Steve Baker, en première ligne le 6 janvier et dans le collimateur du ministère de la Justice

Steve Baker, qui a réalisé une vidéo spectaculaire le 6 janvier, est accusé de quatre délits fédéraux. Au juste, qui répond aux critères de journaliste le 6 janvier et qui en décide ?

Par Joseph M. Hanneman
7 avril 2024 16:30 Mis à jour: 7 avril 2024 21:53

Au cours des 45 années de vie adulte de Steve Baker, la politique et le journalisme ont eu tendance à s’entremêler de façon récurrente et irritante.

Au début des années 1980, alors dans la vingtaine et idéaliste, il voulait se présenter comme candidat à la mairie de sa ville natale — Shreveport, en Louisiane — une ville dont l’histoire est marquée par la corruption politique et judiciaire.

Steve Baker pensait pouvoir contribuer à assainir le « gouvernement terriblement corrompu, presque mafieux », comme il le décrivait. Il demanda donc conseil à Kevin Doyle, le journaliste chargé des articles concernant la mairie pour le Times, le quotidien de Shreveport.

« Non, non, non, non », lui avait répondu Kevin Doyle avec insistance. « Vous ne devriez pas faire cela. »

« Pourquoi ? » avait demandé Mr Baker.

« Ils vous mangeront tout cru », voilà la réponse.

L’avertissement de Kevin Doyle avait fait son effet. « Il m’a en fait dissuadé de le faire », admet Mr Baker dans une interview accordée à Epoch Times.

Quelque 42 ans plus tard, il se retrouve au centre d’une tempête tourbillonnante, balayé par les vents violents de la politique de Washington et par un débat souvent partisan sur la question de savoir qui était journaliste le 6 janvier.

Le 1er mars, M. Baker s’est rendu au FBI, à Dallas, en vertu d’un mandat l’inculpant de quatre délits mineurs pour sa présence au Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021.

Le 1er mars 2024, Steve Baker est conduit hors du bureau du FBI à Dallas et emmené au tribunal fédéral de Dallas pour faire face aux accusations concernant le 6 janvier. (Blaze Media/Graphique par Epoch Times)

Une vidéo de téléphone portable montrant M. Baker menotté, alors qu’une escorte le mène de la guérite du FBI à une voiture en attente, est devenue virale, accumulant des millions de vues ce jour-là et 14,6 millions de vues en deux semaines.

Alors qu’il est pris dans l’engrenage historique du département de la Justice, Steve Baker devient le neuvième journaliste indépendant ou « citoyen » (au moins) à faire l’objet de poursuites liées au 6 janvier.

Steve Baker, 63 ans, de Raleigh, en Caroline du Nord, affirme que son arrestation n’a rien à voir avec son travail de journaliste indépendant le 6 janvier, ni avec une série de délits présumés liés à l’intrusion et poursuivis par le département de la Justice (DOJ).

N’ayant pas procédé à mon inculpation pendant trois ans, il est évident que toute tentative de le faire maintenant sera une mesure de représailles pour mes reportages.
— Steve Baker, accusé du 6 janvier

Selon lui, ses « péchés » sont une série d’articles décrivant la police du Capitole et le ministère de la justice sous un jour défavorable, ainsi que ses commentaires acerbes et pointus sur la corruption liée au 6 janvier.

En janvier dernier, il écrit : « N’ayant pas procédé à mon inculpation pendant trois ans, il est évident que toute tentative de le faire maintenant sera une mesure de représailles pour mes reportages. »

« Je ne me laisserai pas intimider. Je continuerai à rendre compte des conclusions de mon enquête sur les preuves qui sont mises à ma disposition pour examen ».

D’éminents avocats de la défense se sont joints à Steve Baker lors d’une conférence de presse sur la tristement célèbre Dealey Plaza de Dallas, le 25 janvier, pour affirmer que les charges qui allaient être retenues contre lui relevaient davantage de la persécution que de l’accusation.

Le « X » peint en blanc sur Elm Street, à l’endroit où le président John F. Kennedy a été abattu en novembre 1963, était visible depuis l’emplacement où Steve Baker a pris la parole ce jour-là. Le lieu de la conférence a envoyé un message plus percutant que les discours eux-mêmes.

Compilation vidéo d’images provenant des caméras de sécurité de la police du Capitole et de l’enregistrement de Steve Baker. (Police du Capitole, Steve Baker)

Steve Baker, ancien chroniqueur politique indépendant et aujourd’hui rédacteur pour Blaze Media, bénéficie d’un soutien de poids.

Le député Jim Jordan (Parti républicain, Ohio), président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, a dénoncé l’arrestation de Steve Baker dans une lettre adressée au ministère de la Justice et a annoncé l’ouverture d’une enquête par sa commission.

