Le navire Net Zero commence à couler

Les gouvernements et les chefs d'entreprise sont en train de changer leur fusil d'épaule en ce qui concerne le "net zero".

Par Nicole James
14 octobre 2023 05:13 Mis à jour: 14 octobre 2023 05:13

Sommes-nous en train d’observer les premiers stades d’une résistance mondiale contre les contraintes des politiques « net zéro » ?

Les investisseurs abandonnent les énergies renouvelables plus rapidement que tout autre fonds jamais enregistré.

Reuters rapporte que les fonds consacrés aux énergies renouvelables ont subi une sortie nette de 1,4 milliard de dollars au cours du troisième trimestre (juillet à septembre 2023).

Les données LSEG Lipper montrent qu’il s’agit de la sortie trimestrielle la plus importante jamais enregistrée. Le total des actifs gérés dans le secteur, évalué aujourd’hui à 65,4 milliards de dollars, a également diminué de 23% depuis la fin du mois de juin.

L’indice S&P Global Clean Energy (SPGTCLEN) a également baissé de 30% cette année, la majeure partie de cette baisse s’étant produite depuis juillet. Cet indice comprend les principales sociétés d’énergie solaire et éolienne et d’autres entreprises du secteur des énergies renouvelables.

En revanche, l’indice S&P 500 Energy Index (SPNY), qui est fortement axé sur le pétrole et le gaz, a légèrement augmenté cette année.

Les investisseurs ne sont pas les seuls à se détourner du concept « net zero ». Les responsables politiques se montrent également inquiets.

Un sénateur australien a affirmé que l’initiative « net zero » était « absolument nulle ».

Sa position est que le principe du « net zéro » est un « slogan » et qu’il est « totalement insensé ». Il est irréalisable parce que les gens mourront de faim s’il était appliqué.

« Presque tout ce que nous cultivons, fabriquons et faisons dans notre société dépend de l’utilisation de combustibles fossiles », a-t-il souligné.

Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace, partage cet avis.

Il a expliqué à Tucker Carlson : « Si nous interdisons les combustibles fossiles, la production agricole s’effondera en très peu de temps. Les gens commenceront à mourir de faim […] et la moitié de la population périra en très peu de temps ».

Les gouvernements du monde entier s’opposent au concept « net zero »

Les responsables politiques du monde entier expriment également leurs inquiétudes.

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a reporté à 2035 l’interdiction des nouvelles voitures à essence et diesel et du chauffage résidentiel au gaz. Cette mesure avait déjà été reportée à deux reprises, les échéances passant de 2025 à 2030.

Il a déclaré : « Nous n’allons pas sauver la planète en mettant le peuple britannique en faillite ».

Quant à Emmanuel Macron, il a fait savoir que les chaudières à gaz ne seraient en fin de compte pas interdites. Il s’est également montré réticent à l’idée de fixer une date pour l’abandon progressif des combustibles fossiles.

Les sondages montrent que le gouvernement néo-zélandais, défenseur du net zéro, va passer dans l’opposition à l’occasion des élections de ce week-end.

La taxation du bétail pour les émissions de méthane et la transformation des élevages ovins et bovins en plantations de pins ont provoqué la révolte des électeurs ruraux.

Aux Pays-Bas, le mouvement des agriculteurs-citoyens est le parti dominant au Sénat néerlandais et dans toutes les assemblées provinciales.

L’Allemagne prévoit de relancer ses centrales au charbon et certaines grandes entreprises allemandes telles que Volkswagen, Siemens et BASF quittent leur pays pour un meilleur climat d’affaires après l’augmentation des coûts locaux engendrés par la recherche de l’objectif « net zéro ».

Pour Robert F. Kennedy Jr., candidat à l’élection présidentielle américaine, le véritable environnementalisme consiste à protéger les habitats naturels, à soutenir les écosystèmes et à réduire la pollution et la déforestation. Il ne s’agit pas d’atteindre le « net zéro », a-t-il souligné.

Même Bill Gates affirme aujourd’hui qu’« aucun pays tempéré ne deviendra inhabitable ».

Ces propos sont très différents de ceux qu’il avait tenus il y a deux ans sur Fox News, lorsqu’il avait déclaré : « La migration que nous avons observée depuis la Syrie suite à la guerre civile, qui dépendait en partie des conditions météorologiques, sera dix fois plus importante parce que les zones équatoriales deviendront invivables ».

L’Australie, par exemple, ne contribue qu’à un peu plus d’un pour cent des émissions mondiales de dioxyde de carbone (un niveau similaire à celui du Royaume-Uni), mais à côté de cela, en 2022, la Chine a lancé un projet de 106 gigawatts de nouvelles capacités de production d’électricité à partir de charbon, soit une prévision de 243 gigawatts de capacités de production d’électricité à partir de charbon.

Cela équivaut à 243 centrales électriques au charbon, la Chine représentant aujourd’hui environ 30% des émissions mondiales de CO2.

En juin, les autorités suédoises ont abandonné leur objectif 100% renouvelable pour atteindre le net zéro d’ici 2045, et la Norvège a suivi cette annonce en approuvant des investissements de plus de 18 milliards de dollars US pour développer 19 champs de pétrole et de gaz.

Même au sein de l’Union européenne, les électeurs se détournent des partis verts pour se tourner vers les partis anti-UE.

Selon Politico, l’une des raisons est l’attitude des électeurs à l’égard des politiques de transition climatique.

En Australie, le professeur Ian Plimer, géologue, n’a pas hésité à critiquer le concept « net zero ».

Il a déclaré à ADHTV : « Les principes fondamentaux de la science sont de ne pas altérer les preuves originales. C’est ce qui s’est passé avec nos relevés de température, où le passé s’est refroidi et donne l’impression que nous nous réchauffons. C’est du mensonge. »

Cependant, certains s’accrochent encore à la mission « net zero ».

L’ancienne première ministre britannique Theresa May a écrit sur X (anciennement Twitter) : « Le net zéro n’est pas un coût à minimiser, c’est l’opportunité de croissance du siècle, d’une valeur de 1000 milliards de livres pour les entreprises britanniques d’ici à la fin de la décennie ».

Mais les investisseurs n’y croient pas.

Alors que de nombreux projets d’énergie renouvelable sont abandonnés ou retardés, comme les projets éoliens au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Norvège, du fait de contraintes telles que la montée en flèche des coûts, Rich Pontillo, conseiller principal chez Nasdaq IR Intelligence, a indiqué à Reuters qu’un nouveau cycle de croissance pourrait avoir lieu grâce aux subventions « massives » accordées par le gouvernement des États-Unis.

Toutefois, en cas de nouveau président américain en 2024, M. Pontillo pourrait être amené à revoir sa position.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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