Du plomb à l’or: comment l’ancienne quête alchimique a parallèlement vu le jour en Égypte, en Chine et en Inde

Par Tara MacIsaac
3 novembre 2022 19:12 Mis à jour: 3 novembre 2022 19:13

Il est évident que des quêtes se sont déroulées en parallèle en Inde, Chine et dans l’Égypte anciennes dans les temps antiques. Par exemple, ces civilisations ont toutes cherché à transformer le plomb ou d’autres éléments en or ou alors elles ont toutes été en quête de l’immortalité en manipulant et en purifiant une multitude de matières.

Bien que leurs objectifs et leurs procédures présentent des correspondances intéressantes, les procédés alchimiques spécifiques ont vu le jour indépendamment les uns des autres.

« Au deuxième siècle de notre ère, les artisans égyptiens d’Alexandrie ont été les premiers alchimistes à tenter désespérément de transformer le métal en or. Presque simultanément et indépendamment, les moines taoïstes (qui n’étaient pas des alchimistes, mais des magiciens religieux) croyaient que l’or était un médicament miraculeux et ils ont eux aussi cherché à le produire, non pas pour la richesse, mais pour la jeunesse éternelle et l’immortalité », écrit l’acupuncteur Joseph P. Hou, PhD, dans son livre Healthy Longevity Techniques. [Techniques saines de longévité, ndt.]

Le regretté Dr Allen G. Debus (1926‑2009) a également écrit sur l’émergence quasi‑simultanée et indépendante de l’alchimie dans différentes cultures. Le Dr Debus a obtenu un doctorat à l’université de Harvard. Il est ensuite devenu un historien des sciences renommé. Dans son livre Alchemy and Early Modern Chemistry [Alchimie et chimie moderne précoce] il écrit que l’alchimie est apparue indépendamment non seulement en Égypte et en Chine, mais aussi en Inde. Bien que les pratiques alchimiques chinoises et indiennes présentent des influences croisées à une période ultérieure, le Dr Debus pense que les deux ont commencé indépendamment l’une de l’autre.

Un plan de cours d’alchimie de l’université d’Hawaï décrit cette pratique ancienne : « L’alchimie est un art cosmique par lequel des parties de ce cosmos – les parties minérales et animales – peuvent être libérées de leur existence temporelle et atteindre des états de perfection : l’or dans le cas des minéraux, et pour les humains, la longévité, l’immortalité et la rédemption. Ces transformations peuvent être provoquées, d’une part, par l’utilisation d’une substance matérielle telle que la ‘pierre philosophale’ ou l’élixir, et, d’autre part, par une connaissance révélatrice ou une illumination spirituelle. »

L’alchimie peut avoir émergé indépendamment dans diverses cultures en raison de considérations communes menant à des théorèmes, écrit le Dr Debus. Par exemple, il y a l’association précoce de l’immortalité et de l’or. Le Dr Debus a souligné certaines des similitudes et des différences entre les cultures.

L’alchimie égyptienne n’était pas aussi étroitement associée à la religion que les pratiques chinoises et indiennes. En Égypte, il s’agissait davantage d’une étude pratique, plutôt que d’une étude mystique.

L’alchimie chinoise et l’alchimie grecque étaient comparables à certains égards. L’origine de l’alchimie grecque est floue. Selon une théorie, elle proviendrait d’Égypte. Les cultures chinoises et grecques intègrent toutes deux un concept de souffle physique. Les alchimistes grecs ont exploité les éléments de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. De même, la discipline chinoise comprend les cinq éléments que sont le feu, le bois, l’eau, la terre et le métal.

L’alchimie chinoise recherchait l’équilibre entre le yin et le yang (qui sont associés à la nature féminine et masculine, respectivement terrestre et céleste). Par exemple, les alchimistes chinois ont combiné le salpêtre, associé au yin, et le soufre, associé au yang, et la détonation qui en a résulté a marqué la découverte de la poudre à canon.

Les Grecs, eux aussi, considéraient les opposés comme pertinents. Ils travaillaient avec le chaud et le froid, l’humide et le sec, la terre et l’air, le feu et l’eau.

Tout comme la découverte de la poudre à canon (longtemps utilisée dans les pétards avant d’être utilisée dans les armes), les observations des alchimistes sur les réactions chimiques ont jeté les bases de la chimie moderne.

Toutefois, à mesure que la science s’est développée, nombre de ces pratiques alchimiques sont devenues désuètes, reléguées dans le domaine de l’ésotérisme ou du mysticisme.

Dans une comparaison, l’université d’Hawaï a présenté la forme de l’énigme dans laquelle l’alchimiste a écrit : « Le loup gris dévore le roi, après quoi il est enterré sur un bûcher, consumant le loup et ramenant le roi à la vie« , ce qui se traduit par « l’extraction de l’or des alliages en éliminant les sulfures métalliques de moindre importance et en faisant brûler l’alliage or‑antimoine jusqu’à ce que l’antimoine s’évapore et qu’il reste de l’or pur. » Pourtant, ce message énigmatique n’est pas moins mystifiant pour le profane que le jargon moderne de la chimie tel que : « Déshydrohalogéner des dihalogénures vicinaux avec un ion amidure pour obtenir des alcynes. »

Les scientifiques modernes, tels qu’Isaac Newton, Robert Boyle et John Locke, étaient des alchimistes. Bill Newman, historien à l’université de l’Indiana, a étudié les recettes secrètes codées de Newton. Il a déclaré à l’émission scientifique de PBS, NOVA : « Si vous regardez les carnets d’expériences qu’il a tenus pendant environ 30 ans, il est vraiment impossible d’éviter la conclusion qu’il essayait de produire la pierre philosophale. »

 

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