Logo Epoch Times

Samuel Paty : sa sœur se dit en colère, « il n’y a eu ni réveil, ni sursaut » depuis la mort de son frère

top-article-image

Photo: ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 3 Min.

Une sœur du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, Mickaëlle Paty, estime qu’« il n’y a eu ni réveil, ni sursaut » depuis l’assassinat de son frère par un islamiste radicalisé il y a quatre ans jour pour jour, dans un livre publié mercredi.
« Quatre ans après l’assassinat de mon frère, une grande colère m’habite. Celle d’avoir perdu du temps, faute d’avoir été entendue. Il n’y a eu ni réveil, ni sursaut, et nos ennemis ont encore gagné du terrain », affirme Mickaëlle Paty dans son livre Le cours de monsieur Paty (Albin Michel), co-écrit avec l’auteur Émilie Frèche.
Elle y retrace les événements ayant conduit à l’assassinat de son frère le 16 octobre 2020 près du collège où il enseignait, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), 11 jours après avoir donné un cours sur la liberté d’expression.
« Désormais, l’alibi des caricatures ou du voile ne leur sont même plus nécessaires pour attaquer l’école, nous en avons eu la triste preuve avec Dominique Bernard (tué en 2023 à Arras, ndlr). Être prof suffit à vous mettre dans le viseur de ces intégristes », ajoute-t-elle, appelant à la mise en place d’« une réelle politique publique pour la promotion de nos valeurs, et non pas uniquement pour leur défense ».
Une série de renoncements
Pour elle, Samuel Paty « est mort parce que face à l’offensive islamiste, nous n’avons produit depuis des années qu’une série de renoncements qu’on croyait sans importance, mais qui, mis bout à bout, ont construit un système ».
Gaëlle Paty, autre sœur de Samuel Paty, revient aussi sur l’assassinat de son frère dans Libération mercredi. « Il ne faut pas se tromper de cible, c’est le terrorisme islamiste qui a tué mon frère. Il en est le premier responsable. L’école doit demeurer intransigeante sur ses règles et la liberté dont elle est le vecteur », dit-elle.
« Mais j’ai pu aussi constater que l’islamisme prospère sur un vide, sur un désengagement de l’État », observe-t-elle. Elle se dit prête pour le second procès lié à cette assassinat, à partir du 4 novembre, devant la cour d’assises spéciale de Paris où vont être jugés huit personnes. Elle explique que le premier procès, celui des collégiens fin 2023, a « véritablement participé à (sa) catharsis ». « Il m’a permis d’arrêter de subir, et de devenir actrice de quelque chose », décrit-elle.
Dans son livre, Mickaëlle Paty dit « attendre de ce moment judiciaire le rétablissement de la vérité sur le cours de (s)on frère, mais également la mise à nu de l’islamisme comme projet politique contre lequel nous devons nous battre ». Mickaëlle Paty a saisi en juillet la justice administrative pour faire reconnaître la responsabilité de l’État dans l’assassinat de son frère.