Mettant en avant le fait que Steve Baker a été soumis à des entraves aux jambes et à une chaîne abdominale pour sa comparution devant le tribunal fédéral, Me Jordan estime que ce comportement « s’apparente à du harcèlement et à un traitement sélectif à l’égard d’un accusé pénal désavantagé ».

Même l’un des U.S. Marshals qui a accompagné Steve Baker au palais de justice fédéral a exprimé sa sympathie.

« Il avait les charges devant lui. Il les a regardées et a levé les yeux vers moi », se souvient Steve Baker. Il m’a dit : « C’est [juron]. Savez-vous à combien d’entre vous nous avons dû faire cela ici au Texas ? C’est du [juron] ».

Ces trois années et plus qui se sont écoulées entre sa présence au Capitole et son arrestation ont été éprouvantes pour Steve Baker, qui a vécu sous la menace constante de poursuites pour la vidéo qu’il a tournée ce jour-là et les articles qu’il a publiés depuis.

Il vient rejoindre une liste de plus en plus longue de personnalités des médias de tendance de droite qui ont été poursuivies pour s’être trouvées au Capitole. Steve Baker et d’autres membres de cette liste ont réalisé certaines des vidéos les plus emblématiques et les plus significatives du 6 janvier, mais contrairement à leurs collègues « grand public », ils ont été arrêtés pour s’être trouvés là.

Une munition de la police explose sur la place ouest du Capitole le 6 janvier 2021. (Steve Baker/Capture d’écran via Epoch Times)

Journaliste ou émeutier ?

Un argument soulevé dans certains milieux est que Steve Baker et les autres journalistes et live-streamers qui ont été arrêtés ne sont pas des journalistes légitimes. Cet argument est-il juste ? Qui décide ?

Pendant la majeure partie de sa vie d’adulte, Steve Baker a exercé son métier de musicien professionnel, jouant de la trompette pour le groupe ‘Bull City Syndicate’ de Caroline du Nord. Pendant plus d’une décennie, il a également publié un blog de ses écrits politiques sous la bannière « The Pragmatic Constitutionalist (Le constitutionnaliste pragmatique) » et, avant cela, « The Pragmatic Libertarian (Le libertarien pragmatique) ».

Tout a changé à partir de mars 2020, lorsque les politiques du Covid-19 ont entraîné le confinement dans son État d’adoption et dans la majeure partie du pays. La pandémie a mis Steve Baker sur la voie de l’investigation.

Pendant 15 mois, je n’ai pas été autorisé à travailler et à disposer d’un revenu.
— Steve Baker, accusé du 6 janvier

« Le gouvernement, qu’il le veuille ou non, m’a donné une arme contre lui le jour où il m’a retiré mon emploi à la fin du mois de mars 2020 », avoue-t-il. « Deux semaines pour aplanir la courbe, c’était trop, et cela s’est transformé en deux ans. En fait, je n’ai pas été autorisé à travailler et à gagner un revenu pendant 15 mois. »

Steve Baker bénéficie d’une augmentation remarquable de son audience au fur et à mesure qu’il écrit sur la pandémie, sur la réaction liberticide des bureaucrates du gouvernement, et le déploiement des vaccins obligatoires. À l’approche du 6 janvier, il compte près de 40.000 ‘followers’ sur Facebook et un nombre croissant d’abonnés sur Locals.

Il passe l’année précédant le 6 janvier à parcourir le pays, rencontrant des groupes d’abonnés payants pour discuter de la pandémie et de l’actualité. Il poursuit cette pratique en 2021.

Alors que l’année 2020 touche à sa fin, Steve Baker annonce à ses lecteurs qu’il assistera aux événements du 6 janvier à Washington.

« Non pas parce que je pense qu’une foule, quelle que soit sa taille, va forcer le gouvernement à mener une véritable enquête sur les résultats des élections », écrit-il, « mais parce que les « pouvoirs en place » de tous les côtés de l’équation politique ont besoin de voir que nous, le peuple, sommes en force, pour leur faire savoir que nous les observons ».

Steve Baker informe qu’il prévoit notamment de filmer les événements et de recueillir les réactions des participants.

Steve Baker est accusé de quatre délits fédéraux liés au 6 janvier à Washington. (Bobby Sanchez pour Epoch Times)

« J’espère aussi documenter sur vidéo tout ce qui pourrait se produire de spécial », écrit-il à ses abonnés sur Locals, « et peut-être obtenir quelques interviews de différentes opinions ».

Steve Baker n’aborde pas son voyage comme un quelconque fan de l’ancien président Donald Trump, qu’il n’a pas soutenu en 2016 mais pour qui il a voté en 2020.

