Que savaient John Brennan, Barak Obama et James Comey avant que le FBI n’ouvre une enquête sur Donald Trump ?

Les détails du rapport Durham suggèrent que John Brennan, Barak Obama et James Comey étaient dans le secret du plan de la campagne Clinton visant Trump avant l'enquête du FBI

Par Jeff Carlson
25 mai 2023 07:57 Mis à jour: 25 mai 2023 07:57

ANALYSE – Peu de responsables du gouvernement ont joué un rôle aussi important dans l’établissement et la promotion du canular concernant la collusion avec la Russie que l’ancien directeur de la CIA, John Brennan.

John Brennan a admis lors d’un témoignage au Congrès qu’il « s’assurait que tous les renseignements concernant les personnes impliquées dans la campagne Trump étaient transmis au FBI ». Et de son propre aveu, il a même utilisé la collecte fortuite d’informations sur des citoyens américains dans le processus, déclarant à Rachel Maddow que « chaque fois que nous collections fortuitement des informations sur un Américain, nous les remettions systématiquement au FBI ».

Avec la publication du rapport du procureur spécial John Durham, nous savons maintenant que John Brennan avait connaissance, dès juillet 2016, avant même l’ouverture du dossier Crossfire Hurricane du FBI sur la campagne Trump, que tout le récit de la collusion avec la Russie était un canular.

Le rapport Durham aborde « le traitement par le gouvernement de certains renseignements qu’il a reçus au cours de l’été 2016 » concernant « l’approbation par Hillary Clinton, le 26 juillet 2016, d’une proposition de l’un de ses conseillers en politique étrangère visant à discréditer Donald Trump » en le liant à la Russie.

Ce conseiller en politique étrangère est très probablement l’actuel conseiller en sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, qui portait à l’époque le titre de conseiller principal en politique étrangère pour la campagne de Clinton.

Le « plan » d’Hillary Clinton consisterait à diffamer Trump en l’accusant de collusion avec la Russie pour tenter de remporter l’élection de 2016. C’est John Brennan qui a joué l’un des rôles les plus importants dans la promotion de ce mensonge.

John Brennan a été à l’origine d’une « évaluation de la communauté du renseignement » (Intelligence Community Assessment – ICA), publiée en janvier 2017, et transformée en pierre angulaire du narratif accusant Donald Trump de s’être acoquiné avec la Russie pour gagner l’élection.

Les actions de John Brennan contre Donald Trump, cependant, ont commencé bien avant la parution de l’ICA. Fin juillet 2016, il a reçu des informations selon lesquelles Hillary Clinton avait « approuvé un plan de campagne » visant à dénigrer Trump « en le liant à Poutine et au piratage du Comité national démocrate par les Russes ».

Un point souvent négligé est que John Brennan a reçu des renseignements faisant état de l’ « approbation » du plan par Hillary Clinton. Ce détail est important car le plan exact a probablement été élaboré plusieurs mois auparavant, au début de l’année 2016.

Nous le savons parce qu’en octobre 2016, Wikileaks a publié un échange de mails entre la directrice de la communication d’Hillary Clinton, Jennifer Palmieri, et le stratège démocrate, Joel Johnson. Leur échange de fin février 2016 a révélé la préexistence d’une campagne de dénigrement d’Hillary Clinton à l’encontre de Donald Trump. À l’époque, le mail a été largement ignoré, mais avec le rapport Durham, il a maintenant gagné en pertinence.

À la mi-avril 2016, il était de plus en plus évident que Donald Trump serait l’adversaire d’Hillary Clinton lors de l’élection présidentielle. Les succès de Donald Trump aux primaires ont coïncidé avec la décision, fin avril, de la campagne Clinton d’engager Fusion GPS, un cabinet de consultants politiques dirigé par Glenn Simpson, ancien collaborateur du Wall Street Journal. Le 3 mai 2016, Donald Trump a remporté les primaires de l’Indiana et est devenu le candidat présomptif du Parti républicain.

Selon des documents judiciaires déposés par John Durham, le lendemain du jour où Donald Trump est devenu le candidat présomptif, un cybergroupe, travaillant par l’intermédiaire de Michael Sussmann, ancien avocat de Perkins Coie et de la campagne Clinton, a commencé à compiler et à conserver des données qui seraient utilisées plus tard pour créer l’illusion d’un lien entre l’Organisation Trump et la banque russe Alfa Bank. Ce lien présumé, connu sous le nom d’allégations d’Alfa Bank financées par Clinton, sera plus tard utilisé par la campagne de Clinton pour mettre en avant le faux narratif selon lequel Donald Trump avait des liens avec le Kremlin.

