter les faits tels que nous les connaissons, et c’est exactement ce que nous avons fait. »

Autres détails

Dans le rapport de John Durham, aucune accusation n’a été préconisée à l’encontre des personnes susmentionnées. John Durham, ancien procureur du Connecticut, n’a pas non plus recommandé de modifier la politique du FBI.

Il a toutefois vivement critiqué le bureau pour s’être écarté des normes précédentes dans la manière dont il a ouvert l’enquête sur Donald Trump, baptisée Crossfire Hurricane. Selon le rapport, le FBI n’a pas pris plusieurs mesures nécessaires avant le lancement de l’enquête.

L’ancien directeur de l’Agence centrale de renseignement des États-Unis (CIA) John Brennan témoigne devant la Commission permanente du renseignement de la Chambre des représentants au Capitole, à Washington, le 23 mai 2017. (Alex Wong/Getty Images)

« La vitesse et la manière dont le FBI a ouvert et enquêté Crossfire Hurricane pendant la saison des élections présidentielles sur la base de renseignements bruts, non analysés et non corroborés ont également reflété un écart notable par rapport à la façon dont il a abordé des affaires antérieures impliquant de possibles tentatives de plans d’ingérence électorale à l’étranger visant la campagne de Clinton », indique son rapport.

Le rapport ajoute : « Contrairement à l’ouverture par le FBI d’une enquête complète sur des membres inconnus de la campagne Trump sur la base d’informations brutes et non corroborées, dans cette affaire distincte concernant un prétendu plan de la campagne Clinton, le FBI n’a jamais ouvert de type d’enquête, émis de missions, employé du personnel d’analyse ou produit des analyses en rapport avec les informations. »

Le procureur spécial s’est ensuite intéressé à l’ancien agent du FBI Peter Strzok et à l’ancien directeur adjoint du FBI Andrew McCabe, notant que Peter Strzok avait des problèmes avec Donald Trump. Il a cité des SMS déjà connus entre Peter Strzok et l’ancienne avocate du FBI Lisa Page, qui ont tous deux intenté une action en justice contre le bureau.

« Strzok, au minimum, avait des sentiments hostiles prononcés à l’égard de Trump », écrit John Durham.

Lors d’un témoignage devant le Congrès en 2020, l’actuel directeur du FBI, Christopher Wray, a déclaré aux parlementaires que le FBI avait mis en œuvre plus de 40 changements pour rendre le processus de surveillance judiciaire de la loi sur la surveillance du renseignement étranger (FISA) plus rigoureux en réponse à un rapport publié par l’inspecteur général du ministère de la Justice, Michael Horowitz. À la fin de 2019, l’IG a publié un long rapport qui a trouvé d’importantes « erreurs et omissions » dans la façon dont le FBI a poursuivi la surveillance FISA de la campagne Trump – notamment l’ancien conseiller Carter Page – pour les allégations maintenant discréditées selon lesquelles il était en collusion avec le gouvernement russe.

« Le département n’a pas examiné ou remis en question de manière adéquate ces documents et les motivations de ceux qui les ont fournis, même lorsque, à peu près au même moment, le directeur du FBI et d’autres personnes ont appris l’existence de renseignements importants et potentiellement contraires », estime John Durham.

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