« State Organs » : un nouveau documentaire révèle le génocide médical mené par le parti communiste chinois

Le film est nommé dans plusieurs catégories pour les Leo Awards 2023

Par Andrew Chen
1 juin 2023 08:37 Mis à jour: 1 juin 2023 08:37

Lorsque deux jeunes ont disparu dans le cadre de la persécution brutale du régime communiste chinois à l’encontre d’une discipline spirituelle pacifique, les membres de leurs familles se sont lancées dans un périple de 20 ans pour les retrouver. Ils étaient loin de s’attendre à une révélation encore plus sinistre : la mise en lumière d’une vaste industrie, cautionnée par l’État, de prélèvements forcés d’organes sur des citoyens chinois innocents.

Un nouveau documentaire, intitulé « State Organs« , retrace l’histoire de Yun Zhang et Shawn Huang, tous deux disparu il y a une vingtaine d’années. C’était peu après que le Parti communiste chinois (PCC) lance une violente campagne de persécution contre les pratiquants du Falun Gong, le 20 juillet 1999.

L’affiche du nouveau film documentaire « State Organs » dépeint les crimes du Parti communiste chinois en matière de prélèvements forcés d’organes et de persécution des pratiquants du Falun Gong. (Avec l’aimable autorisation de Rooyee Films)

Yun Zhang, également connue sous le nom de Yunhe Zhang, habitait la ville de Qingdao, dans la province de Shandong, au nord-est de la Chine, où elle menait une vie heureuse avec son mari, Sonny Zou. Jusqu’à ce que leur famille soit brisée par l’incessante persécution.

Dans la soirée du 21 juillet 1999, un jour seulement après que le PCC a annoncé sa campagne contre le Falun Gong, la police a assiégé le domicile du couple et arrêté M. Zou. Détenu dans un poste de police local, Sonny Zou a été brutalement battu et torturé, selon les rapports de Minghui.org, un site web qui documente la persécution contre le Falun Gong.

M. Zou a été brièvement libéré un an plus tard, mais a été trompé par la police du poste de Qingdao en juillet 2000, où il a été arbitrairement « condamné » à trois ans de camp de travail.

Le 4 novembre 2000, la police a informé Mme Zhang que son mari était tombé « gravement malade ». Le décès de ce dernier a été constaté le lendemain. Le corps de M. Zou a été immédiatement incinéré, sans le consentement de la famille, et aucune explication n’a été fournie sur les circonstances de sa mort. Sonny Zou n’avait que 28 ans et laissait derrière lui sa femme et leur fille de 11 mois.

Yunhe Zhang affirme avoir été intimidée et surveillée par la police pour avoir protesté contre la mort de son mari. En février 2002, la famille de Yunhe a perdu tout contact avec elle. Bien que diverses sources aient indiqué à la famille de Yunhe que cette dernière était détenue dans un centre de détention de la ville de Qingdao, les autorités chinoises ont nié cette information, laissant le mystère planer sur son sort jusqu’à aujourd’hui.

Scène du film documentaire « State Organs » montrant des pratiquants de Falun Gong pratiquer un exercice de la méthode. (Avec l’aimable autorisation de Rooyee Films)

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative ancrée dans les traditions bouddhistes, alliant une série de cinq exercices doux à des enseignements moraux basés sur les valeurs « d’authenticité, de compassion et de tolérance ». Après avoir été présentée au public, en Chine, en 1999, la pratique est rapidement devenue populaire en raison de ses bienfaits pour la santé. En 1999, on estimait qu’entre 70 et 100 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong en Chine seulement.

Cependant, l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin a vu dans la popularité du Falun Gong une menace au régime communiste totalitaire et a voulu l’éradiquer dans le pays.

Le 25 avril 1999, des milliers de pratiquants du Falun Gong venus de toutes les régions de la Chine se sont rendus à Pékin pour dissuader les autorités de réprimer cette pratique. Leur rassemblement pacifique a été accueilli par des policiers anti-émeutes armés de canons à eau à haute pression et de matraques. Des dizaines de pratiquants ont été arrêtées.

Au cours des deux années suivantes, une importante opération visant les pratiquants du Falun Gong eut lieu, et les incidents ont conduit à l’arrestation de quelques centaines à 50.000 personnes, selon un rapport de 2001 de l’American University Washington College of Law.