L’ancien directeur de l’Agence centrale de renseignement des États-Unis (CIA) John Brennan témoigne devant le House Permanent Select Committee on Intelligence au Capitole, le 23 mai 2017. (Alex Wong/Getty Images)

Pendant ce temps, John Brennan était très actif à collecter des informations sur la campagne Trump et à les transmettre au FBI. Comme John Brennan l’a affirmé à Chuck Todd lors d’une interview du 4 février 2018 à l’émission « Meet the Press » de NBC, « Nous, la CIA et la communauté du renseignement, avions recueilli une bonne quantité d’informations à l’été 2016 sur ce que les Russes faisaient sur de multiples fronts. Et nous voulions nous assurer que le FBI y avait pleinement accès ».  Fait notable, c’est Brennan lui-même qui a reconnu lors de son témoignage au Congrès en mai 2017 que ses « renseignements » ont servi de base à l’enquête de contre-espionnage du FBI, déclarant qu’il « était au courant de renseignements et d’informations sur des contacts entre des responsables russes et des personnes américaines […] et cela a servi de base à l’enquête du FBI ».

L’enquête Crossfire Hurricane du FBI a été officiellement ouverte le 31 juillet 2016, mais un certain nombre d’événements importants l’ont largement précédée.

Le lieutenant général Michael Flynn, qui avait rejoint la campagne Trump fin février 2016 en tant que conseiller informel sur les questions de politique étrangère, a été interviewé le 18 juillet 2016 à la Convention nationale républicaine par le journaliste de Yahoo News, Michael Isikoff. Ce dernier s’est montré particulièrement virulent à l’égard de Michael Flynn en évoquant un dîner auquel il a assisté à Moscou le 10 décembre 2015, plantant ainsi les premières graines du narratif Russie-Collusion. Michael Isikoff rencontrera plus tard l’auteur du dossier Christopher Steele en septembre 2016.

L’article du 23 septembre 2016 résultant de la rencontre entre Michael Isikoff et Christopher Steele a ensuite été cité par le FBI comme validant les affirmations de Christopher Steele dans un jeu de rapports circulaires et a ensuite été présenté dans la demande initiale au titre de la loi sur la surveillance des services du renseignement étranger (FISA) et dans les trois renouvellements ultérieurs concernant le conseiller en politique étrangère de la campagne Trump, Carter Page.

Carter Page, consultant en industrie pétrolière et ancien conseiller en politique étrangère de Donald Trump lors de sa campagne présidentielle de 2016, à Washington, le 28 mai 2019. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Le 24 juillet 2016, dans la foulée de la rencontre décisive de Michael Isikoff avec Michael Flynn, Robbie Mook, directeur de campagne Clinton, a suggéré publiquement pour la première fois que la Russie aidait Donald Trump d’une manière ou d’une autre. Lors d’une interview avec Jake Tapper de CNN, il a affirmé que le gouvernement russe était à l’origine de la publication des mails du DNC (Comité national démocrate) et qu’il le faisait spécifiquement pour aider Donald Trump. Il a ajouté qu’ « un certain nombre d’experts l’affirment », mais n’a pas précisé qui étaient ces soi-disant « experts ».

Deux jours après que Robbie Mook a mentionné la Russie, Hillary Clinton a remporté l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle. C’est le jour même de son investiture qu’elle a approuvé le plan de « l’un de ses conseillers en politique étrangère » visant à « diffamer Trump en suscitant un scandale sur l’ingérence des forces de sécurité russes ».

Le 27 juillet 2016, après l’approbation d’Hillary Clinton, Christopher Steele a produit une note du dossier alléguant « une conspiration bien développée de coopération » entre les associés de Donald Trump et le Kremlin. Le mémo de Christopher Steele reprenait avec exactitude les bases du plan d’Hillary Clinton.

