La défense va devenir le « grand sujet » entre Paris et Berlin

Angela Merkel salue François Hollande lors de sa dernière visite officielle en Allemagne, le 8 mai 2017 à Berlin, en Allemagne
Photo: : Guido Bergmann/Bundesregierung via Getty Images
La défense va devenir le « grand sujet » de la relation franco-allemande, estime l’ancien président français François Hollande, plus prudent en revanche sur le rôle que Paris et Berlin pourraient jouer dans des négociations futures sur l’Ukraine.
« Aujourd’hui, suite à la guerre en Ukraine, c’est une autre dimension qu’il est nécessaire de faire évoluer dans le couple franco-allemand », a-t-il déclaré à l’AFP à l’occasion du 60e anniversaire du Traité de l’Élysée, socle de la réconciliation franco-allemande, qui sera célébré dimanche à Paris.
« Longtemps la question de la défense a été l’impensé des relations franco-allemandes et maintenant ça va être le grand sujet », anticipe-t-il.
« Défendre notre modèle démocratique ? »
« La question majeure, elle n’est pas technique, elle n’est pas simplement de trouver le bon compromis. Là, elle est fondamentale : est-ce que nous voulons défendre notre modèle démocratique ? », poursuit-il.
L’invasion de l’Ukraine a conduit l’Allemagne à revoir en profondeur sa politique militaire pétrie de pacifisme depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Dès le début de l’offensive en février 2022, le chancelier Olaf Scholz a promis une enveloppe immédiate de 100 milliards d’euros pour moderniser son armée, notoirement sous-équipée.
Le président français Emmanuel Macron plaide de son côté pour un renforcement de l’autonomie stratégique de l’Europe face aux défis auxquelles elle est confrontée.
Former deux pays « solidaires » face à Poutine
Selon François Hollande, les accords de paix de Minsk que la chancelière allemande Angela Merkel et lui-même avaient négocié avec le président russe Vladimir Poutine en 2015 pour tenter de mettre fin au premier conflit armé dans l’est de l’Ukraine peuvent « être la base encore d’un règlement du conflit aujourd’hui ».
Un cessez-le-feu a été arraché à Minsk parce que Mme Merkel et lui-même étaient restés « solidaires » face à Vladimir Poutine, affirme l’ex-président.
« Le couple franco-allemand peut revenir », veut-il croire. Mais « on sent bien que les Ukrainiens ne voudront pas se détacher des États-Unis. À nous de démontrer que nous pouvons leur apporter des garanties de sécurité ».

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