Paix à Gaza : Donald Trump fixe un ultimatum, « dernière chance » pour le Hamas

Photo: Andrew Harnik/Getty Images
Donald Trump a donné vendredi au Hamas jusqu’à dimanche à 22h00 GMT pour accepter son plan de paix pour Gaza, présenté comme un accord « de la dernière chance » destiné à mettre un terme à deux années de guerre dans le territoire palestinien.
Le mouvement islamiste palestinien a indiqué un peu plus tôt qu’il avait besoin de davantage de temps pour examiner la proposition américaine, soutenue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le président américain, qui avait initialement laissé « trois ou quatre jours » au Hamas pour statuer, a désormais fixé l’échéance à dimanche 18h00, heure de Washington (22h00 GMT, soit 01h00 lundi à Gaza).
Une menace explicite de Donald Trump
« Si cet accord de la dernière chance n’est pas trouvé, l’enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas », a prévenu Donald Trump sur son réseau Truth Social. De son côté, un responsable du Hamas a précisé à l’AFP que « les consultations nécessitent encore un peu de temps », confirmant que le mouvement poursuit ses échanges internes avant de livrer une réponse aux médiateurs.
Le plan de paix proposé par Washington prévoit l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu, la libération dans un délai de 72 heures des otages retenus à Gaza, ainsi que le désarmement du Hamas, dont l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël avait déclenché le conflit actuel.
Une guerre meurtrière et un exode de masse
L’État hébreu a répliqué à cette attaque par une offensive d’ampleur, plaçant la bande de Gaza sous siège et provoquant la mort de dizaines de milliers de personnes, un désastre humanitaire et l’exode d’une grande partie de la population. Depuis le 16 septembre, l’armée israélienne a lancé une opération sur Gaza-ville, qu’elle décrit comme le dernier bastion du Hamas. Les habitants ont été contraints de fuir vers le sud, Israël les exhortant à rejoindre une prétendue « zone humanitaire » à Al-Mawasi, sur la côte.
Mais l’ONU a dénoncé l’absence de refuge sûr pour les civils et qualifié de véritables « lieux de mort » ces zones désignées par l’armée. « L’idée d’une zone de sécurité dans le sud est une farce », a fustigé depuis Gaza James Elder, porte-parole de l’Unicef. Selon la Défense civile de Gaza, au moins onze Palestiniens ont perdu la vie vendredi lors d’opérations militaires israéliennes, dont huit à Gaza-ville. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas répondu.
Un projet flou aux contours incertains
L’initiative américaine, qui prévoit un retrait progressif des forces israéliennes et la mise en place d’une autorité de transition placée sous l’égide de Donald Trump, bénéficie de l’appui de plusieurs capitales arabes et occidentales. Mais de nombreuses zones d’ombre subsistent, notamment sur le calendrier du retrait et les modalités liées au désarmement du Hamas.
Pour Mohammad Nazzal, membre du bureau politique du mouvement islamiste, « le plan comporte des points de préoccupation ». Une source palestinienne proche de la direction du Hamas a indiqué à l’AFP que le mouvement souhaite amender certaines clauses portant sur le désarmement et l’expulsion de ses cadres.
Selon Hugh Lovatt, spécialiste du Moyen-Orient au Conseil européen des relations internationales, « les Qataris vont mettre la pression au Hamas pour qu’il donne une réponse positive, même s’il n’accepte pas l’intégralité du plan ». Un autre interlocuteur impliqué dans les discussions à Doha décrit un mouvement divisé, tiraillé entre ceux qui accepteraient sans conditions l’initiative américaine et ceux qui rejettent catégoriquement les dispositions concernant le désarmement et les expulsions.
Une situation humanitaire au bord de l’effondrement
Pendant ce temps, la réalité quotidienne à Gaza demeure tragique. « La situation est catastrophique », a affirmé Adnan Abou Hasna, représentant local de l’Unrwa. « Des dizaines de milliers de Palestiniens sont contraints à des déplacements répétés qui coûtent extrêmement cher et l’accès à la nourriture et à l’eau reste limité », a-t-il rapporté. Amnesty International a également dénoncé des « déplacements massifs » dus à l’offensive sur Gaza-ville, qualifiant les zones de refuge du sud d’« enclaves surpeuplées ».
Depuis le 7 octobre 2023, 1219 personnes, en majorité des civils, ont été tuées côté israélien, et 251 personnes enlevées, dont 47 sont toujours détenues à Gaza, 25 ayant été déclarées mortes par l’armée israélienne. En représailles, selon le ministère de la Santé du Hamas, 66.288 Palestiniens ont péri dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, des chiffres que l’ONU considère comme fiables.

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