« Donald Trump continue de promouvoir le rassemblement de manifestation ‘incroyable’ à Washington le 6 », écrit Steve Baker sur les réseaux sociaux le 28 décembre 2020. « Plus d’informations [dans les posts] à venir », dit-il. Ceux qui y croient vraiment persistent à présenter des ‘preuves’ de mouvements de troupes et de matériel, pour encadrer le raz-de-marée à venir de ‘preuves concluantes’ montrant que la fraude électorale massive et ‘John Roberts a volé dans l’avion de Jeffrey Epstein’ vont justifier un coup d’État militaire. »

Lorsque Steve Baker et un ami arrivent à Washington, ils écoutent le discours du président Donald Trump depuis les abords de l’Ellipse, mais concluent que le rassemblement massif n’est « rien du tout » et partent plus tôt pour le Capitole.

Alors qu’ils s’approchent du côté ouest du Capitole, Steve Baker voit un grand groupe de policiers en vestes fluorescentes en train de dévaler les marches en direction de la place. « C’est là que nous allons », lance-t-il.

« J’ai déclenché ma caméra sur la Lower West Terrace à 13 h 19 exactement. La première chose que j’ai filmée, ce sont des personnes des deux côtés de la file d’attente en train de recevoir les premiers soins », raconte-t-il. « Pendant l’heure qui a suivi, j’ai filmé la mêlée. C’est pour cela qu’ils l’appellent le front. Il s’agissait de la bataille qui se déroulait à cet endroit ».

Les images des premières scènes capturées par la caméra vidéo de Steve Baker le 6 janvier montrent des manifestants recevant les premiers soins après avoir été aspergés de gaz poivré sur l’esplanade ouest du Capitole. (Steve Baker/Capture d’écran via Epoch Times)

Une séquence vidéo emblématique

Steve Baker allume sa caméra quelques minutes seulement après la fin du discours de Donald Trump à l’Ellipse.

« La toute première chose qui a vraiment, vraiment capté mon attention, c’est que j’ai vu des caméramans de la presse grand public entièrement accrédités sur cette ligne de combat, portant une tenue anti-émeute complète, y compris des masques à gaz », témoigne-t-il . « On leur avait déjà indiqué où se poster. »

Steve Baker entre dans le Capitole par les portes de l’aile du Sénat peu après 14h20. Une vidéo de sécurité le montre caméra levée, il filme tout le long du trajet. Un manifestant enthousiaste se trouve juste à l’intérieur de l’entrée, offrant des applaudissements à la foule qui afflue. Steve Baker tourne légèrement à gauche dans l’embrasure de la porte pour éviter la main de l’homme, puis il prend un virage à droite et entre dans la salle.

Aucun de ceux qui travaillaient pour les grands médias – les sources de gauche – n’a été poursuivi
— Steve Baker, accusé du 6 janvier

Steve Baker franchit les mêmes portes que celles utilisées par les journalistes et les photographes du New York Times et du Los Angeles Times. Un rédacteur du New Yorker passe par une fenêtre brisée adjacente. Steve Baker est le seul d’entre eux à être arrêté et inculpé.

« Aucun de ceux qui travaillent pour les grands médias — les sources de gauche — n’a été poursuivi », s’indigne-t-il. « Mais on ne peut pas en dire autant de ceux qui étaient du camp opposé. »

La vidéo de Steve Baker, associée aux vidéos de sécurité de la police du Capitole, raconte ce qu’il a observé à l’intérieur du Capitole.

À chaque endroit, la vidéosurveillance montre Steve Baker avec sa caméra levée dans sa main droite en train de filmer l’action, ou avec son téléphone sorti en train de prendre des notes. Un trépied sort de son sac à dos lorsqu’il réalise des interviews sur place.

Les scènes montrent des manifestants affluant dans Statuary Hall, une foule en colère affrontant la police dans le Statuary Hall Connector, une foule grandissante grondant dans la Crypte et des policiers paniqués pointant leurs armes sur Steve Baker et d’autres personnes à l’intérieur de l’entrée sud.

Un agent de la police du Capitole, arme dégainée, s’approche de Steve Baker et d’autres personnes près de l’entrée sud du Capitole, le 6 janvier 2021. (Steve Baker/Capture d’écran via Epoch Times)

« Allez-vous utiliser cela contre nous ? », demande Steve Baker à un agent de la police du Capitole qui charge le groupe. « Aucun d’entre nous n’a d’arme. Nous avons des caméras. »

Alors que l’officier explique pourquoi la douzaine de représentants des forces de l’ordre présents dans le hall ont des armes prêtes, Steve Baker entonne sèchement : « Les seuls coups de feu tirés l’ont été par vous. » Alors qu’il filme sur l’esplanade ouest, il affirme avoir été touché à la jambe par un projectile de la police.

