Tony Abbott: les néomarxistes gagnent la bataille des idées et des émotions

Par Daniel Y. Teng
20 juillet 2023 01:27 Mis à jour: 21 juillet 2023 17:50

La gauche marxiste est en train de gagner la bataille des idées et des émotions – et cela, à un coût économique élevé pour les pays occidentaux, affirme l’ancien Premier ministre australien Tony Abbott.

Dans un avertissement aux dirigeants politiques de centre-droit du monde entier, M. Abbott a déclaré que les néomarxistes utilisent la lutte contre le changement climatique et les « guerres culturelles » qu’ils mènent, y compris les débats sur la diversité sexuelle et de genre ou le référendum sur le changement de la Constitution australienne.

« Pour Reagan et Thatcher, la grande tâche consistait à vaincre le marxisme incarné par l’ancienne Union soviétique. Pour les dirigeants de centre-droit d’aujourd’hui, la grande tâche consiste à contrer le néomarxisme qui imprègne de vastes pans de nos institutions », a-t-il écrit dans le journal The Telegraph.

« D’une certaine manière, c’est un ennemi plus dangereux parce qu’il est interne. »

Tony Abbott a expliqué que la demande d’actions supplémentaires en matière de changement climatique ou d’égalité raciale conduit au besoin d’un gouvernement plus important. C’est un renversement complet par rapport aux années 1980, lorsque les dirigeants politiques ont réussi à réduire la bureaucratie gouvernementale et à permettre au marché libre de prospérer.

L’ancien Premier ministre australien Tony Abbott lors d’une conférence de presse au Parlement à Canberra, Australie, le 18 juillet 2014 (Mark Nolan/Getty Images)

« Comment les partis politiques peuvent-ils prospérer, les partis dont le programme a été de faire progresser la liberté, de protéger les institutions et de renforcer le pays, alors que de plus en plus de leurs anciens électeurs pensent que la croissance économique nuit à l’environnement et que le pays doit avoir honte d’avoir dépouillé ses premiers habitants ? » a-t-il poursuivi.

En fait, le marxisme est passé de ses objectifs initiaux de contrôle de l’économie à l’infiltration et à la manipulation de la culture.

« Ce n’est donc plus le socialisme, mais l’environnementalisme qui exige de vastes contrôles gouvernementaux : sur la manière dont notre électricité est produite, sur la manière dont nous chauffons nos maisons, et bientôt sur la manière dont nous nous nourrissons et dont nous nous déplaçons, afin de lutter contre le changement climatique », a affirmé M. Abbott.

L’ancien Premier ministre a également déclaré que la gauche était bien douée pour « exploiter nos instincts humains afin de saper nos pratiques culturelles », obligeant les institutions à prendre des « mesures coercitives ».

« Il ne suffit plus de traiter les minorités avec respect : il faut organiser des semaines de ‘gay pride’ (fiertés homosexuelles) et prétendre que les hommes biologiques sont en réalité des femmes (…) Et il semble que les sociétés qui ont été les premières à abolir l’esclavage et à donner du pouvoir aux minorités soient désormais considérées par certains commentateurs comme coupables de racisme et d’oppression », a-t-il souligné.

M. Abbott a indiqué que les dirigeants politiques de centre-droit devaient aujourd’hui non seulement défendre les avantages de la baisse des impôts et de la réduction des réglementations, mais aussi contrer la « guerre culturelle ».

Ne pas ménager ses efforts dans les domaines du changement climatique et l’égalité raciale

Les propos de l’ancien Premier ministre interviennent alors que des pays occidentaux comme les États-Unis, les membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni et l’Australie poursuivent vigoureusement leurs efforts en vue d’atteindre des objectifs du « zéro émission nette ».

Aux États-Unis, la loi sur la réduction de l’inflation de l’administration Biden attribue 783 milliards de dollars aux initiatives de lutte contre le changement climatique, notamment le développement de sources d’énergie renouvelables (éolienne, solaire et hydrogène), le stockage d’énergie en batteries et des mesures incitatives pour les véhicules électriques.

La loi stimulera et financera le développement de nombreux secteurs et industries liés aux énergies renouvelables, par exemple l’exploitation de minéraux critiques comme le lithium nécessaire pour les batteries de stockage d’énergie et des voitures électriques.

Pendant ce temps, en Australie, les électeurs se rendront aux urnes dans le courant de l’année pour se prononcer sur une proposition de modification de la Constitution. Le projet « The Voice », soumis au référendum, vise à déterminer s’il faut modifier le préambule de la Constitution pour octroyer aux peuples indigènes une représentation permanente au Parlement.

Une manifestation de Black Lives Matter à Sydney, en Australie, le 5 juillet 2020 (Peter Parks/AFP via Getty Images)

Les partisans de « The Voice » considèrent qu’il s’agit de la dernière avancée dans le traitement des problèmes chroniques des communautés indigènes, tels que le chômage, la violence domestique, l’alcoolisme, la criminalité juvénile et la dépendance de l’aide sociale.

Cependant, certains critiques considèrent que cette proposition n’est pas nécessaire car, dans l’ensemble, de nombreux autochtones se sont intégrés avec succès dans la société ; d’autres avertissent que l’ajout d’une nouvelle couche de bureaucratie n’aiderait pas les communautés autochtones sur le terrain.

Geoff McDonald, ancien membre du Parti communiste australien, a révélé comment le mouvement des « droits fonciers » des Aborigènes avait également été utilisé par les marxistes dans les années 1960.

« Je ne suis pas en désaccord avec le concept de zones terrestres spéciales réservées aux Aborigènes. Mais il ne s’agit pas vraiment de droits fonciers, comme je l’ai appris au cours de ma formation au sein du Parti communiste », a-t-il écrit dans son livre Red Over Black: Behind the Aboriginal Land Rights (1982).

M. McDonald a déclaré avoir entendu les dirigeants communistes et les hommes politiques Jack Miles et Lance Sharkey dire qu’il s’agissait de la « première étape pour faire de l’Australie un pays communiste ».

« Les communistes présentent les Aborigènes comme des victimes de ‘l’impérialisme colonial’ et affirment qu’ils doivent être ‘libérés’. Mais ce n’est que pour permettre à l’internationalisme communiste de triompher », a expliqué Geoff McDonald, qui a également révélé que les régimes communistes avaient l’habitude de cibler les populations indigènes « pour leur donner une formation spécialisée » afin de promouvoir le marxisme.

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