Paris: le CRS qui avait éborgné un manifestant en 2016, acquitté aux assises

Par Epoch Times avec AFP
15 décembre 2022 07:48 Mis à jour: 15 décembre 2022 11:37

La cour d’assises de Paris a acquitté le 14 décembre un CRS jugé pour avoir lancé une grenade qui a éborgné un syndicaliste lors d’une manifestation en 2016, une décision rendue dans une ambiance houleuse et aux cris de « Police partout, justice nulle part ».

Après trois heures et demi de délibéré, la cour a estimé que le brigadier-chef âgé de 54 ans, Alexandre M., pouvait bénéficier d’une cause d’irresponsabilité pénale, ayant agi en état de légitime défense.

Alors que la présidente de la cour Catherine Sultan tentait de poursuivre la lecture du délibéré, une clameur s’est élevée dans le public, où s’étaient massés les soutiens du syndicaliste Laurent Theron, qui a définitivement perdu l’usage de son œil droit.

Partie civile au procès, ce secrétaire hospitalier et militant du syndicat Sud-Santé âgé de 53 ans a immédiatement pris le chemin de la sortie, ses soutiens continuant à scander en direction de la cour et des jurés « Honte sur vous », « Impunité permanente ».

Alexandre M. est sorti avec son avocat Laurent-Franck Liénard par une petite porte. « Ce verdict est un vrai soulagement pour notre client qui était poursuivi depuis six longues années. C’est une décision juste et conforme au droit », a réagi Me Liénard.

Sursis requis

Le CRS a toujours défendu un tir « légitime », en réaction aux jets de projectiles de « groupes hostiles » sur la place de la République à Paris ce 15 septembre 2016, alors qu’il dispersait avec sa compagnie un cortège d’opposants à la loi travail.

Laurent Theron « ne représentait aucun danger », il avait « les mains dans les poches » quand il a reçu au visage un galet d’une grenade à main de désencerclement (GMD), a rappelé son avocate Lucie Simon, dénonçant « une décision de pure émotion ». « On n’est pas allé du côté du droit, on est allé du côté de la peur, du sensationnalisme », a-t-elle vilipendé.

L’accusation avait demandé à la cour de reconnaître Alexandre M. coupable de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une infirmité permanente, considérant que le policier n’était ni « en danger imminent » ni en « état de légitime défense ».

L’avocat général Christophe Auger avait requis deux à trois ans d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’une interdiction de port d’arme pendant cinq ans. Il n’avait toutefois pas sollicité la révocation du CRS, comme réclamé par la partie civile.

 

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