Toulouse : des élus portent leur écharpe tricolore pendant une « prière pour la France » – les Verts dénoncent une atteinte à la laïcité

20 août 2018 21:55 Mis à jour: 20 août 2018 21:55

Deux élus de la mairie toulousaine ont porté leurs écharpes tricolores à l’occasion d’une cérémonie religieuse tenue à Lourdes le 15 août. Une initiative condamnée par un conseiller municipal membre du Parti écologiste, qui dénonce « une curieuse conception de la laïcité ».

Le 15 août, à Lourdes, Jean-Michel Lattes et Jean-Baptiste de Scorraille, respectivement Premier adjoint au maire et conseiller municipal de Toulouse, ont participé à une prière à l’occasion de l’Assomption – une fête chrétienne célébrée depuis plusieurs siècles, qui revêt une importance particulière depuis que Louis XIII a consacré la France à la Vierge Marie en 1637.

Les deux élus ont assisté à cette cérémonie en arborant leurs écharpes tricolores, symboles de leurs fonctions au sein de la mairie toulousaine.

Une initiative immédiatement condamnée par Régis Godec, un membre du parti Toulouse Vert Demain qui siège au conseil municipal de la Ville rose.

L’élu écologiste a dénoncé une « curieuse conception de la laïcité » et a d’ailleurs prévenu qu’il allait saisir le conseil de la laïcité : une instance consultative créée 2014 qui vise à promouvoir « la neutralité des institutions républicaines à l’égard des différents cultes ».

« Certes, ils pourraient participer à ces cérémonies à titre privé […], la laïcité permet cela, bien évidemment. Par contre, lorsqu’ils font le choix de porter l’écharpe tricolore, ils engagent la collectivité au sein de laquelle ils siègent […]. J’espère qu’ils ont conscience qu’ils sont alors en infraction avec la loi de 1905 », a-t-il ajouté.

En charge des affaires militaires, de la mémoire et des anciens combattants au sein de la majorité municipale, Jean-Baptiste de Scorraille « assume totalement » sa participation aux manifestations organisées pour l’Assomption et souligne qu’il se trouvait « à côté de maires de droite et de gauche » pendant la cérémonie.

« Il y avait des maires, des adjoints, les autorités civiles et militaires », a-t-il confié à nos confrères de franceinfo.

Selon lui, les protestations de l’opposition représenteraient une «volonté de faire du buzz et de faire parler de soi avant les échéances électorales ».

Un point de vu partagé par Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse (LR), qui a soutenu ses deux collaborateurs en fustigeant une « polémique inutile » sur « fond de sectarisme anti catholique ».

Le premier magistrat de la ville a également pointé du doigt les « carences en culture religieuse et historique » de l’opposition.

Pour Jean-Luc Moudenc, « les inquiétantes atteintes à la laïcité ne concernent plus la religion catholique ».

« Chacun sait que ces problèmes sont ailleurs », a-t-il conclu sur Twitter.

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