La Chine se classe au premier rang des pays qui violent la liberté d’Internet pour la septième année consécutive

Par Alex Wu
23 septembre 2021 20:56 Mis à jour: 23 septembre 2021 20:56

L’organisation américaine de défense des droits de l’homme Freedom House a publié mardi son rapport annuel sur la liberté d’Internet. Pour la septième année consécutive, la Chine communiste apparaît tout en bas du classement, étant le pays qui bafoue le plus la liberté d’Internet. La liste regroupe plus de 70 pays. Pour la première fois, apparaît Taïwan, qui se classe parmi les cinq pays ayant le plus haut degré de liberté en ligne.

L’évaluation de Freedom House repose sur trois indicateurs : les obstacles à l’accès, les limites imposées aux contenus et les violations des droits des utilisateurs.

Le rapport dénonce l’autoritarisme numérique permanent du régime chinois et cite quelques mesures marquantes l’an passé, telle que la nouvelle législation qui pénalise toute expression insultant les « héros » et les « martyrs » de l’armée ou la mise en place de peines de prison draconiennes pour les dissidents en ligne. C’est ainsi que le magnat de l’immobilier, Ren Zhiqiang, a été condamné à une peine de prison de 18 ans, pour avoir régulièrement critiqué en ligne Xi Jinping, le chef d’État.

Le rapport mentionne également la censure systématique des discussions autour du Dr Li Wenliang, le lanceur d’alerte du Covid-19, depuis sa mort en février 2020.

Des agents de sécurité montent la garde devant l’Institut de virologie de Wuhan alors que des membres de l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée d’enquêter sur les origines du Covid-19 visitent l’institut, le 3 février 2021. (Hector Retamal /AFP via Getty Images)

D’autre part, le rapport souligne que les internautes chinois sont continuellement menacés de répercussions juridiques dans leurs activités quotidiennes en ligne. Ils sont surveillés lorsqu’ils partagent des nouvelles, parlent de religion, communiquent avec des parents ou des amis à l’étranger. Les régulateurs Internet du régime ont imposé de nouvelles restrictions concernant la publication d’informations liées à l’actualité sur les médias sociaux et de nombreux comptes ont fermé en conséquence.

Régulièrement émergent des scandales concernant la violation des données personnelles et la vie privée. Pour y faire face, le régime a récemment imposé des limitations aux entreprises technologiques.

L’un des auteurs du rapport, Allie Funk, responsable des recherches dans le domaine de la technologie liée à la démocratie à Freedom House, a déclaré, lors d’une conférence de presse en ligne lundi, que la Chine a introduit cette année le premier texte de loi précis en matière de confidentialité des données pour restreindre l’utilisation des informations personnelles par les entreprises, une législation qui ne concerne en aucun cas le régime.

Le rapport indique également que la Chine est le pays dont la surveillance est la plus élevée du monde : « Selon sa loi sur la cybersécurité, mise en œuvre en 2017, les entreprises doivent stocker les données des utilisateurs sur des serveurs locaux et décrypter les données des que les autorités l’exigent. »

Une femme fait du jogging devant le siège d’Alibaba à Hangzhou, à environ 175 kilomètres au sud-ouest de Shanghai, le 5 février 2020. (Photo par Noel Celis / AFP via Getty Images)

Cependant, le régime chinois a sévèrement réprimé les géants technologiques nationaux, tels qu’Alibaba et Tencent, « pour leur laxisme en matière de sécurité des données et leurs tendances au monopole ». En resserrant le contrôle des entreprises technologiques, le régime communiste a étendu son pouvoir, signale le rapport.

Adrian Shahbaz, qui dirige les recherches du domaine technologique et démocratique à Freedom House, a déclaré pour VOA  (Voice of America) que le PCC surveille les grandes entreprises technologiques pour les transformer en entreprises publiques. Par exemple, le gouvernement chinois a acquis les actions et les sièges du conseil d’administration de Bytedance, la société mère de TikTok. Il lui est plus facile de contrôler des entités publiques que privées. Ce que le PCC recherche à l’évidence, c’est l’accès aux données des utilisateurs et non pas la protection de leur vie privée.

De son côté, Taïwan figure dans l’évaluation de Freedom House pour la première fois, se classant au 5e rang sur 70 pays, et en tête dans la région Asie-Pacifique.

Allie Funk explique que ce classement exceptionnel repose sur le fait que le gouvernement taïwanais ne censure pas le contenu Internet et ne bloque aucun site web.

Alex Wu est un rédacteur américain d’Epoch Times qui s’intéresse à la société chinoise, à la culture chinoise, aux droits de l’homme et aux relations internationales.

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