Réforme des retraites : pour le patron du Medef, « il faut passer l’âge de départ à 64 ans »

Par Epoch Times avec AFP
9 juin 2021 06:57 Mis à jour: 9 juin 2021 13:41

Une réforme des retraites doit être un sujet de débat de la présidentielle, estime ce mercredi le président du Medef, qui envisage une désindexation des pensions de l’inflation et un relèvement de l’âge de départ à 64 ans.

« Pour faire cette réforme, il faut un capital politique. Le temps est passé depuis 2017. Pour moi, c’est un débat de la présidentielle, il faut que tous les candidats se positionnent », a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux aux Echos, alors qu’Emmanuel Macron a remis sur la table la possibilité de relancer ce chantier explosif.

Selon lui, « c’est la seule réforme sociale qui touche tout le monde. Elle a donc besoin d’une légitimité démocratique. Par contre, il faudra agir dès septembre 2022, sans attendre », a encore plaidé le patron des patrons, qui refuse « d’une  réforme-rustine en trois mois, sinon il faudra y revenir après la présidentielle. Et les Français n’y comprendront rien ».

« L’âge de départ à 64 ans »

Face au déficit du système des retraites, finalement moins important que prévu après la crise sanitaire mais dont le besoin de financement s’élève entre 7 et 10 milliards d’euros par an, Geoffroy Roux de Bézieux envisage trois options pour un retour à l’équilibre financier.

La première, c’est « la hausse des cotisations mais, là, c’est l’emploi qui va trinquer », a-t-il prévenu sur RMC.

La deuxième, c’est « la désindexation des pensions. Je ne pense pas absurde que, alors que les retraités ont été protégés pendant cette crise et que c’est plutôt les jeunes qui ont trinqué, on leur demande un effort temporaire. Ça dépend aussi de l’inflation », a-t-il ajouté.

« Et puis, il y a l’âge ». « Il faut passer l’âge de départ à 64 ans et déplacer ce curseur d’âge de façon automatique en fonction du nombre de cotisants et de l’espérance de vie », a encore dit le président du Medef.

Décisions « difficiles » pour Emmanuel Macron

Début juin, le Président Macron a alimenté les spéculations en réaffirmant qu’il devra prendre des décisions « difficiles » pour que la dernière année du quinquennat soit « utile ».

Sur le dossier des retraites, il a souligné que « rien n’est exclu », mais que la réforme « très ambitieuse » – même si « porteuse d’inquiétudes » – qui était sur les rails avant d’être fauchée net par la crise du Covid, ne pourra pas être « reprise en l’état ».

Dans la foulée, les syndicats ont mis en garde le gouvernement contre l’adoption avant 2022 d’une réforme des retraites. « C’est juste une folie », a ainsi estimé le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, tandis que son homologue de la CGT Philippe Martinez a estimé qu’il s’agirait « d’une erreur ».

« La réforme de l’assurance-chômage est plus urgente que celle des retraites », a de son côté plaidé Geoffroy Roux de Bézieux dans Les Echos. « Parmi les difficultés de la reprise, il y a le recrutement. Il faut aussi régler le problème de la gouvernance du régime avant la présidentielle ».

 

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