Le journal The Lancet met à jour sa lettre qui qualifiait la fuite du laboratoire Covid-19 de « théorie du complot »

Selon l'éminent journal médical, le virologue et chercheur américain Peter Daszak n'a pas divulgué ses intérêts concurrents

Par Isabel van Brugen
23 juin 2021 20:56 Mis à jour: 23 juin 2021 20:56

Le 21 juin, la revue médicale The Lancet a mis à jour une déclaration publiée en 2020 qualifiant de « théorie du complot » l’hypothèse selon laquelle le Covid-19 pourrait provenir d’un laboratoire de Wuhan, en Chine, alors que cette possibilité est de plus en plus reconnue.

Au début de la pandémie, la théorie de la « fuite du laboratoire » a été contestée dans une déclaration publiée par un groupe de 27 scientifiques dans la prestigieuse revue médicale. Publiée le 7 mars de l’année dernière, cette lettre est devenue l’un des documents les plus influents des premiers jours de la pandémie, et a orienté le débat sur les origines du virus du PCC (virus du Parti communiste chinois).

Intitulée « Déclaration de soutien aux scientifiques, aux professionnels de la santé publique et aux professionnels de la médecine de Chine luttant contre le Covid-19 », la lettre indiquait : « Nous nous unissons pour condamner fermement les théories du complot suggérant que le Covid-19 n’aurait pas une origine naturelle.

« Les théories du complot ne font rien d’autre que de susciter la peur, les rumeurs et les préjugés qui mettent en péril notre collaboration mondiale dans la lutte contre ce virus », ont écrit les 27 scientifiques.

Dans sa mise à jour du 21 juin, la publication scientifique a déclaré que l’un des principaux virologues signataires de la lettre initiale, le chercheur américain Peter Daszak, n’avait pas divulgué ses « intérêts concurrents », comme l’exige le Comité international des rédacteurs de revues médicales.

« Dans cette lettre, les auteurs n’ont déclaré aucun intérêt concurrent. Certains lecteurs ont mis en doute la validité de cette déclaration, en particulier en ce qui concerne l’un des auteurs, Peter Daszak », indique la mise à jour.

Le 21 juin, The Lancet a déclaré qu’après avoir invité les 27 scientifiques à réévaluer leurs intérêts concurrents, Peter Daszak a soumis une déclaration actualisée indiquant que sa rémunération est versée uniquement sous forme de salaire par EcoHealth Alliance, une fondation de recherche à but non lucratif basée à New York.

Le groupe de M. Daszak, EcoHealth Alliance, a travaillé directement avec les laboratoires chinois de Wuhan à la recherche sur les coronavirus. Le groupe a envoyé des fonds fédéraux pour soutenir la recherche sur le gain de fonction à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) en Chine, où l’on a depuis signalé potentiellement les premiers cas de Covid-19 détectés fin 2019.

L’organisation du Dr Daszak avait par le passé reçu 3,7 millions de dollars de financement de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), dirigé par le Dr Anthony Fauci, dont au moins 600 000 dollars ont été envoyés au WIV.

La recherche par gain de fonction comprend les techniques utilisées pour modifier le contenu génétique d’un virus afin de l’étudier dans différentes conditions, notamment des virus présentant une plus grande résistance aux vaccins, une propagation plus rapide parmi les victimes, ainsi que la compréhension des symptômes spécifiques que les victimes développeraient.

M. Daszak, qui avait été nommé président de la commission Covid-19 du Lancet, est désormais « récusé des travaux de la commission sur les origines de la pandémie », peut-on lire sur le site Web du groupe. La commission est organisée par le Réseau des solutions de développement durable des Nations unies.

La commission a déclaré à Epoch Times dans un courriel qu’elle « demande instamment à tous les scientifiques qui ont participé à la recherche entre les États-Unis et la Chine d’expliquer de manière complète et transparente la nature de leur travail » et que le groupe « fera appel à des experts mondiaux en biosécurité et dans d’autres domaines pour aider à évaluer les hypothèses pertinentes sur les origines du SRAS-CoV-2, et pour recommander des moyens de prévenir et de contenir les épidémies futures, qu’elles soient dues à des événements zoonotiques naturels ou à des activités liées à la recherche ».

Séparément, le président de l’Alliance EcoHealth est revenu ce mois-ci sur ses affirmations antérieures selon lesquelles des chauves-souris vivantes n’avaient jamais été hébergées au WIV, après que la journaliste d’investigation australienne Sharri Markson a rapporté des images de l’intérieur de l’installation datant de mai 2017.

Intitulée Équipe de construction et de recherche du laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan, Académie des sciences de Chine, la séquence de 10 minutes est une vidéo officielle de l’Académie des sciences de Chine qui avait été publiée pour marquer le lancement du WIV. Elle montre des chauves-souris détenues dans une cage du laboratoire, ainsi qu’un scientifique donnant un ver à une chauve-souris.

En décembre 2020, M. Daszak a déclaré que l’affirmation selon laquelle des chauves-souris étaient détenues dans l’installation était une « conspiration largement diffusée » et qu’il espérait qu’il s’agissait d’une « erreur » de reportage qui serait « corrigée ».

« Aucune CHAUVE-SOURIS n’a été envoyée au laboratoire de Wuhan pour une analyse génétique des virus collectés sur le terrain. Ce n’est pas comme ça que cette science fonctionne. Nous collectons des échantillons de chauves-souris, nous les envoyons au laboratoire. Nous RELÂCHONS les chauves-souris là où nous les attrapons ! » a déclaré le Dr Daszak sur Twitter en décembre de l’année dernière.

M. Daszak a maintenant admis que le WIV avait peut-être hébergé des chauves-souris et qu’il ne leur avait pas demandé de confirmer ses précédents commentaires, a rapporté la journaliste Markson sur Sky News.

Cette déclaration intervient alors que les appels à une enquête sur les origines du virus du PCC se sont intensifiés ces dernières semaines, l’hypothèse selon laquelle le virus pourrait être le produit d’expériences menées au WIV étant plus largement reconnue.

Le Dr Peter Palese, microbiologiste à l’Icahn School of Medicine de l’hôpital Mount Sinai de New York, et l’un des 27 virologues signataires de la lettre du 7 mars, a fait marche arrière et affirme qu’une enquête sur les origines du Covid-19 est nécessaire.

« Je pense qu’une enquête approfondie sur l’origine du virus Covid-19 est nécessaire », a déclaré le Dr Palese au Daily Mail. « Beaucoup d’informations inquiétantes ont fait surface depuis la lettre du Lancet que j’ai signée, donc je veux voir des réponses couvrant toutes les questions. »

Pendant ce temps, le signataire Bernard Roizman, un professeur de l’Université de Chicago, a déclaré au Wall Street Journal qu’il pense que « le virus aurait été apporté dans un laboratoire, ils auraient commencé à travailler avec […] et un individu négligent l’aurait sorti », affirmant que son personnel « ne peut pas admettre qu’il ait fait quelque chose d’aussi stupide ».

David Asher, un ancien contractant du minstère des Affaires étrangères qui a contribué à diriger une enquête sur les origines du virus du PCC, a déclaré le mois dernier que le virus provenait probablement du WIV.

« Il est sorti de nulle part et a été optimisé pour la transmission entre humains comme aucun coronavirus transmis par les chauves-souris ne l’avait jamais été », a déclaré M. Asher.

Le 26 mai, le président américain Joe Biden a ordonné à la communauté du renseignement américaine de procéder à une évaluation dans un délai de 90 jours.

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