Steve Baker se rend à l’extérieur de l’entrée sud juste au moment où les ambulanciers se précipitent sur Ashli Babbitt, mortellement blessée, pour lui faire descendre la rampe. Son appareil photo suit le brancard et capture l’expression obsédante de Ashli Babbitt alors que les secouristes tentent en vain de faire repartir son cœur. C’est la dernière fois que le monde voit cette ancienne combattante de l’armée de l’air, âgée de 35 ans, abattue à bout portant par le lieutenant de police du Capitole, Michael Byrd.

Une caméra de sécurité éloignée montre Steve Baker, caméra tendue, suivant le brancard en direction d’une équipe de secours de D.C. (District of Columbia, le territoire où se trouve la capitale, Washington, ndlr.) qui attend.

Lorsque Steve Baker rentre en Caroline du Nord, le FBI a déjà commencé à procéder à l’arrestation des premiers des quelque 1360 manifestants qui finiront par être arrêtés pour des délits présumés. Ne sachant pas à quoi s’attendre, Steve Baker confie avoir ressenti le besoin urgent de rédiger un article sur tout ce qu’il avait observé au Capitole.

Steve Baker en train de travailler aux studios Mercury One à Irving, Texas, le 5 mars 2024. (Bobby Sanchez pour Epoch Times)

« Je ne savais pas si l’on allait me mettre la main dessus le lendemain », ajoute-t-il. « Je me suis donc littéralement réfugié dans un lieu sûr. Je suis resté plusieurs jours chez un ami à moi qui est retraité des forces spéciales. »

Ce séjour n’a pas pour seul effet de le tenir à l’écart des forces de l’ordre. En effet, les images filmées par Steve Baker commencent à lui livrer des révélations et des éclaircissements.

« J’ai passé cinq jours à analyser mes propres vidéos image par image « , explique-t-il. « J’ai passé les deux jours suivants à écrire mon histoire. Mon premier article comprenait 9500 mots sur ce que j’avais vu le 6 janvier. »

« J’avais non seulement le membre des forces spéciales à la retraite chez qui je logeais, mais aussi un autre membre des forces spéciales qui regardait également les vidéos avec moi », explique Steve Baker. Tous deux me signalaient les personnages, disons, « anormaux » dans la foule.

« Ils me montraient que ‘ce type fait cela parce que c’est son travail. Cette fille fait ça. C’est son travail.’ Ils avaient déjà vu cela auparavant, parce qu’ils avaient participé à des opérations à l’étranger — des opérations concernant des révolutions de couleurs — exécutées par notre propre gouvernement ».

L’opus magnum de Steve Baker, « Ce que j’ai vu le 6 janvier à Washington » , est mis en ligne le 13 janvier 2021. Il est rapidement comparé par les lecteurs à un autre long article publié par J. Michael Waller, analyste principal au Center for Security Policy (Centre pour la politique de sécurité ) à Washington.

Steve Baker a publié son récit de 9.500 mots sur ses observations du 6 janvier sur sa page de ‘locals’ et sur d’autres réseaux sociaux le 13 janvier 2021. (The Pragmatic Constitutionalist/Capture d’écran via Epoch Times)

L’article de Michael Waller commence ainsi : « L’émeute meurtrière au Capitole portait les marques d’une opération organisée, planifiée bien avant la session conjointe du Congrès du 6 janvier. »

Steve Baker raconte que lui et Michael Waller ne se connaissaient pas avant le 6 janvier, mais qu’ils ont depuis eu l’occasion de comparer leurs notes et leurs observations. « Depuis, nous sommes devenus de très bons amis. »

À son retour de son congé sabbatique, Steve Baker doit faire face à une multitude de demandes pour sa vidéo du 6 janvier. Il accorde des licences au New York Times et à la chaîne de télévision HBO, puis engage Storyful pour gérer les licences et la distribution de la vidéo.

Le FBI passe à l’action

Le premier indice des problèmes liés au 6 janvier apparaît en juillet 2021, lorsque des agents du FBI basés en Caroline du Nord contactent Steve Baker pour l’interroger sur le 6 janvier. Mais avant qu’il ne puisse rencontrer les deux agents, la séance a été reportée.

« Nous l’avons clairement inscrit au procès-verbal », indique-t-il, « lorsque mon premier entretien avec le FBI a été programmé, ils ont reçu un appel du District de Columbia (D.C.) qui disait : « Vous ne pouvez pas l’interviewer en raison de son statut – ou supposé tel, selon le cas – de journaliste sans une lettre d’autorisation écrite du procureur général. »

L’entretien a été reporté à l’automne 2021. Steve Baker apprend que les procureurs envisagent de l’inculper de racket interétatique en raison de l’argent qu’il gagne en concédant des licences pour sa vidéo à d’autres médias. L’implication est que, d’une manière ou d’une autre, il savait que des actes illégaux seraient commis le 6 janvier et qu’il prévoyait d’en tirer profit.

