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Les jacarandas en fleurs, l’héritage japonais qui embellit Mexico

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Photo: David McNew/Getty Images

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Les jacarandas déploient chaque année au mois de mars leurs tonalités éclatantes — lilas, violet, mauve — dans les rues et les espaces verts de Mexico, legs lointain d’un paysagiste japonais.
À 10.000 km de Tokyo, les neuf millions d’habitants de la capitale célèbrent eux aussi à leur manière la tradition du hanami, le rituel d’admiration de l’éclosion des cerisiers au Japon. La floraison des jacarandas marque « une fête du début du printemps, avec les couleurs violettes si intenses dans notre ville », résume l’historien Sergio Hernandez Galindo. Souvent, sans le savoir, les Chilangos (habitants de Mexico) le doivent à un paysagiste japonais, Tatsugoro Matsumoto, qui a planté des jacarandas il y a un siècle, ajoute-t-il.

(David McNew/Getty Images)

Matsumoto s’est installé au Mexique en 1896, à l’époque d’une première migration asiatique (Japonais, Coréens, Chinois). Le paysagiste japonais a gagné la confiance du président-dictateur Porfirio Diaz (1884-1911), qui faisait également appel à des architectes français et italiens pour moderniser la capitale d’un pays s’ouvrant à l’industrie avec des capitaux étrangers. Survivant au renversement de Diaz et à la Révolution mexicaine (1910-17), Matsumoto a introduit des jacarandas apportés du Brésil.
Un paysage magnifique avant la grisaille des premières pluies
Ces arbres originaires d’Amérique du Sud représentaient une alternative aux cerisiers qui avaient du mal à s’épanouir à 2200 m d’altitude, sous un climat partagé entre une saison sèche et chaude de novembre à avril, et la saison des pluies aux températures tempérées. Un siècle plus tard, l’éclosion puis la chute des fleurs, qui recouvrent les trottoirs et les parcs d’un tapis couleur lilas, est un rendez-vous attendu sous un ciel souvent encore bleu à cette époque de l’année, avant la grisaille des premières pluies.

(ALEXANDER JOE/AFP via Getty Images)

Le jacaranda n’en reste pas moins « une espèce invasive » en compétition avec « la végétation native », explique une publication de l’Université nationale autonome du Mexique (Unam). Ces « espèces exotiques », ne sont pas mauvaises en soi, « mais empêchent la reproduction d’arbres natifs comme l’arbousier, le laurier mexicain ou les chênes », ajoute cette publication en ligne intitulée « Jacarandas, l’invasion violette d’un arbre ».