Seine-Saint-Denis : interpellé alors qu’il tentait de voler un scooter, un adolescent de 14 ans pourrait perdre son œil

Par Paul Tourège
30 mai 2020 01:34 Mis à jour: 30 mai 2020 01:34

Pris en flagrant délit alors qu’il essayait de dérober un deux-roues dans une rue pavillonnaire de Bondy, un adolescent a dû être transféré à l’hôpital après une interpellation musclée. L’IGPN a été saisie.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 mai à Bondy. Surpris par la police alors qu’il démontait la roue avant d’un scooter avec un ami, un adolescent de 14 ans prénommé Gabriel prend la fuite.

Les deux protagonistes sont rapidement rattrapés par la police. Si les circonstances de l’interpellation restent floues pour le moment, l’adolescent a dû être transféré à l’hôpital Jean Verdier peu après son arrivée au commissariat.

Le visage tuméfié, il avait en effet perdu trois dents, présentait un œdème à la joue gauche ainsi qu’une fracture de la zone orbitale. Le médecin de l’unité médico-judiciaire de l’hôpital Jean Verdier qui l’a examiné lui a délivré une incapacité totale de travail (ITT) de plusieurs jours et n’exclut pas une réévaluation à la suite de l’expertise qui doit être faite par un praticien spécialisé en chirurgie maxillo-faciale.

Selon Le Parisien, l’adolescent aurait expliqué avoir été plaqué à terre par les fonctionnaires de police. Il affirme que deux policiers l’ont maintenu fermement au sol, un genou sur sa tête et un autre sur son épaule, tandis qu’un troisième lui aurait asséné des coups de pied derrière la tête et au niveau du visage avant qu’il ne perde connaissance.

« Gabriel ne pèse que 40 kg. Comment est-il possible que trois policiers faisant au moins 70 kg chacun ne soient pas parvenus à le maîtriser ? » s’interroge l’avocat de l’adolescent.

L’IGPN saisie par le parquet de Bobigny

Sa famille a déposé plainte contre les quatre policiers qui l’ont interpellé. De son côté, le parquet de Bobigny a indiqué avoir saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Contactée par les journalistes du Parisien, la police n’a pas souhaité faire de commentaires, confirmant seulement que « l’adolescent avait bien été interpellé pour un vol de scooter à 2 h 50 dans une rue pavillonnaire de Bondy ».

« À la vue de la police, l’ado s’est enfui, il a fait une chute et s’est rebellé lors de son interpellation », a néanmoins précisé une source policière aux journalistes de l’AFP.

Accablée, Dragana, la mère d’origine serbe de Gabriel, indique qu’elle n’avait jamais eu de problèmes avec lui. Elle assure que les policiers ne lui ont pas dit que son fils avait dû être transporté à l’hôpital quand ils l’ont appelée pour la prévenir qu’il venait d’être arrêté pour une tentative de vol.

Selon elle, c’est le centre hospitalier qui l’aurait contactée quelques heures après le premier coup de téléphone du commissariat. Sous le choc, elle finit par découvrir son fils sur son lit d’hôpital : « Il était tout gonflé, il n’arrivait pas à parler. Il n’a pas mangé pendant trois jours et pas dormi non plus, comme nous tous. Pourquoi l’ont-ils battu comme un chien ? »

« Je deviens fou. Moi, j’ai fait des conneries, mais je n’ai jamais été tabassé comme ça », s’emporte Chérif, le grand frère de Gabriel.

L’enquête de l’IGPN doit désormais déterminer les circonstances exactes des faits qui se sont déroulés dans la nuit du 25 au 26 mai.

 

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