« La musique est universelle »: la violoniste Zhang Zhang met en garde contre les accusations de racisme dans la musique classique, les qualifiant de « raccourci dangereux »

Par Sarita Modmesaïb
8 avril 2021 05:52 Mis à jour: 8 avril 2021 05:52

Invitée d’Europe 1 lundi 5 avril, la violoniste Zhang Zhang est revenue sur les accusations de manque de diversité au sein des orchestres philharmoniques classiques, les qualifiant de « raccourci dangereux ».

Violoniste réputée au sein de l’orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Zhang Zhang est aussi une enfant née en Chine lors de la Révolution culturelle, d’un père violoniste et d’une mère actrice.

Sa famille, pourtant célèbre, a connu la pauvreté du fait de sa non-adhésion à l’idéologie communiste chinoise.

« A l’époque, ce n’était pas ‘rich and famous’, mais ‘poor and famous' », déclare ainsi Zhang Zhang, expliquant que la Révolution culturelle chinoise a été, selon elle, « la plus grande ‘cancel culture’, nous étions considérés comme ‘ennemis du peuple' ».

Invitée d’Europe 1, la violoniste est revenue sur les propos tenus, entre autres, par le trompettiste Ibrahim Maalouf en janvier dernier, qui s’étonnait du manque de diversité au sein de l’orchestre philharmonique de Vienne.

Des propos victimaires comparables à ceux de la Révolution culturelle en Chine

Elle avait déjà écrit une tribune publiée dans Le Figaro en février dernier, expliquant en fait que ce manque de diversité au sein des grands orchestres était, avant tout, du au fait qu’il y avait très peu de candidats issus de cette diversité.

« Je pense que ces questions-là, ces observations, de dire que certains orchestres seraient trop blancs, où qu’il y aurait trop d’hommes, trop de Chinois, trop de Japonais… c’est plus compliqué que ça. C’est comme si moi je dis : ‘Je trouve que le Paris Saint-Germain est raciste contre les Chinois’ parce que je ne vois aucun joueur chinois », a-t-elle souligné.

En effet, pour celle qui a eu « une enfance de migrant » du fait d’être née en Chine durant la Révolution culturelle et d’avoir ensuite vécu dans plusieurs pays (Thaïlande, Canada, États-Unis, Suisse), il est « dangereux de faire ces raccourcis ».

« Je suis vraiment triste de voir ce genre de divisions, car pendant la Révolution culturelle, justement, le peuple chinois était divisé en 5 groupes de bien et 5 groupes de mauvais », a déploré Zhang Zhang sur Europe 1, rappelant qu’ « il y avait vraiment une ségrégation qui avait déchiré [leur] société. Et c’était au nom du progrès, au nom de la justice sociale, mais le résultat, c’est qu’il y avait tellement de dévastation, tellement de vies détruites, des héritages perdus… je suis très sensible à certains mots et certaines idéologies. »

La musique classique, « l’une des plus inclusives »

Or, « la musique est universelle », a rappelé Zhang Zhang sur Europe 1.

« Même si on ne peut pas parler la même langue, on peut jouer de la musique ensemble, chanter, danser ensemble… Je trouve que la musique classique est l’une des musiques les plus inclusives, parce que tout le monde peut vivre la musique classique. Aujourd’hui dans le monde, partout, il y a des orchestres symphoniques, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique du Sud… Tous les êtres humains peuvent y avoir accès et ça nous réunit » s’est enthousiasmée ainsi la violoniste.

La « bienveillance européenne »

La crise sanitaire du virus du PCC ayant un impact direct sur le monde musical de par le monde, Zhang Zhang a rappelé combien il est « difficile pour les musiciens du monde entier » de ne plus avoir de spectateurs, certains « en Angleterre ou aux États-Unis » ayant même perdu leur emploi.

Dans ce contexte, la violoniste a rendu hommage à l’Europe pour sa « bienveillance » envers les musiciens. « Ce n’est pas le cas en Europe pour les musiciens des grands orchestres. Et je suis reconnaissante pour ça. »

Évoquant l’universalisme à la française, Zhang Zhang a aussi rappelé son amour pour la France, un pays où elle s‘imagine rester pour le reste de [sa] vie ».

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