John Brennan briefe Barack Obama, Joe Biden et James Comey

Le rapport Durham note que John Brennan a informé le président Barack Obama, le vice-président Joe Biden et le directeur du FBI James Comey du plan d’Hillary Clinton « le 3 août 2016, dans les jours qui ont suivi la réception des renseignements sur le plan Clinton ». John Durham ajoute que « selon les notes manuscrites de Brennan et ses souvenirs de la réunion, il a présenté les renseignements pertinents connus à ce jour sur l’ingérence électorale russe, y compris les renseignements sur le plan Clinton ».

Cette date est supposée être la première fois que John Brennan a informé quelqu’un d’autre du plan d’Hillary Clinton, une date qui se situe opportunément après que le FBI ait déjà ouvert son enquête Crossfire Hurricane.

Mais c’est là que les choses deviennent vraiment intéressantes.

John Durham ne donne pas la date exacte à laquelle John Brennan a reçu le plan Clinton, mais il note que « la communauté du renseignement a reçu les renseignements sur le plan Clinton fin juillet 2016 », avant que le FBI n’ouvre son enquête Crossfire Hurricane.

Le procureur général, John Durham, affirme également que « le fonctionnaire qui a initialement reçu l’information a immédiatement reconnu son importance, y compris sa pertinence pour l’élection présidentielle américaine, et a agi rapidement pour en informer la direction de la CIA ».

Il semble évident, sur la base de cette seule information, que John Brennan disposait de l’information avant que le FBI n’ouvre son enquête le 31 juillet. Par ailleurs, à la quasi toute fin du rapport Durham, John Durham déclare que « la direction du FBI n’a pas tenu compte des renseignements sur le plan Clinton, qu’elle a reçus presque au même moment que les informations de l’Australian Paragraph Five information » . Cette donnée est extrêmement importante.

Les informations du ‘Paragraphe cinq’ sont celles que le FBI a reçues concernant la conversation du diplomate australien, Alexander Downer, avec le conseiller de la campagne Trump, George Papadopoulos et qui ont servi de base ou de prédicat à l’ouverture de Crossfire Hurricane.

Le président Barack Obama marche aux côtés du vice-président Joe Biden dans la roseraie de la Maison Blanche à Washington dans une photo d’archive. (Saul Loeb/AFP via Getty Images)

Surtout, nous savons à la fois des procureurs John Durham et Robert Mueller que les informations du paragraphe cinq ont été reçues au siège du FBI le 28 juillet, après qu’un attaché juridique du FBI a envoyé une communication électronique contenant les informations à l’agent spécial adjoint en charge du bureau extérieur de Philadelphie. En outre, le rapport Durham note qu’ « au moment précis où les informations du plan Clinton ont été reçues, (i) la campagne Clinton a fait des déclarations publiques liant le piratage informatique du DNC aux tentatives russes d’aider Donald Trump à se faire élire, (ii) le FBI recevait les rapports Steele financés par la campagne Clinton, et (iii) les allégations de l’Alfa Bank financées par la campagne Clinton étaient préparées pour être transmises aux médias et au FBI ». Fait révélateur, chacun de ces événements a précédé l’ouverture de Crossfire Hurricane le 31 juillet 2016.

Pourquoi tout cela est-il important ?

Parce que John Brennan a affirmé à John Durham qu’il n’avait reçu les renseignements sur le plan Clinton qu’après l’ouverture de l’enquête du FBI. Mais les affirmations de John Brennan n’ont tout simplement pas de sens à la lumière de la chronologie et des preuves présentées ci-dessus. Toutes les données dont nous disposons indiquent clairement qu’il a reçu les informations sur le plan Clinton dans les jours précédant l’ouverture par le FBI de l’enquête Crossfire Hurricane – et non après l’ouverture de l’enquête.

Les affirmations de John Brennan ne passent pas non plus le test de raisonnabilité à la lumière de ses actions juste après le 27 juillet, date à laquelle les preuves que nous avons présentées indiquent clairement qu’il a reçu les renseignements sur le plan Clinton. Ce point est extrêmement important. Pourquoi ? Parce que selon le rapport Durham, « le 28 juillet 2016, Brennan a rencontré le président Obama et d’autres membres du personnel de la Maison Blanche ».

C’est au cours de cette réunion que John Brennan et Barak Obama « ont discuté des renseignements relatifs à l’élection présidentielle de 2016 ainsi que de la création potentielle d’une cellule de fusion inter-agences pour synthétiser et analyser les renseignements » sur les tentatives russes d’influencer l’élection. Le lendemain, dans la matinée du 29 juillet, John Brennan a rencontré James Comey « pour l’informer de sa réunion du 28 juillet avec le président ».

