L’Assemblée dit non au gaspillage alimentaire

14 décembre 2015 15:00 Mis à jour: 14 décembre 2015 10:39

COP21 oblige, l’Assemblée nationale apporte sa contribution dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et c’est le gaspillage alimentaire qui, dans ce cadre, a été ciblé par la représentation des citoyens. 140 kg de nourriture sont jetés en moyenne chaque année en France par habitant (sur l’ensemble de la chaîne alimentaire).

Ce chiffre, impressionnant, devient juste insupportable quand on le hisse à l’échelle de la planète et qu’on le compare aux pays en grande difficulté alimentaire. En terme d’argent, selon l’ADEME (Agence d’Environnement de la Maîtrise de l’Énergie), la valeur de la nourriture gaspillée atteindrait 159 euros par an et par habitant, soit entre 12 et 20 milliards d’euros par an en France.

Une proposition de loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire

La proposition de loi, qui a été validée le 10 décembre par plus de 300 députés de la majorité et de l’opposition, vise à limiter ce gaspillage alimentaire, notamment dans les grandes surfaces : celles-ci ne devront plus jeter ou détruire (par javellisation notamment) les aliments consommables et invendus. En contrepartie, elles devront signer un protocole avec une association de solidarité afin de faciliter les dons alimentaires. Les produits sous-marque de distributeurs retournés au fournisseur pourront être également donnés, alors qu’actuellement, ils sont obligatoirement détruits.

La France devient « le pays le plus volontariste d’Europe » contre le gaspillage alimentaire. Guillaume Garot

Une hiérarchisation de qualité sera aussi instaurée afin de maintenir l’hygiène et d’assurer le respect des personnes aidées : les invendus seront sélectionnés qualitativement pour être soit destinés à la consommation humaine, soit envoyés pour l’alimentation des animaux ou encore recyclés dans la valorisation énergétique (méthanisation, etc.).

Ce texte, qui permet de « bâtir un cadre légal contre le gaspillage » fera de la France « le pays le plus volontariste d’Europe » en ce domaine, s’est félicité son rapporteur, Guillaume Garot (PS), ancien ministre délégué à l’agroalimentaire.

Cette proposition de loi vient aussi conclure les démarches engagées fin août par Ségolène Royal avec la grande distribution. Celle-ci n’est directement responsable que de 5 à 10% du gaspillage alimentaire, précédée par la restauration avec 15% ; la majeure partie du gaspillage étant du fait des ménages avec 70% du total.

Dans cette optique, la lutte contre le gaspillage alimentaire fera l’objet d’une compétence supplémentaire dans les programmes scolaires de l’éducation sur l’alimentation.

Des initiatives citoyennes

Parallèlement à cette loi, depuis déjà plusieurs années, des associations et groupements se mobilisent à différents niveaux afin de limiter le gaspillage alimentaire et susciter de nouveaux comportements dans la population.

Le plus connu est sans doute le sourire édenté de la pomme des Gueules Cassées, une association qui a permis de remettre sur les étalages des tonnes de denrées jusque-là jetées pour non-conformité à la norme esthétique. Des initiatives qui font des émules sur la planète et en train de s’étendre aux États-Unis, en Allemagne, au Japon ou encore en Angleterre.

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