Paris : il porte 18 coups de couteau à un passant dans la rue et parvient à éviter la prison

22 septembre 2018 20:46 Mis à jour: 22 septembre 2018 20:56

Après avoir survécu à une tentative de meurtre en pleine rue, un jeune homme de 27 ans a écrit à la ministre de la Justice pour lui exprimer son incompréhension en apprenant que son agresseur n’avait pas été en prison.

Le 7 décembre 2017, Mohamed a bien failli perdre la vie à l’angle des rues Réaumur et de Palestro, dans le 2arrondissement de Paris.

« Je n’ai pas vu arriver mon agresseur. Il est arrivé dans mon dos avant de me poignarder», confie le jeune homme dans les colonnes du Point.

« J’ai failli perdre mon bras gauche et j’ai eu une artère ligaturée, je vais rester marqué à vie et les souvenirs que j’ai de cette agression sont partis pour rester », ajoute-t-il.

Âgé de 39 ans, Philippe G. s’est acharné sur lui, portant 18 coups de couteau au jeune homme qui était en route pour retrouver sa petite amie.

Secouru par des passants, Mohamed passera 85 jours à l’hôpital où il subira trois lourdes opérations.

« Aujourd’hui, je me consacre à mon travail, à mes séances quotidiennes de kiné et à mes consultations chez un psychologue. Mais le plus dur finalement est de voir que mon agresseur, lui, mène sa petite vie. Il n’a pas fait un jour de prison. Il m’a presque tué quand même », explique la victime.

Des antécédents psychiatriques

« Il est ressorti au mois de juin dernier de l’hôpital psychiatrique sans que personne en soit informé, même pas la juge d’instruction qui suit cette affaire. Il a été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire, avant d’être placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention », poursuit Mohamed.

Hospitalisé pendant 6 mois à la suite de l’agression, Philippe G. subira une expertise psychiatrique. Celle-ci a conclu qu’il présentait « une personnalité marquée par une décompensation délirante paranoïde ».

« Il est dangereux au sens psychiatrique du terme […], il est curable et réadaptable, et accessible à une sanction pénale. Au moment des faits, il était atteint d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré sans l’abolir son discernement, et entravé le contrôle de ses actes », précise l’expert cité par Le Point.

« Ce n’est pas l’image que j’avais de la justice »

Abasourdi par la remise en liberté de son agresseur – qui avait déjà fait l’objet de poursuites judiciaires pour port d’arme prohibé avant d’être hospitalisé d’office entre mai 2016 et février 2017 –, Mohamed a adressé un courrier à la ministre de la Justice.

Une façon pour lui « d’alerter sur les risques que représente cette remise en liberté ».

« L’idée que mon agresseur puisse recommencer me met très mal à l’aise. Cette lettre n’est pas contre la justice. Cette remise en liberté est une décision inconcevable au regard des faits et des éléments du dossier. C’est comme si les repères logiques que j’avais ne s’appliquaient plus. Ce n’est pas l’image que j’avais de la justice », écrit le jeune homme de 27 ans dans sa lettre.

Les services de la Garde des Sceaux, qui assurent comprendre et respecter sa démarche, lui ont d’ailleurs répondu :

« Il n’appartient pas au ministre de la Justice de donner quelque instruction que ce soit aux parquets dans le cadre de dossiers individuels, ni d’interférer dans les procédures judiciaires, en raison des principes constitutionnels de séparation des pouvoirs et d’indépendance de l’autorité judiciaire.»

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