Un homme marche sur le logo de la Central Intelligence Agency (CIA) dans le hall du siège de la CIA à Langley, en Virginie, le 14 août 2008. (Saul Loeb/AFP via Getty Images)

C’est ici que John Durham déclare que « Brennan ne pouvait pas se rappeler quand il avait réellement vu les renseignements sur le plan Clinton, mais il ne pensait pas avoir l’information lorsqu’il a parlé à Comey ce matin-là ».

Il est également important de noter que ces événements proviennent de John Brennan lui-même, qui a pris soin d’omettre toute mention des renseignements relatifs au plan Clinton lors de sa rencontre avec Obama.

John Durham note ensuite que John Brennan a affirmé que la cellule de fusion inter-agences, une équipe que John Brennan a créée à partir de membres triés sur le volet de diverses agences de renseignement pour analyser ostensiblement les renseignements sur les activités d’influence de la Russie, « a été mise en place directement après sa rencontre avec le président Obama le 28 juillet ».

Il est important de souligner que John Durham indique que « le trafic de mails et les entretiens avec les témoins menés par le Bureau reflètent qu’au moins certains membres du personnel de la CIA pensaient que les renseignements du plan Clinton avaient conduit à la décision de mettre en place la cellule de fusion ». En d’autres termes, la réception par John Brennan du plan Clinton a précédé toute discussion sur la cellule de fusion qui a eu lieu lors de sa réunion du 28 juillet 2016 avec Barak Obama.

John Durham explique également que « immédiatement après avoir communiqué avec le président, Comey et le directeur du renseignement national James Clapper pour discuter des renseignements pertinents, Brennan et d’autres responsables de l’agence ont pris des mesures pour s’assurer que la diffusion des renseignements, y compris ceux du plan Clinton, serait limitée ».

L’avocat spécial John Durham arrive au tribunal fédéral à Washington le 18 mai 2022. (Teng Chen pour Epoch Times)

Il y a un autre élément d’information qui s’inscrit également dans cette séquence – les allégations concernant l’Alfa Bank financée par les Clinton mentionnées plus haut. Le lendemain du briefing de John Brennan à Barak Obama, une réunion a eu lieu dans les bureaux de Perkins Coie le 29 juillet 2016.

Lors de cette réunion, Michael Sussmann et Marc Elias, un autre avocat de Perkins, ont rencontré les responsables de Fusion GPS, dont Glenn Simpson et Christopher Steele. Selon le précédent acte d’accusation de John Durham à l’encontre de Michael Sussmann, la date de cette réunion chez Perkins coïncide avec l’achèvement de la compilation des données par Michael Sussmann à l’origine des allégations concernant l’Alfa Bank financée par la campagne Clinton.

Comme nous l’avons indiqué précédemment, John Durham indique dans son rapport que « c’est précisément au moment où les renseignements sur le plan Clinton ont été reçus que les allégations de l’Alfa Bank, financées par la campagne Clinton, ont été préparées en vue d’être transmises aux médias et au FBI ». Au moment de cette réunion, les données avaient déjà été compilées et préparées.

En résumé, la séquence des événements est la suivante : le 26 juillet 2016, Hillary Clinton a approuvé un plan préexistant visant à diffamer Donald Trump en affirmant qu’il avait été compromis par la Russie. Le lendemain, le 27 juillet, Christopher Steele a soudainement produit un nouveau mémo qui reprenait les mêmes allégations mensongères que celles décrites dans le plan Clinton. Le même jour, John Brennan a pris connaissance du plan d’Hillary Clinton. Il a probablement informé le 28 juillet Barak Obama du plan Clinton – bien qu’il le nie – et a ensuite immédiatement commencé à créer la cellule de fusion inter-agences, qui, selon les membres de la CIA de la cellule de fusion, a en fait été créée sur la base des informations du plan Clinton. John Brennan a ensuite briefé le directeur du FBI, James Comey, le lendemain. Parallèlement, Glenn Simpson et Christopher Steele de la cellule Fusion travaillaient avec Michael Sussmann, l’avocat de la campagne Clinton, pour rendre publiques les allégations de l’Alfa Bank.

Tous ces événements se sont produits avant que le FBI n’ouvre son enquête Crossfire Hurricane sur la campagne Trump, le 31 juillet.

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