Les agents spéciaux du FBI Craig Noyes et Gerrit Doss interrogent Steve Baker à deux reprises. Le premier entretien est enregistré sur l’insistance de Steve Baker. Dans le cadre d’un accord, la seconde réunion n’est pas censée être enregistrée.

« Même après m’être assis à la table en face de l’agent du FBI avec mon avocat, j’ai à nouveau contesté ce point », confie Steve Baker. La discussion est devenue très animée, au point que mon avocat se retourne, me regarde et me dit : « Avez-vous changé d’avis et avez-vous décidé de ne rien faire à moins d’être autorisé à l’enregistrer ? »

Steve Baker affirme que ses articles critiquant la police du Capitole et le département de la Justice sont les vraies raisons pour lesquelles il est poursuivi pour avoir été au Capitole le 6 janvier 2021. (Bobby Sanchez pour Epoch Times)

Un autre détail important était contenu dans l’offre du département de la Justice : « Rien de ce que j’ai dit lors de cet entretien ne pourrait être utilisé contre moi devant un tribunal », précise Steve Baker.

En novembre 2021, l’avocat de Steve Baker apprend qu’il sera inculpé devant un tribunal fédéral dans la semaine. Il réagit en lançant une campagne médiatique éclair pour attirer l’attention sur le projet du ministère de la Justice d’emprisonner un journaliste au sujet de la journée du 6 janvier. Des communiqués de presse ont été envoyés à des centaines de médias.

« J’ai été interviewé par la télévision française, la télévision britannique, la télévision russe et Newsmax », se souvient Steve Baker.

Vers la fin de la semaine, Steve Baker reçoit un appel de son nouvel avocat, Brad Geyer.  » ‘Je pense que vous avez finalement construit un fossé autour de vous, établissant votre légitimité en tant que journaliste’ « , se souvient-t-il.  » ‘Je pense qu’ils ne peuvent plus vous toucher maintenant.’  »

Ce stratagème aux enjeux élevés ne vaut pas à Steve Baker de gagner des partisans au sein du ministère de la justice. Cela va devenir le thème de sa vie et de son travail au cours des 18 mois suivants.

En février 2021, Steve Baker écrit sur les éléments d’une unité secrète des forces spéciales de l’armée américaine de Fort Belvoir, en Virginie, qui ont été intégrés au Capitole le 6 janvier.

C’est une révélation avec l’effet d’une bombe, qui n’est relayée par les médias que dix mois plus tard, lorsque Newsweek fait état de commandos présents au Capitole le 6 janvier avec l’autorisation de « tirer pour tuer ». Ce qui n’est pas clair jusqu’à ce jour, c’est ce qu’était la menace potentielle qui a conduit à l’envoi de troupes spéciales sur le terrain, quel qu’en soit l’ordonnateur.

Steve Baker avance l’hypothèse que ces commandos d’élite ont été intégrés à la foule au cas où les manifestants arriveraient au Capitole lourdement armés — ce qui ne s’est jamais produit, malgré les affirmations de la propagande gauchiste. Les fusils d’assaut redoutés se sont avérés être des bâtons, des mâts de drapeau et du spray anti-ours, qui, selon Steve Baker, « ne font pas une insurrection ».

Un policier lance une grenade dans la foule compacte sur la place ouest du Capitole, le 6 janvier 2021. (Steve Baker/Capture d’écran via Epoch Times))

La défense des Oath Keepers (gardiens du serment)

Steve Baker commence à se faire plus largement remarquer à l’automne 2022, lorsqu’il entame un rôle unique en couvrant le procès du fondateur des Oath Keepers, Elmer Stewart Rhodes III, de trois autres Oath Keepers et d’un associé. Compte tenu de sa relation avec Me Geyer, qui représente un Oath Keeper, Kenneth Harrelson, Steve Baker bénéficie d’une vue sur les coulisses de l’équipe de défense et écrit abondamment sur le procès pendant plus de neuf semaines.

Au fur et à mesure que le procès se prolonge, les résumés vidéo quotidiens de Steve Baker et ses posts sur Twitter attirent un public de plus en plus nombreux. En plus de son point de vue d’initié, Steve Baker relate les machinations des journalistes corporatistes travaillant dans la salle de presse du palais de justice.

Le groupe de gardes du palais au milieu duquel je me trouve dans cette pièce protège le narratif.
— Steve Baker, accusé du 6 janvier

À plusieurs reprises, Steve Baker a remarqué dans la salle d’audience voisine du juge de district américain Amit Mehta, la présence d’un groupe de journalistes de média corporatistes regroupés autour de l’un de leurs ordinateurs lors des témoignages au procès. En écoutant depuis l’autre côté de la salle de presse, Steve Baker suppose qu’il est témoin de la collusion entre les médias. Les articles publiés plus tard dans la journée ou le lendemain matin confirment cette hypothèse, avec des titres et des détails similaires dans de nombreux articles.

