Les principaux acteurs ont présenté des récits contrastés de la discussion à la Maison-Blanche sur Michael Flynn

Par Ivan Pentchoukov
22 mai 2020 03:48 Mis à jour: 22 mai 2020 03:56

Les hauts fonctionnaires de l’administration impliqués dans une discussion clé le 5 janvier 2017 avec le président sortant Barack Obama au sujet du nouveau conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn ont fourni des comptes-rendus contrastés de ce qui s’est passé, selon des documents récemment déclassifiés.

Selon tous les témoignages, M. Obama et de hauts fonctionnaires ont discuté des appels téléphoniques entre M. Flynn et l’ambassadeur russe de l’époque, Sergey Kislyak, lors d’une réunion à la Maison-Blanche dans les derniers jours de l’administration Obama. Mais les détails de la conversation – notamment ceux qui ont abordé le sujet de Michael Flynn et à quel moment – diffèrent d’un récit à l’autre, ce qui suggère qu’il y a encore beaucoup à apprendre sur ce qui s’est passé au Bureau ovale.

Le procureur général adjoint Sally Yates a déclaré qu’elle avait appris l’existence des appels Flynn-Kislyak lors de la réunion du 5 janvier, selon un résumé récemment déclassifié (pdf) de l’entretien de Mme Yates avec le conseiller spécial Robert Mueller le 7 décembre 2017. Selon Mme Yates, après que le président a été informé de l’évaluation de la communauté du renseignement sur l’ingérence russe dans les élections de 2016, M. Obama a congédié toutes les personnes présentes, à l’exception de Mme Yates et du directeur du FBI, James Comey. Obama a ensuite dit à Mme Yates et M. Comey qu’il avait appris les appels de Flynn-Kislyak et le fait que les deux hommes avaient discuté des sanctions.

Le récit de James Comey sur ce qui s’est passé diffère. Dans son témoignage récemment déclassifié (pdf) devant la commission des renseignements de la Chambre des représentants le 7 mars 2017, James Comey a déclaré que M. Obama avait évoqué le sujet de Michael Flynn lors de la réunion du 5 janvier, mais n’a pas précisé si la conversation s’était déroulée avant ou après le renvoi par Barack Obama du reste des fonctionnaires du Bureau ovale. Selon le récit de M. Comey, M. Obama a évoqué le sujet Michael Flynn.

Mais selon un e-mail récemment déclassifié, écrit le 20 janvier 2017 par Susan Rice, alors conseillère à la sécurité nationale, Mme Yates et M. Comey n’étaient pas les seules personnes présentes dans la pièce avec Obama après le licenciement du reste des fonctionnaires. Susan Rice a écrit qu’elle et le vice-président Joe Biden étaient également présents, contredisant ainsi la version des faits avancée par Sally Yates. L’e-mail de Suan Rice contredit également le compte-rendu de James Comey, affirmant que c’est M. Comey, et non Barack Obama, qui a parlé des appels de M. Flynn à l’ambassadeur russe.

L’ancien président Barack Obama s’adresse aux invités du sommet de la Fondation Obama à Chicago, Illinois, le 29 octobre 2019. (Scott Olson/Getty Images)

Les détails exacts de la conversation dans le Bureau ovale sont significatifs à la lumière de la récente motion du département de la Justice (DOJ) visant à rejeter les charges contre Mickael Flynn, qui a plaidé coupable d’avoir menti au FBI fin 2017. Le DOJ a déposé la requête ainsi qu’un lot de documents qui montrent que le FBI n’avait aucune base pour mener l’entretien au cours duquel il aurait menti. La veille de la réunion du 5 janvier à la Maison-Blanche, le FBI a approuvé la clôture du dossier de Mickael Flynn après n’avoir trouvé aucune preuve pour soutenir l’allégation de collusion avec la Russie. Les documents officiels n’ont jamais été déposés après que la direction du FBI est intervenue pour garder l’affaire ouverte.

Les documents déposés au tribunal par le DOJ contribuent également à étayer la théorie selon laquelle les hauts responsables du FBI auraient pu piéger M. Flynn.

Susan Rice a déjà indiqué qu’elle avait écrit son mémo du 20 janvier « sur l’avis du bureau du conseiller juridique de la Maison-Blanche ». L’avocat de Mme Rice a déclaré au Sénat dans une lettre que Mme Rice avait écrit ce mémo deux semaines après la réunion « parce que c’était la première occasion qu’elle avait de le faire, étant donné les responsabilités particulièrement intenses du conseiller à la sécurité nationale pendant les jours restants de l’administration et de la transition ».

Les divergences entre le récit de Mme Rice et ceux de M. Comey et de Mme Yates suggèrent que le conseiller juridique de la Maison-Blanche a peut-être cherché à faire passer l’implication d’Obama pour réactive plutôt que proactive. Le président Donald Trump a récemment mis en lumière l’implication potentielle d’Obama dans l’enquête sur la campagne de M. Trump en appelant l’opération « OBAMAGER ».

Dans le cadre de l’enquête, le FBI a obtenu un mandat d’espionnage pour surveiller l’associé de la campagne Trump, Carter Page. Le mandat était basé en partie sur un dossier de recherche de l’opposition sur M. Trump, financé par la campagne Clinton et le Comité national démocrate.

On ne sait toujours pas qui a parlé à Obama des appels de Flynn-Kislyak. En mars 2017, James Comey a déclaré à la commission du renseignement de la Chambre des représentants que le directeur du renseignement national, James Clapper, avait informé MM. Obama, Biden et l’équipe dirigeante de la Maison-Blanche. Selon une transcription récemment déclassifiée (pdf), James Clapper a dit à la même commission quatre mois plus tard qu’il n’avait pas informé M. Obama.

Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant. Il est différent des autres organisations médiatiques, car nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre public. Nous n’avons pas d’autres agendas que d’informer nos lecteurs et les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant nos principes de vérité et de tradition comme guide dans notre travail.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.