Le PDG de Nvidia s’est rendu en Chine après les restrictions imposées par l’administration Trump sur les ventes de puces d’IA

Jensen Huang est arrivé à Pékin à l'invitation du Conseil chinois pour la promotion du commerce international, selon la télévision publique chinoise d'État

Par Andrew Thornebrooke
19 avril 2025 20:51 Mis à jour: 19 avril 2025 23:12

Le PDG du géant technologique Nvidia se rend à Pékin cette semaine pour renforcer les liens commerciaux régionaux à la suite du dévoilement des nouvelles exigences strictes en matière d’exportation pour l’une de ses principales puces destinées au marché chinois.

Jensen Huang est arrivé à Pékin à l’invitation du Conseil chinois pour la promotion du commerce international, selon la télévision publique d’État chinoise, où il a exprimé l’espoir que l’entreprise puisse continuer à coopérer avec la Chine.

La visite de M. Huang intervient quelques jours seulement après la décision de l’administration Trump d’appliquer de nouveaux contrôles à l’exportation de la puce d’IA H20 de Nvidia – la seule que l’entreprise a proposée en Chine sans licence spéciale.

La puce H20 – une version réduite de la puce H100 de Nvidia – a été créée en 2022 pour se conformer aux restrictions imposées par l’administration Biden sur les exportations de technologies vers la Chine à l’époque.

Nvidia a déclaré qu’elle s’attendait à subir une perte d’environ 5,5 milliards de dollars du fait des nouvelles restrictions, en raison de la couverture des charges liées aux stocks et aux engagements d’achat.

Les puces d’IA de l’entreprise ont été au cœur des contrôles d’exportation américains, les autorités s’efforçant d’empêcher la vente des puces les plus avancées à la Chine, alors que les États-Unis tentent d’assurer leur sécurité nationale et de garder une longueur d’avance dans la course à la domination de l’IA.

Bien que la puce H20 ait un nombre réduit de cœurs – la rendant moins performante – elle est toujours capable de fournir certaines capacités clés en matière d’IA, notamment dans le domaine de l’inférence, le processus par lequel un modèle d’IA entraîné tire des conclusions à partir de données qu’il n’a jamais rencontrées auparavant.

La puce pourrait donc être utilisée pour construire des superordinateurs si un nombre suffisamment important de puces était assemblé.

Les puces H20 et DeepSeek

À cet effet, un rapport publié cette semaine par le Comité restreint sur le Parti communiste chinois (PCC) du Congrès américain affirme que la société chinoise d’IA DeepSeek a pu construire son célèbre chatbot en partie en utilisant 30.000 H20.

De plus, selon le Comité, DeepSeek a commandé des milliers de puces supplémentaires, qu’elle n’a désormais plus le droit d’acheter.

Le président du Comité restreint, John Moolenaar (Parti républicain du Michigan), et le membre du Comité restreint, Raja Krishnamoorthi (Parti démocrate de l’Illinois), ont également envoyé cette semaine une lettre à M. Huang, suggérant que l’accès de DeepSeek aux processeurs H20, ainsi qu’à certaines puces dont l’exportation est contrôlée, était en partie dû à la contrebande depuis des pays voisins tels que Singapour.

Selon le rapport, la part de la Chine dans les ventes de l’entreprise a chuté de plus de 25 % à moins de 15 % depuis 2021.

Toutefois, il est possible que les ventes régionales à l’Asie du Sud-Est soient détournées vers la Chine ou vendues sur un marché secondaire.

Ainsi, MM. Moolenaar et Krishnamoorthi ont exigé que Nvidia divulgue les informations de toute entité ayant acheté plus de 500 puces liées à l’IA depuis 2020, ainsi que des copies des communications que l’entreprise a eues avec DeepSeek.

Nouvelles infrastructures de Nvidia aux États-Unis

Bien que l’avenir de Nvidia en Chine semble s’amenuiser, l’entreprise a annoncé des initiatives majeures visant à transférer certaines de ses capacités de production les plus importantes sur le sol américain.

Le 14 avril, M. Huang a annoncé que Nvidia produirait pour la première fois ses superordinateurs d’intelligence artificielle aux États-Unis et qu’elle avait commandé près de 100.000 m² d’espace de fabrication pour construire et tester ses produits en Arizona et au Texas.

Selon M. Huang, l’investissement de l’entreprise dans les nouvelles infrastructures américaines s’élèvera à plus de 500 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années, y compris l’aide de partenaires internationaux tels que la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company.

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