« C’est le moment de prise de conscience le plus brutal que j’ai eu », avoue-t-il. « Ce groupe de gardes du palais parmi lesquels je suis assis dans cette pièce protège le narratif. »

Un jour, un journaliste bien connu se présente en lui donnant une claque du revers de la main.

« ‘J’ai suivi vos affaires. J’ai suivi votre Twitter, regardé certaines de vos vidéos et lu certains de vos articles' », lance le journaliste, selon Steve Baker. « Comment se fait-il que vous n’ayez pas encore été inculpé ? »

Steve Baker s’entretient avec l’animateur radio Glenn Beck au sujet de son reportage sur la découverte d’une bombe le 6 janvier, le 15 février 2024. (Blaze Media/Capture d’écran via Epoch Times)

Après cela, Steve Baker sait qu’il ne passe plus inaperçu. Mais il continue à dénoncer les omissions des grands médias dans leur couverture médiatique.

Un exemple parlant concerne le témoignage clé d’Abdullah Rasheed, un présumé membre des Oath Keeper de Virginie occidentale qui a enregistré une réunion en ligne en novembre 2020, qu’il pensait impliquer les Oath Keepers dans la planification d’une guerre contre le gouvernement.

Au cours du contre-interrogatoire, Abdullah Rasheed reconnaît avoir été condamné pour agression sexuelle aggravée sur un enfant. Il explique aux avocats de la défense qu’il a utilisé une douzaine de noms différents sur une période de 20 ans. Steve Baker décrit le témoignage d’Abdullah Rasheed comme une catastrophe pour l’accusation. Selon lui, seul Josh Gerstein de Politico a publié un compte rendu précis et complet du témoignage d’Abdullah Rasheed. Aucun autre grand média n’a mentionné les aveux faits par Abdullah Rasheed lors du contre-interrogatoire.

« Je pense que les autres ont eu tellement peur d’envoyer à leurs rédacteurs en chef  des articles qui indiquaient que le ministère de la Justice a fait témoigner un pédophile condamné », ajoute Steve Baker.
« Lorsque j’écrirai le livre sur le procès des Oath Keepers, ce sera le moment clé, lorsque l’accusation appelle Abdullah Rasheed à la barre au début du procès ».

Musique et enquêtes

Steve Baker n’est pas étranger au travail d’enquête ni aux missions à fort enjeu en territoire dangereux.

Dans sa jeunesse, il a souvent travaillé comme détective pour son père, George O. Baker, un détective privé bien connu à Shreveport. Lorsqu’il faisait une pause dans ses tournées de musicien professionnel, Steve Baker s’occupait de missions de surveillance.

Steve Baker (à dr.) avec son défunt père, George O. Baker, moins d’un an avant le décès de ce dernier, en mai 2015. (Avec l’aimable autorisation de Steve Baker).

« Il me donnait les affaires foireuses, les affaires domestiques comme le divorce et l’adultère », confie-t-il. « Je sortais et j’enquêtais sur ces affaires ou je restais devant la maison de quelqu’un toute la nuit. C’est le genre de choses que le FBI avait l’habitude de faire. Je faisais de la surveillance toute la nuit pendant que j’étais assez jeune pour rester debout toute la nuit. »

Bien que n’ayant pas de relations étroites avec son père, il était étonné par son « don d’établir les profils » dans des enquêtes sur des personnes disparues que le FBI déclarait être des affaires classées.

« Il s’enfermait dans son bureau et, que cela lui prenne trois heures ou trois jours, lorsqu’il en sortait, il savait où se trouvaient les personnes disparues », assure Steve Baker.

Son père avait une double carrière. Son autre vocation était celle de prédicateur. Il n’était pas rare qu’il pose son arme de poing sur l’estrade pendant les sermons.

« C’était un pentecôtiste de la vieille école, du sud de la Louisiane », raconte Steve Baker. « Promettant enfer et damnation, se balançant du lustre, roulant sous les bancs. »

Au début de la vingtaine, Steve Baker a l’occasion de partir en tournée avec un groupe dans toute l’Europe et dans l’ex-Union soviétique. Le groupe de rock/pop chrétien, Living Sound, engage Steve Baker en janvier 1980, sans audition, sur la base de la recommandation d’un membre du groupe. « Leur trompettiste s’est enfui avec la soprano et s’est marié », raconte-t-il. Le groupe avait un billet d’avion qui l’attendait à Shreveport quelques jours plus tard.

« C’était le deuxième mercredi de janvier, si je me souviens bien », raconte Steve Baker. « J’ai atterri à San Diego vers neuf heures et le bus de tournée est venu me chercher pour m’emmener directement à une répétition qui a duré toute la nuit. Le vendredi, j’étais sur scène avec eux. »

Deux semaines plus tard, Steve Baker se trouve dans un studio de San Francisco, où il répète ce qui deviendra la chanson thème des Jeux olympiques d’été de 1980 à Moscou, que les États-Unis ont boycottés.

