Le plan Obama pour le climat est-il sincère ?

12 août 2015 09:00 Mis à jour: 18 octobre 2015 11:25

À quatre mois de la Conférence de Paris Climat 2015 (COP21), le président américain Barack Obama a présenté le 3 août, avec l’Agence de Protection de l’Environnement, la version du Plan américain pour une énergie propre, nommé « America’s Clean Power Plan » qui doit lutter contre le dérèglement climatique par la réduction du charbon et le déploiement des énergies renouvelables.

Ce plan doit réduire de 32 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Au niveau mondial, les États-Unis émettent environ 17 % du CO2. Ces nouvelles règlementations prévoient d’augmenter les énergies renouvelables qui étaient de 13 % en 2014. En progression, elles atteindront à 28 % en 2030, un accroissement significatif. Il imposera notamment des restrictions aux centrales électriques. Ces objectifs visent à réduire la part du charbon, très polluant et responsable de plus des trois quarts des émissions liées à la production d’électricité aux États-Unis.

Des félicitations de tous bords

Ces mesures, déjà contestées politiquement, marquent un tournant dans la politique américaine. Ségolène Royal salue cette initiative qui permet d’entretenir la dynamique vers la COP21 et d’envoyer un signal fort à agir pour d’autres pays.

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a également félicité le président américain : « Nous comptons sur le leadership du président américain dans la lutte contre le changement climatique et notamment pour parvenir à un accord sur le climat au Sommet de Paris en décembre ». Ban Ki-moon pense que le plan américain peut générer des économies et créer des emplois. « Je suis sûr qu’il aura un impact sur d’autres pays », a-t-il ajouté.

Les ONG ont salué cette décision. Lou Leonard, vice-président en charge du changement climatique à WWF US, estime que « le Clean Power Plan peut potentiellement changer la donne en s’attaquant au secteur de l’électricité. Il permet d’asseoir l’influence des États-Unis sur la scène des négociations climatiques vers la conférence Paris Climat 2015 ».

Selon Pierre Cannet, responsable du Programme Climat, Energie et Infrastructures durables au WWF France, « c’est politiquement et techniquement fort. Mais il reste encore bien du chemin avant de contenir le dérèglement climatique et d’aller vers plus d’équité, notamment sur la base des préconisations de la science et du retard pris dans l’action climatique mondiale. La conférence de Paris devra répondre à ce défi ».

Shell vers l’or noir de l’Arctique

Les militants écologistes s’inquiètent des projets dangereux pour le climat de la compagnie pétrolière Shell. En mai dernier, lors de l’Assemblée générale de Shell, les actionnaires ont voté à 98,9 % en faveur d’une résolution demandant d’adopter une stratégie bas carbone. Une coalition de sénateurs américains a aussi demandé l’interdiction des forages en Arctique. Mais l’Administration Obama a malgré tout donné le feu vert à Shell. Nous verrons la suite des résolutions prises par l’Amérique. Exploiter le pétrole de l’Arctique va à l’encontre de l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2 °C.

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