Les agriculteurs et les éleveurs ne décolèrent pas

27 juillet 2015 08:26 Mis à jour: 27 juillet 2015 08:26

 

Le monde agricole français est secoué à nouveau par le courroux des producteurs agricoles. Selon la Fédération nationale des syndicats d’exploitation agricole (FNSEA), entre 10 000 et 15 000 agriculteurs ont manifesté leur mécontentement en paralysant des axes routiers autour de grandes villes françaises. Pour faire descendre la température, le gouvernement a été obligé d’agir dans l’urgence pour rétablir tant bien que mal un semblant de calme. Fruits et légumes déversés, tas de fumier et pneus en feu sur la chaussée sont les témoignages de la pression que subissent les producteurs de l’agroalimentaire dans l’Hexagone.

Stéphane Le Foll à la chasse aux incendies

La semaine dernière a été chargée pour le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll. Les premiers barrages des éleveurs autour de Caen, Lyon, Clermont-Ferrand ont paralysé les axes routiers et conduit le gouvernement à prendre des mesures d’urgence. Plus de 600 millions d’euros d’annulation de charges et de cotisations, et surtout des reports de paiement pour les impôts sur les revenus, pour la TVA et taxes foncières ont été présentés par le ministre de l’Agriculture. Des mesures structurelles en font partie, une meilleure promotion de la viande française et l’approvisionnement des cantines, ainsi qu’un contrôle renforcé des étiquetages.

Cependant, les agriculteurs n’ont pas été satisfaits et plus de 10 000 d’entre eux se sont réinvestis dans des manifestations coup de poings dès le lendemain de l’annonce. Plus tard, les producteurs laitiers ont même grossi les rangs. À l’instar des éleveurs, les producteurs laitiers jugent que le prix d’achat de leurs produits ne couvre plus leurs dépenses. Pour calmer le jeu, vendredi dernier, le ministre de l’Agriculture a réuni les acteurs de la filière pour trouver un accord. Il en ressort une garantie minimale sur les prix d’achat et la promesse d’une réunion de conseil des ministres européens le 7 septembre prochain. Car c’est des mesures plus importantes qu’attend le monde agricole.

Un avenir pour l’agriculture conventionnelle

Une situation bien résumée par Manuel Valls quand il a déclaré : « Le monde paysan n’a pas besoin de pansements d’urgences, il a besoin d’un avenir ».

Le XXe siècle a vu le nombre d’agriculteurs dégringoler et la productivité augmenter de façon considérable. Aujourd’hui, un accord a été trouvé sur le prix d’achat du lait et de la viande, mais ne concerne qu’un tout petit segment. Les agriculteurs accusent la grande distribution qui renvoie la balle aux transformateurs, qui accusent le marché. Un conflit qui a débordé sur le fondement même du libre marché.

En effet, le ministre des Affaires étrangères espagnol s’est vu dans l’obligation de rappeler à la France de respecter le droit à la libre circulation des personnes et des marchandises, suite à l’agression de camions espagnols chargés de viande d’export, de quoi remettre en question tout le système de l’agriculture moderne

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