(Image de gauche) Steve Baker (à dr.) pose pour une photo avec le saxophoniste de son groupe, Gary Cass. Steve Baker porte un uniforme militaire soviétique qu’il a obtenu d’un soldat en juillet 1981 lors de la tournée de son groupe en Union soviétique. Il a échangé une cassette de Michael Jackson et des chaussures de course de sept mois contre l’uniforme. (Image de droite) Steve Baker joue de la trompette avec son groupe, Living Sound, à la Filadelfiakyrkan (église de Philadelphie) à Stockholm, en Suède, en avril 1981. (Avec l’aimable autorisation de Steve Baker)

Quelques mois avant que Steve Baker ne rejoigne Living Sound, le groupe était à Moscou, où il donnait un concert secret avec deux groupes russes bien connus. Une invitée spéciale ce soir-là, Alexandra Pakhmutova, était membre du Soviet suprême – une personne si influente qu’elle avait sa propre marque de vodka.

Elle était également une compositrice de musique classique considérée comme l’une des préférées du dirigeant soviétique Léonid Brejnev. Elle avait composé la chanson thème des Jeux olympiques de 1980, dont le nom se traduisait par « Nous ne pouvons pas vivre les uns sans les autres ».

« Elle aimait l’idée d’avoir un groupe non soviétique ou russe, quelque chose de plus international », explique Steve Baker. « Nous étions composés d’Américains, de Canadiens et d’un Suédois. Elle aimait cette idée, alors nous avons fait la chanson du générique. »

Living Sound effectue une tournée en URSS en juillet 1981. Lorsque le groupe arrive à Moscou, il fait si chaud que les sponsors ne trouvent pas de théâtre pour les représentations.

Yuri Filinov, le rédacteur en chef de Komsomolskaya Pravda, met au point un plan pour que le Living Sound se produise dans le théâtre climatisé de la Télévision centrale soviétique à Moscou. Selon Steve Baker, les membres du groupe ne croyaient pas que le concert aurait vraiment lieu, jusqu’à ce qu’ils se tiennent sur la scène le 23 juillet, regardant les 500 sièges occupés par « l’élite de Moscou ».

« La salle était pleine. Nous avons fait le spectacle. Tout s’est très bien passé », se souvient Steve Baker. « En partant, nous étions manifestement gonflés à bloc. Nous avons joué la chanson pour laquelle nous avions enregistré une démo un an et demi plus tôt. Nous étions tellement contents de tout cela. Puis nous avons continué et terminé notre tournée. »

Ce n’est que bien plus tard que le groupe apprend que le concert a été diffusé « au moins deux fois » à la télévision soviétique. Steve Baker tente en vain de retrouver une vidéo ou un enregistrement du concert après la chute de l’Union soviétique.

(Image de gauche) Living Sound, le groupe pop chrétien de Steve Baker, se produit sur une scène acoustique de la télévision centrale soviétique en juillet 1981. (Image de droite) Steve Baker (2e à gauche) pose avec Danny Tuten, road manager du groupe, Carlo Einarsson, claviériste, et Pete Wilson, photographe, lors d’une photo de groupe sur la Place Rouge de Moscou. (Avec l’aimable autorisation de Steve Baker)

Le prix de la liberté

La menace de poursuites judiciaires semblant n’être plus qu’un lointain souvenir, Steve Baker décide de se consacrer sérieusement à la découverte des détails du 6 janvier. Il publie une série en trois parties sur la police du Capitole et sa conviction que les policiers de base ont été des « pions sacrifiés » dont l’échec ce jour-là était prévu. À la suite de cette série, d’anciens et d’actuels agents ont contacté Steve Baker pour lui donner des conseils et des informations pour d’autres angles dans son enquête.

Steve Baker garde des soupçons depuis le procès des « Oath Keepers » concernant le témoignage de deux responsables de la police du Capitole sur une prétendue confrontation entre la police et un groupe de « Oath Keepers ». L’histoire de la confrontation a été contredite par le témoignage des Oath Keepers selon lequel des membres du groupe avaient protégé l’officier de l’USCP (Police du Capitole des États-Unis) Harry Dunn contre des manifestants en colère.

Après l’octroi d’un accès limité à des dizaines de milliers d’heures de vidéos de sécurité de la police du Capitole par le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (Parti républicain, Californie), Steve Baker passe des jours dans une salle vidéo spéciale, à passer au crible les images provenant de plus de 1000 caméras situées à l’extérieur et à l’intérieur du Capitole.

