Un couple achète et rénove un château français du 15e siècle en ruine. Voici à quoi il ressemble maintenant

Par Louise Bevan
20 janvier 2022 18:58 Mis à jour: 20 janvier 2022 19:48

Partageant le rêve commun de restaurer un jour une propriété historique pour lui redonner sa gloire d’antan, un médecin hospitalier et un ingénieur ont laissé derrière eux leur vie en Écosse pour commencer une toute nouvelle aventure en France. Ils se sont lancés seuls dans la restauration d’un château délabré du XVe siècle. Trois ans plus tard, la bâtisse est loin d’être terminée mais elle s’est radicalement transformée.

Erin Choa et Jean‑Baptiste « JB » Gois, tous deux âgés de 34 ans, se sont rencontrés dans une université d’Édimbourg et leur amitié s’est progressivement transformée en relation amoureuse. JB, qui est originaire de Bourgogne en France, est tombé amoureux de la ville d’Édimbourg et y a passé neuf ans, au lieu d’un, à perfectionner son anglais pendant qu’Erin poursuivait sa carrière.

Lorsque JB a pris la décision de retourner en France en 2018, Erin l’a accompagné. C’est alors que le couple a découvert le Château de Bourneau en Vendée, dans l’ouest de la France.

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

« Nous avons réalisé que pour le prix d’un studio à Londres, nous pouvions acheter un château de 1 000 mètres carrés avec 16 hectares de terrain », explique Erin, née à Londres, à Epoch Times. « Le château a en fait été construit par une femme, Jaquette de la Ramée, qui a demandé la permission au roi de France, Louis XI, de construire un château fortifié à Bourneau, protégé par des douves. »

« Le château d’origine est tombé en ruine au XVIIIe siècle, pendant la Révolution française, et ce n’est qu’en 1860 que l’actuel Château de Bourneau a été bâti sur les fondations du château d’origine pour servir de résidence conjugale à une famille aristocratique locale », ajoute Erin.

Décrivant la propriété, qui se trouve au cœur du village médiéval de Bourneau, Erin a expliqué qu’elle se trouvait dans un parc de 16 hectares de prairies et de bois, comprenant cinq grands bâtiments extérieurs, dont quatre ont été transformés en maisons de vacances avec quatre piscines privées.

Elle a également précisé qu’une orangerie romantique en ruine, où l’on cultivait des fruits exotiques et des fleurs pour le château au XIXe siècle, a été restaurée et que le couple l’utilise comme lieu de réception pour les mariages traditionnels.

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

Situé sur sa propre île privée, l’extérieur du château est grandiose, typique du XVIe siècle. Cependant, l’intérieur est dans un goût plus sobre du XIXe siècle. Le château comprend environ 55 pièces, dont 30 chambres, certaines étant « de toutes petites chambres de domestiques » dans les greniers du deuxième étage, explique Erin. Le château est doté de tourelles et d’escaliers en colimaçon, et les salons, avec leurs lambris vert canard, leur parquet en chêne, leurs carreaux à motifs et leurs lustres, ont été conçus dans un style français traditionnel Napoléon III.

Le domaine compte également quatre autres grandes maisons de vacances, aménagées par les anciens propriétaires dans les écuries et une remise.

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

Lorsque le couple a déménagé, les qualifications médicales d’Erin étaient reconnues en France, mais son français parlé n’était pas d’un niveau professionnel. Afin de travailler sur un projet provisoire parallèlement à l’amélioration de son français en vue d’un retour à la médecine, le couple a décidé de faire avancer leur projet de retraite consistant à restaurer un monument historique pour lui redonner sa gloire d’antan.

« Nous nous sommes soudainement rendu compte que s’occuper d’un projet de cette envergure nécessitait de l’énergie et le conseil principal que nous avons reçu d’autres propriétaires de châteaux était ‘commencez jeune !' », a déclaré Erin. « Nous nous sommes demandé si cette opportunité de restaurer un bâtiment historique et de créer une entreprise à côté pouvait être la nôtre. »

Les coûts de fonctionnement et de restauration de ce magnifique édifice étant énormes, le couple a décidé de créer une entreprise pour financer l’entretien et les dépenses.

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

Au Château de Bourneau depuis trois ans et prenant inlassablement soin du domaine, Erin a déclaré : « Dès le premier jour, nous avons retroussé nos manches et commencé notre projet de maintenance et de restauration. Nous faisons tout nous‑mêmes : plomberie, plâtrage, jardinage, peinture, comptabilité, marketing et gestion de notre entreprise. »

« Les journées sont longues et nous travaillons dur, mais c’est un véritable privilège de voir le château revenir à la vie. »

Lorsque le couple a acheté le château au début, son extérieur avait toujours l’air impressionnant, dit Erin. Cependant, il fallait l’entretenir. Dans le cadre de la restauration de la propriété, Erin et JB ont remplacé et repeint les fenêtres, nettoyé la façade à la main, réparé et repeint les grandes portes et le pont des douves. Ils ont également planté de nouvelles roses, des hortensias et de nouveaux arbres pour que le château puisse séduire les couples désireux de se marier.