Shawn Huang, également personnage principal du documentaire, a participé à l’appel du 25 avril 1999. Il a été arrêté en février 2000. Après sa libération, M. Huang s’est résolu à dissiper la propagande du PCC diabolisant le Falun Gong. En avril 2003, il a entrepris de contourner une chaîne de télévision locale afin d’y diffuser des informations non censurées au sujet de la persécution de la pratique spirituelle par le PCC. Toutefois, l’appel téléphonique à son frère, juste avant de se lancer dans cette quête, fut les dernières nouvelles que sa famille a eu de lui.

Prélèvements forcés d’organes

Au début des années 2000, l’industrie chinoise de la transplantation a connu une croissance exponentielle en Chine, parallèlement au lancement de la persécution à l’encontre du Falun Gong par le PCC. Puisque la coutume chinoise préconise de garder les corps intacts après la mort, les dons d’organes en Chine sont très rares et aucun système de don volontaires n’a été mis en place dans ce pays avant 2010. Cela questionne l’abondance massive d’organes utilisés dans le secteur de la transplantation, en plein essor en Chine.

En 2006, David Matas, avocat spécialiste des droits de l’homme basé à Winnipeg, au Canada, et feu David Kilgour, ancien député et ministre canadien, ont publié un rapport choc intitulé « Bloody Harvest » (prélèvements meurtriers). Les auteurs concluent que le régime chinois pratique à grande échelle des prélèvements forcés d’organes sur des pratiquants du Falun Gong. En 2009, un livre éponyme a été publié. En 2016, une mise à jour de ce rapport a été publiée, mettant à contribution les travaux conjoints des deux auteurs et du journaliste d’investigation Ethan Gutmann.

Des témoignages de pratiquants du Falun Gong qui ont survécu à la détention en Chine, recueillis dans « Bloody Harvest« , montrent que ces derniers ont été systématiquement soumis à des « prélèvements sanguins et à des examens d’organes », alors que les autres détenus en étaient exemptés. Des témoignages de patients qui se sont rendus en Chine pour recevoir une transplantation montrent également que des organes sont rapidement disponibles – souvent en quelques semaines seulement –, dans le plus grand secret, et avec « une forte implication du personnel et des institutions militaires », selon le rapport de 2016.

L’avocat spécialiste des droits de l’homme David Matas, co-auteur d’un rapport d’enquête sur les prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants de Falun Gong en Chine, brandit une copie du rapport lors d’une audition au Parlement canadien le 29 mai 2007. (Epoch Times)

Le film « State Organs » présente les témoignages de familles et d’amis de pratiquants du Falun Gong, faisant écho à ceux des centaines de milliers d’autres, qui ont été soumis à la brutalité du régime communiste, et dont beaucoup sont des victimes soupçonnées de prélèvements forcés d’organes.

« Les spectateurs sont traités comme un jury lors d’une audience au tribunal. Le travail du procureur n’est pas de condamner, mais de présenter tous les faits pertinents de manière honnête et précise, même si ces faits peuvent conduire à un acquittement. C’est ainsi que nous concevons notre rôle. Nous ne nous positionnons pas en tant qu’avocat », a déclaré Cindy Song, productrice du documentaire, à Epoch Times.

La création de ce film, décrit à juste titre comme « 20 ans de travail« , reflète les efforts internationaux soutenus visant à mettre fin au génocide médical en Chine qui a cours depuis les dernières décennies. En décembre 2022, le Canada a adopté le projet de loi S-223  contre le trafic d’organes humains, qui érige en infraction pénale le fait pour un citoyen canadien ou un résident permanent de se rendre à l’étranger pour recevoir un organe prélevé sur une personne qui n’a pas donné son consentement éclairé.

« Je suis fière que notre Parlement prenne cette question au sérieux. En s’associant au véritable peuple chinois, ils [les législateurs] soutiennent davantage la Chine que ne le fait le parti communiste chinois », a déclaré Mme Song.

Le documentaire de 75 minutes a été nommé dans de nombreuses catégories pour les Leo Awards de 2023, notamment le meilleur long métrage documentaire, la meilleure réalisation, le meilleur scénario, le meilleur montage photo, le meilleur son et la meilleure musique.

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