Lors d’une séance particulièrement fructueuse, Steve Baker visionne une vidéo de Harry Dunn à différents endroits du Capitole, ainsi que l’emplacement de l’agent spécial David Lazarus, un agent de protection des dignitaires de l’USCP.

Steve Baker effectue plusieurs voyages de suivi, qui aboutissent à un rapport spécial publié par son nouvel employeur, Blaze Media, affirmant que les témoignages de MM. Dunn et Lazarus au procès ne peuvent pas être vrais. Les récits de chaque homme contredisent le témoignage de l’autre, et la vidéo de surveillance montre qu’ils ne se trouvaient pas ensemble dans la même zone.

L’histoire de Harry Dunn et de David Lazarus a incité les avocats de la défense des « Oath Keepers » à demander l’annulation des verdicts de culpabilité prononcés à leur encontre par un jury du district de Washington.

Tout au long de l’année 2023, Steve Baker apprend d’une source médiatique et d’autres contacts au sein du ministère de la justice que ses reportages sont remarqués — et pas dans le bon sens du terme.

« Le journaliste qui m’a donné l’information a une très grande audience nationale et est le genre de personne à avoir ce type de sources », précise Steve Baker en mars 2023. « Je devais donc la prendre au sérieux. »

À Noël 2023, Steve Baker est de nouveau menacé de poursuites judiciaires. Sa vidéo du 6 janvier fait l’objet d’une obligation légale de présentation devant un grand jury en août 2023, et le FBI vient de faire savoir que son arrestation est imminente.

Le Comité national démocrate à Washington le 30 janvier 2024. Steve Baker a couvert des points cruciaux concernant la bombe artisanale qui a été découverte à cet endroit. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

Steve Baker poursuit son travail sans relâche, apprenant de nouveaux détails sur la bombe artisanale découverte à côté du bâtiment du Comité national démocrate le 6 janvier. En janvier 2024, il révèle que la personne qui a découvert la bombe juste après 13 heures ce jour-là n’était pas un passant, mais un agent en civil de la police du Capitole.

Il diffuse ensuite une vidéo montrant comment les démineurs de la police du Capitole ont neutralisé la bombe artisanale à l’aide d’un véhicule terrestre sans pilote, également connu sous le nom de robot de déminage. Il décrit en détail comment une caméra de sécurité clé a été détournée de la scène de la bombe.

Epoch Times confirme la couverture de Steve Baker, et révèle qu’une deuxième et une troisième caméra ont été détournées de la scène lors de l’intervention de la police en réponse à la bombe artisanale trouvée près du DNC.

Lors d’une intervention à la radio dans l’émission de Glenn Beck le 29 janvier, le représentant américain Barry Loudermilk (Parti républicain, Géorgie) fait l’éloge des reportages de Steve Baker sur la bombe artisanale, et s’en prend au fait que le FBI n’a pas réussi à trouver le poseur de bombe présumé. Il affirme que Steve Baker « a fait un travail formidable » et « qu’il a plus de pistes que le FBI ».

Le 20 mars, Steve Baker publie un article dans lequel il affirme que des fraudes à la carte de pointage au sein de la police du Capitole ont été dissimulées pendant une décennie. Les fraudeurs, écrit-il, n’ont pas été licenciés mais finalement promus.

Steve Baker est arrêté à Dallas le 1er mars et inculpé de quatre délits mineurs concernant le 6 janvier.

(Image de gauche) Document concernant la plainte criminelle contre Steve Baker pour quatre délits liés au 6 janvier. (Image de droite) Mandat fédéral contre M. Baker indiquant qu’il a été arrêté à Dallas le 1er mars 2024. (Tribunal de district des États-Unis/Capture d’écran via Epoch Times)

Après avoir fait l’objet d’une enquête et libéré sous caution, Steve Baker continue de mener d’autres investigations. Il affirme qu’il n’a pas l’intention de capituler dans le cadre d’un accord de plaidoyer dans son affaire criminelle, avec la ferme conviction que le travail qu’il a effectué le 6 janvier était celui d’un journaliste.

Si je dois être versé comme une offrande sur l’autel de la liberté, qu’il en soit ainsi.
— Steve Baker, accusé du 6 janvier

En ce qui concerne les conséquences possibles si son affaire suit le même chemin que la quasi-totalité des autres affaires du 6 janvier, Steve Baker devient pensif lorsqu’on l’interroge à ce sujet.

« Si je dois, dans l’intérêt de mes enfants, dans l’intérêt de mon pays, être versé comme une offrande sur l’autel de la liberté, alors qu’il en soit ainsi », conclut-il.

« Il n’y a que l’opinion de deux personnes sur cette planète qui compte pour moi, et ce sont les deux personnes qui sont sur cette planète à cause de moi », ajoute-t-il, en faisant référence à ses enfants adultes, Stormie et Duncan. « Ce sont les deux seules personnes dont l’opinion m’importe. »

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