Pendant ce temps, le « rez‑de‑chaussée de l’aile sud se trouvait dans un état raisonnable et nécessitait juste un entretien », a déclaré Erin. « Cependant, l’escalier central en marbre et l’aile ouest sont une toute autre histoire ! Des années d’infiltration incontrôlée d’eau depuis les douves jusqu’aux caves médiévales font que le château a souffert de remontées d’humidité. »

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

Après avoir débloqué une installation de plomberie médiévale et du XIXe siècle pour drainer les caves, Erin et JB se sont mis au travail pour restaurer le parquet Versailles du Salon rouge, l’escalier en marbre et les murs hauts de 4 mètres qui avaient été envahis par la moisissure.

Ils ont passé deux semaines à poncer et à repeindre les rampes d’escalier et les éléments métalliques grâce à l’aide de quelques amis, tout en découvrant un trésor de meubles et de décors originaux abandonnés par les anciens propriétaires, notamment des portraits originaux des ancêtres du château, des éviers en marbre du XIXe siècle, des bibliothèques, des lits et des tables de toilette français, ou encore deux miroirs originaux du XIXe siècle.

« L’un d’eux a été fabriqué pour le château et porte les initiales des deux familles d’origine, que nous avons trouvé sous une feuille de poussière. Nous l’avons restauré. Il est maintenant accroché dans l’escalier en marbre, à sa place d’honneur », explique Erin. « Il est si important pour nous de respecter l’histoire et le passé de notre château ».

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

La restauration d’un projet d’une telle ampleur ne s’est pas faite sans difficultés. Lorsque la pandémie a éclaté, le couple a perdu ses revenus annuels escomptés provenant des mariages, des événements et des locations de vacances, ce qui a eu un impact sur leur capacité à progresser plus rapidement dans la restauration des bâtiments.

Pendant cette période, cinq cheminées avaient désespérément besoin d’être réparées, et le couple a donc créé un fonds. Des dons généreux leur ont permis de sauver la première cheminée, qui risquait de s’écraser sur le toit, à la dernière minute.

« Les gens répètent souvent que nous vivons dans un conte de fées », a déclaré Erin, « mais le véritable conte de fées est né de la bonté de personnes inconnues qui, comme nous, considèrent que ce château mérite d’être entretenu et sauvé. »

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

À mesure que la période de calme avançait, Erin et JB ont porté leur attention sur le premier étage, où une rénovation radicale était nécessaire, car le château avait servi d’institut militaire dans les années 1960 et de nombreux éléments d’origine du XIXe siècle avaient été retirés.

Le couple a rénové une chambre ‑ la suite nuptiale ‑ et sa terrasse vitrée attenant, en restaurant les boiseries françaises et les rosaces du plafond, et en ajoutant une salle de bains luxueuse adaptée à l’époque. La prochaine étape consistera à aménager d’autres chambres « château‑chic » dans l’aile sud pour accueillir des invités.

Au fur et à mesure, le couple récupère et restaure autant de meubles d’origine que possible, désireux de rendre à ces vestiges de l’histoire la place qui leur revient.

« Nous cousons des coussins et des rideaux, nous fabriquons des cadres pour tableaux et des feuilles d’or, nous rebranchons des lustres », explique Erin. « Il n’y a vraiment pas grand‑chose que nous ne faisons pas nous‑mêmes. La plupart des outils que nous utilisons viennent des magasins de bricolage locaux ; nous ne sommes pas des professionnels du métier, juste des personnes pragmatiques qui ont la volonté d’apprendre, de travailler dur et de faire de leur mieux. »

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

Pour l’heure, le Château de Bourneau n’est pas terminé, selon le couple, et c’est toujours leur résidence privée. Ils prévoient d’ouvrir des suites à des invités d’ici quelques années. Leurs quatre grandes maisons de vacances peuvent accueillir 44 personnes au total. Leurs amis et leur famille, qui n’ont pas pu se rendre sur place pendant les premiers mois de la pandémie, sont allés en Vendée pour constater de leurs propres yeux les immenses progrès réalisés par le couple.

« Nous avons beaucoup de chance d’avoir leur soutien, et même s’ils pensent que nous sommes parfois un peu fous de nous lancer dans un tel projet, ils comprennent notre passion… Les châteaux ont été construits pour être partagés », a déclaré Erin.

Après trois ans de travail et de vie au château, Erin déclare : « Le Château de Bourneau, aujourd’hui, me coupe toujours le souffle comme au tout premier jour où je l’ai vu au‑dessus de la prairie de fleurs sauvages. Il a l’air plus soigné, plus aimé. Toutes les salles publiques ont retrouvé le charme du XIXe siècle qu’elles méritaient tant. »

(Avec l’aimable autorisation du Château de Bourneau et de l’Intrépide Chatelaine)

« En coulisses, nous avons encore du chemin à parcourir pour restaurer le reste… mais nous gardons le sourire et travaillons dur pour redonner vie à ce château de conte de fées. Bien que les heures soient longues et que la tâche ne soit pas toujours facile, nous aimons absolument ce que nous faisons. »

La restauration d’Erin et JB a été suivie par la série télévisée britannique « Château : DIY ». Le couple partage ses avancées sur Instagram, et sur son site Internet.


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