Les leçons de la bataille de Varsovie, cent ans plus tard

Par Stefan Tompson
18 août 2020 09:23 Mis à jour: 18 août 2020 13:21

Il y a cent ans, le 15 août 1920, l’un des événements les plus importants et oubliés du siècle passé s’est déroulé tout proche de Varsovie. L’armée polonaise a vaincu l’Armée rouge envahissante dans la bataille de Varsovie, aussi connue sous le nom du « Miracle de la Vistule », et a repoussé les bolcheviks vers l’Est.

À l’époque, cette victoire a amené Lénine à renoncer à ses tentatives de répandre la dictature communiste au-delà de la Russie soviétique. On oublie généralement que les communistes soviétiques avaient déjà des ambitions de domination internationale avant que Staline n’impose son régime à l’Europe de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. « Nous misions sur la révolution mondiale et nous avions absolument raison d’agir ainsi », a déclaré Lénine en 1920.

Selon Lénine, la Pologne n’était qu’un pont pour porter à l’ouest de l’Europe la révolution prolétarienne que l’on croyait déjà voir triompher à Berlin. La guerre avec la Pologne n’était pour lui que le prélude à une invasion de l’Europe de l’Ouest par l’Armée rouge. En effet, ses slogans disaient : « Les valeurs de la révolution doivent être portées par les baïonnettes et la route la plus courte vers Berlin et Paris passe par Varsovie. »

De ce fait, la victoire dans la bataille de Varsovie – remportée grâce à la détermination, le patriotisme et l’intelligence des Polonais aidés par leurs amis occidentaux, tels que les 400 officiers de la Mission militaire française, dont le futur général de Gaulle – peut figurer parmi les batailles qui ont changé le cours de l’histoire. Son centenaire est un rappel de la dette durable de l’Occident.

Le 15 août dernier, à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Varsovie, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo s’est rendu en Pologne pour rencontrer les principaux dirigeants polonais et rendre hommage aux Polonais qui ont vaincu l’ennemi communiste cent ans auparavant.

Les principaux sujets abordés lors de ces rencontres ont été la 5G, la manière de s’opposer aux démarches malsaines de la Chine et de la Russie et, surtout, le transfert des troupes américaines d’Allemagne en Pologne. Sous les administrations du président américain Donald Trump et de son homologue polonais Andrzej Duda, les relations entre les deux pays se sont considérablement améliorées – par exemple, Trump a participé personnellement au sommet de l’Initiative des trois mers tenu à Varsovie en 2017.

Cette Initiative est l’un des projets économiques et politiques les plus importants de notre époque, une alliance de 12 États d’Europe centrale et orientale axée sur l’énergie, les infrastructures et la cybersécurité. En particulier, dans le cadre de ce projet, ses États membres souhaitent devenir indépendants des sources d’énergie russes. Dans son discours prononcé le 12 août dernier à Prague, Mike Pompeo a aussi confirmé que les États-Unis sont « prêts à investir jusqu’à un milliard de dollars dans le Fonds de l’Initiative des trois mers pour aider à protéger [la région] contre les pratiques opaques des prêts chinois ».

Lors de son séjour à Varsovie, outre le renforcement des liens américano-polonais, Pompeo a également pris part aux célébrations organisées en l’honneur de l’armée polonaise victorieuse de la bataille de Varsovie. Les Américains ont également contribué à cette victoire, car leurs volontaires ont participé dans la guerre polono-soviétique. Le plus célèbre des volontaires américains était Merian C. Cooper, qui a fondé l’escadron polonais Kosciuszko et a ensuite poursuivi une carrière dans le cinéma en produisant, en 1933, le classique King Kong.

L’alliance polono-américaine joue un rôle très important aujourd’hui, alors que l’Occident est de nouveau menacé. Ironiquement, cette fois-ci, la menace ne provient pas des envahisseurs de l’Est, mais plutôt d’une idéologie qui s’est développée au sein de nos propres pays avec le soutien de forces extérieures. Cette menace a été particulièrement visible ces derniers mois lors des émeutes qui ont secoué les villes américaines comme Seattle ou Portland.

Piotr Glinski, le ministre polonais de la Culture, a récemment souligné que « la civilisation occidentale a déjà chuté une fois… L’Empire romain s’est effondré non seulement à la suite d’une invasion barbare, mais aussi parce qu’il a perdu confiance en lui ».

Peut-être que l’Occident a besoin aujourd’hui de regarder vers l’Est, vers la Pologne, et de s’inspirer de l’expérience des Polonais pour faire face à ce danger idéologique ?

Stefan Tompson est cinéaste et producteur de blogs vidéo.

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