Poursuites judiciaires: les bonbons Skittles du groupe Mars seraient impropres à la consommation humaine

Par Mimi Nguyen-ly
20 juillet 2022 05:24 Mis à jour: 20 juillet 2022 05:24

Un procès civil a été intenté contre les Skittles (les bonbons tendres dragéifiés aux fruits). Selon les plaignants, il est dangereux de les consommer, car ils contiennent une toxine connue que la société s’était engagée à éliminer progressivement il y a six ans.

Jenile Thames a allégué dans une proposition de recours collectif déposée le 14 juillet que Mars utilisait des « niveaux élevés » de dioxyde de titane, ou TiO2, un composé chimique utilisé comme additif alimentaire.

Selon le dossier de son recours en justice, M. Thames, qui vit à San Leandro, en Californie, a acheté des bonbons Skittles vers le mois d’avril, mais il ne l’aurait pas fait s’il avait été au courant des « faits réels » concernant le contenu du produit.

Le dioxyde de titane est utilisé pour rehausser les couleurs des Skittles. « Ce qui est clair, c’est que la partie défenderesse n’a pas besoin de s’appuyer sur l’utilisation du TiO2 pour obtenir ce résultat », peut‑on lire dans la plainte (pdf) déposée auprès du tribunal fédéral du district nord de la Californie.

« Un consommateur raisonnable s’attendrait à ce que les [Skittles] puissent être achetés et consommés en toute sécurité tels qu’ils sont commercialisés et vendus. Cependant, les produits ne sont pas sûrs », ont écrit les avocats.

L’action en justice vise à obtenir des dommages et intérêts non précisés pour fraude et violation des lois californiennes sur la protection des consommateurs.

Génotoxicité

Le dioxyde de titane devrait être interdit dans l’Union européenne en août, indique la plainte. Cette interdiction survient suite à la décision d’un organisme de réglementation de la sécurité alimentaire de l’UE de considérer ce composé chimique comme dangereux en raison de sa « génotoxicité », c’est‑à‑dire de sa capacité à modifier l’ADN.

L’Autorité européenne de sécurité des aliments a annoncé en mai 2021 que le dioxyde de titane « ne peut plus être considéré comme un additif alimentaire sûr ». L’autorité a déclaré qu’elle « ne pouvait pas exclure les problèmes de génotoxicité après la consommation de particules de dioxyde de titane », ajoutant : « Après une ingestion orale, l’absorption des particules de dioxyde de titane est faible, mais elles peuvent s’accumuler dans le corps. »

L’action en justice de M. Thames indique que les personnes qui consomment les produits Mars « courent un risque accru d’une multitude d’effets sur la santé dont elles n’étaient pas conscientes et qui découlent de la génotoxicité ‑ la capacité d’une substance chimique à modifier l’ADN ».

Un porte‑parole de Mars a déclaré aux médias que l’entreprise ne commente pas les litiges en cours, mais que l’utilisation du dioxyde de titane par Mars est conforme aux réglementations de la Food and Drug Administration (FDA) américaine.

Le groupe Mars avait publiquement déclaré en février 2016 qu’il éliminerait progressivement les colorants artificiels de ses produits alimentaires au cours des cinq années suivantes, notent les avocats de Jenile Thames dans la plainte.

La poursuite allègue que Mars « connaît depuis longtemps les problèmes de santé posés par le TiO2 ».

En octobre 2016, Mars a confirmé que le dioxyde de titane faisait partie des colorants artificiels en cours de retrait, selon le Center for Food Safety, citant un mail de Mars.

Selon l’action en justice, la raison de l’élimination du dioxyde de titane est « simple ».

« Le TiO2 – qui est utilisé dans les peintures, les revêtements, les adhésifs, les plastiques, les encres d’imprimerie et les matériaux de toiture – a démontré sa capacité à traverser les membranes biologiques, à circuler dans le corps et à pénétrer dans les cellules », peut‑on lire dans la plainte.

« Les recherches montrent que les effets sont graves, notamment des dommages au niveau de l’ADN et des chromosomes, des organes, avec des inflammations, des dommages au niveau du cerveau, des malformations génitales, des lésions du foie et des reins, et des névroses cellulaires. »

Reuters a contribué à cet article.

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