La Russie donne un mois à Twitter pour supprimer les contenus de pornographie infantile

Par GQ Pan
20 mars 2021 00:00 Mis à jour: 21 mars 2021 10:38

Le gouvernement russe menace de bloquer Twitter dans le pays si la plateforme de médias sociaux ne supprime pas le contenu interdit dans un délai d’un mois.

Cet ultimatum intervient après que Roskomnadzor, l’autorité exécutive fédérale russe chargée de superviser les contenus en ligne et les médias, a commencé à ralentir la vitesse de Twitter la semaine dernière en représailles à un soi-disant manquement à la suppression de contenus liés aux drogues, à la pornographie infantile et à l’incitation au suicide visant les mineurs.

« Si Twitter ne se conforme pas aux exigences de Roskomnadzor, aux exigences de la législation russe, respectivement, nous envisagerons une option de blocage complet du service sur le territoire de la Russie », a déclaré le chef adjoint de Roskomnadzor, Vadim Subbotin, à l’agence de presse publique TASS.

M. Subbotin a ajouté que son service est capable de bloquer complètement l’accès des utilisateurs russes aux services de Twitter.

« Nous avons de telles capacités techniques », a affirmé M. Subbotin, a rapporté l’agence de presse russe TASS.

Selon l’agence TASS, il s’agit de 3 168 messages contenant des informations sur les moyens de se suicider, des appels au suicide, de la pédopornographie et des méthodes de fabrication et de consommation de drogues.

Les autorités russes ont durci leur politique à l’égard des médias sociaux depuis le début de l’année. Une nouvelle loi, entrée en vigueur en janvier, prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel de toute entreprise qui ne bloque pas les contenus jugés illégaux au regard de la législation russe. Une autre loi est entrée en vigueur en février, exigeant spécifiquement des grandes plateformes de médias sociaux telles que Twitter qu’elles identifient et suppriment de manière indépendante les contenus illégaux.

Selon un communiqué de presse publié par Roskomnadzor en janvier, le « contenu illégal » comprend des appels à la participation des jeunes à des manifestations non autorisées, la diffusion de fausses informations sur la violence policière pendant les manifestations et l’exagération du nombre de manifestants.

Le 20 janvier, Roskomnadzor a averti VKontakte, la plateforme de médias sociaux la plus populaire dans le monde russophone, et le service chinois de partage de vidéos TikTok qu’ils étaient tenus par la loi de retirer les contenus encourageant les utilisateurs de moins de 18 ans à participer à des rassemblements illégaux en faveur du supporteur du Kremlin Alexei Navalny. Le 27 janvier, elle a annoncé l’imposition d’amendes à VKontakte, TikTok, Facebook, Instagram, Twitter et YouTube pour ne pas avoir retiré les messages contenant ces appels à l’action.

Au début du mois, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a repoussé les critiques concernant les efforts de Moscou pour censurer le contenu sur Twitter, en mettant en avant le récent précédent du géant des médias sociaux, qui a censuré un président américain en exercice, Trump.

« N’est-ce pas le même Twitter qui a bloqué le président américain[Donald Trump] il y a quelques mois ? » a écrit Mme Zakharova sur Facebook. « Cette entreprise devrait tenir un registre de ses propres agissements en ligne. Autrement, on risquera de penser que quelque chose ne va pas dans sa façon de fonctionner de et qu’elle commence à exprimer des préoccupations au sujet du [genre] d’activités dans lesquelles elle s’engage [elle-même]. »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.