Le régime chinois réagit à l’information selon laquelle le personnel du laboratoire de virologie de Wuhan serait tombé malade avant l’épidémie de Covid-19

Par Nicole Hao
26 mai 2021 17:22 Mis à jour: 26 mai 2021 17:23

Le régime chinois a nié lundi que le personnel du laboratoire de Wuhan a été infecté par le Covid-19 avant la pandémie, en réponse à une question sur un rapport du Wall Street Journal.

Le 23 mai, le Journal a fait état d’un rapport confidentiel des services de renseignement américains concernant 3 chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) qui ont recouru à des soins hospitaliers pour des symptômes semblables à ceux du Covid-19 en novembre 2019, soit un mois avant le début des affirmations du régime communiste sur le « patient zéro ».

Le régime a de nouveau affirmé que le virus du PCC provenait de l’extérieur de la Chine.

Zhao Lijian, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a accusé les États-Unis d’avoir diffusé le virus du PCC depuis la base militaire de Fort Detrick, dans le Maryland, lors d’un point de presse à Pékin le 24 mai.

Zhao Lijian a passé sous silence le fait que le virus du PCC (virus du Parti communiste chinois), communément appelé nouveau coronavirus, a commencé à infecter des personnes à Wuhan, dans la province du Hubei (centre de la Chine), où se trouve le WIV, fin 2019. Tous les premiers patients dans d’autres pays ont été infectés des semaines plus tard et étaient liés à Wuhan directement ou indirectement.

M. Zhao a répété l’affirmation du PCC selon laquelle : « Le WIV n’a pas été exposé au nouveau coronavirus 2019 avant le 30 décembre 2019. Jusqu’à présent, le personnel et les étudiants du WIV conservent un bilan d’infection nul. »

La virologue chinoise Shi Zhengli à l’intérieur du laboratoire P4 à Wuhan, capitale de la province chinoise du Hubei, le 23 février 2017. (Johannes Eisele/AFP via Getty Images)

Le 15 janvier, le ministère des Affaires étrangères américain a publié une fiche d’information sur le WIV, dans laquelle il indique : « Le gouvernement américain a des raisons de croire que plusieurs chercheurs à l’intérieur du WIV sont tombés malades à l’automne 2019, avant le premier cas identifié de l’épidémie, avec des symptômes correspondant à la fois au Covid-19 et aux maladies saisonnières communes. »

Le Dr Antoine Fauci, directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), a déclaré à PolitiFact (site internet de vérification des faits, qui vérifie la véracité des promesses et engagements pris par les politiques américains) le 11 mai qu’il n’était désormais « pas convaincu » que le Covid-19 se soit développé naturellement.

Rochelle Walensky, directrice des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a déclaré lors d’une déposition au Sénat le 19 mai qu’il y avait « certainement » une « possibilité » que le virus PCC puisse provenir d’un laboratoire.

La secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a déclaré lors d’un point de presse le 24 mai que le gouvernement devait encore effectuer des recherches supplémentaires. « Nous n’avons pas assez d’informations pour tirer une conclusion sur les origines. Il est nécessaire d’examiner une série d’options. Nous avons besoin de données, nous avons besoin d’une enquête indépendante. »

Le personnel de sécurité présent lors de l’arrivée les membres de l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée d’enquêter sur les origines du Covid-19 à l’Institut de virologie de Wuhan, en Chine, le 3 février 2021. (Hector Retamal/AFP via Getty Images)

Le rapport du Wall Street Journal

Le Wall Street Journal a rapporté dimanche que le rapport confidentiel des services de renseignement fournit de nouveaux détails sur le nombre de chercheurs touchés, le moment où ils sont tombés malades et leurs visites à l’hôpital, ce qui « donne des raisons supplémentaires pour enquêter sur la possibilité d’une fuite du virus du laboratoire ».

Le journal s’est entretenu avec deux fonctionnaires actuel et ancien, sous couvert d’anonymat, qui connaissent bien le rapport.

L’un d’entre eux a décrit le rapport comme « potentiellement significatif mais nécessitant une enquête plus approfondie et une corroboration supplémentaire », tandis que l’autre a déclaré : « Les informations que nous avons reçues des différentes sources étaient d’une qualité remarquable. Elles étaient très précises. Ce qu’elles ne nous disaient pas, c’était la raison exacte pour laquelle ils étaient tombés malades. »

Le journal a indiqué que les 3 chercheurs ont reçu un traitement hospitalier en novembre 2019, soit plus d’un mois avant le premier patient Covid-19 annoncé par le régime chinois.

Ce n’est pas la première fois que des informations sur 3 chercheurs du WIV tombés malades à l’automne 2019 sont publiées.

La virologue néerlandaise Marion Koopmans a déclaré à NBC News le 11 mars qu’elle avait appris que trois chercheurs étaient tombés malades au laboratoire, mais qu’elle estimait que « ce n’est certainement pas une grosse, grosse affaire ».

David Asher, membre senior de l’Institut Hudson, spécialiste de la politique financière et de la stratégie asiatique, a déclaré lors d’un séminaire de l’Institut Hudson le 17 mars : « Je doute fort que trois personnes travaillant dans des conditions hautement protégées dans un laboratoire de niveau 3 sur des coronavirus tombent toutes malades de la grippe au point d’être hospitalisées ou de se trouver dans des conditions graves, et ce dans la même semaine. »

David Asher a ajouté : « Il est possible qu’il s’agisse du premier groupe connu, à notre connaissance, de victimes de ce que nous pensons être le Covid-19. »

Des agents de sécurité montent la garde à l’extérieur de l’Institut de virologie de Wuhan alors que des membres d’une équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) enquêtant sur les origines du Covid-19 visitent l’établissement à Wuhan, en Chine, le 3 février 2021. (Hector Retamal /AFP via Getty Images)

Depuis le début de la première épidémie de Covid-19 à Wuhan, la question de savoir si le virus du PCC s’est échappé du WIV a suscité un vif débat.

Face à ces questions, le WIV a refusé de partager ses données brutes, ses registres de sécurité et ses dossiers de laboratoire concernant ses travaux sur les coronavirus chez les chauves-souris.

Shi Zhengli, la virologue du WIV surnommée « Bat Lady » (dame chauve-souris) pour ses recherches sur les coronavirus d’origine chauve-souris, a rejeté l’hypothèse de la fuite du laboratoire, ainsi que le lien entre le WIV et l’armée.

En février 2020, des chercheurs chinois ont écrit dans un article de recherche (pdf) que le virus du PCC est « identique à 96 % au niveau du génome entier à un coronavirus de chauve-souris », que l’équipe de Shi Zhengli a collecté dans la province du Yunnan. Des documents officiels montrent que Shi Zhengli et le WIV ont participé à un projet impliquant une coopération avec les dirigeants militaires pendant des années.

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