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Une musicienne verbalisée dans le TGV à Reims car elle transportait sa contrebasse

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Photo: Pixabay

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Durée de lecture: 4 Min.

Originaire de Strasbourg, une musicienne professionnelle a reçu une amende de 100 euros pour avoir transporté sa contrebasse dans le train à Reims. Un « bagage » visiblement interdit par la SNCF.
Comme de nombreux contrebassistes qui ont déjà vécu ce scénario, Elodie Peudepièce a également été verbalisée le 8 avril dernier, dans le TGV entre Reims et Paris. En effet, cette Strasbourgeoise, qui partait enregistrer un disque dans un studio de Paris, a été interpellée par un contrôleur de la SNCF car elle transportait sa contrebasse dans le train. Résultat : 100 euros d’amende pour « occupation abusive de l’espace bagage ».
Contactée par France Bleu, la SNCF a déclaré : « C’est un sujet de sécurité pour permettre d’effectuer un voyage sans danger. Une contrebasse est particulièrement volumineuse [environ 1m80 de hauteur pour 1m de largeur] et lourde [environ 8 kg]. De par sa taille et son volume, elle ne peut pas être rangée dans les espaces bagages. Par ailleurs, la contrebasse a un risque de chute en cas de vibrations du train ».

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Des mots et un règlement que les contrebassistes connaissent, mais qui n’ont pas de sens pour eux. Notamment car les vélos et les planches de surfs sont acceptés : « Lorsque j’ai pris l’amende, mon instrument était rangé bien comme il faut. Il ne dérangeait personne et ne bloquait ni les portes, ni les voyageurs », a expliqué Elodie.
Cette situation, source de stress, accompagne chaque voyage en train pour Elodie, qui parcourt des milliers de kilomètres chaque année pour jouer en concert : « C’est très difficile à vivre. Avant un voyage, on est inquiet et stressé parce qu’on ne sait pas où ranger l’instrument, on craint le passage de l’agent. Il y a une organisation logistique que personne ne mesure », a-t-elle déploré.

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Même combat pour Marie-Amélie Clément, contrebassiste au sein de l’orchestre rémois Akadêmia : « C’est une source de stress de prendre le train, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Certains contrôleurs sont arrangeants, d’autres beaucoup moins. Il y en a un qui m’a même dit un jour : ‘Heureusement que le train est direct, sinon je vous descendais sur le quai’. Ce n’est jamais reposant, on n’est jamais détendus », a-t-elle expliqué.
Et bien qu’elle privilégie parfois la voiture pour éviter les problèmes, cette solution reste peu pratique pour des longs trajets. Sinon, il y a le fret pour transporter la contrebasse, mais « on sait quand ça part, on ne sait pas quand ça arrive, c’est un instrument fragile et coûteux, c’est impossible », a-t-elle indiqué. Alors, par nécessité, ces musiciens doivent composer avec l’interdiction de la SNCF.

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Que faire alors ? Face à cette situation handicapante et pour tenter de faire bouger les choses, une pétition en ligne a été lancée il y a quelques semaines. Son objectif : que la SNCF revienne sur cette interdiction. À l’heure actuelle, plus de 31.000 personnes ont signé la pétition.