Un garagiste lyonnais refuse de faire le contrôle technique des motos et s’en explique

Un employé effectue un contrôle visuel sous une moto lors d'une inspection de sécurité routière dans un centre Autovision à Ajaccio, le 16 avril 2024.
Photo: PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images
Le contrôle technique de tous les véhicules de catégorie L – véhicules légers à 2, 3 ou 4 roues tels que les scooters, les quads, les motos ou les voitures sans permis – est devenu obligatoire depuis ce lundi 15 avril. Mais nombre d’usagers manifestent leur opposition à cette nouvelle réglementation. Et des garagistes refusent de réaliser ces contrôles, comme c’est le cas de Mario Barbosa, dont le garage se trouve dans le 7e arrondissement de Lyon (Rhône).
Interrogé par Actu Lyon ce mardi 16 avril, Mario Barbosa explique qu’il refuse de réaliser des contrôles techniques dans son garage lyonnais, estimant cette réglementation encore « trop floue ».
« Nous sommes dans l’inconnu »
« On ne sait pas s’il y a des formations. On ne sait pas s’il faut investir dans des machines », pas plus que s’il y a des « normes à respecter », s’agace cet homme, qui exerce le métier de garagiste depuis 20 ans et semble très remonté contre « les gens qui nous gouvernent ». « Nous sommes un peu dubitatifs et nous ne voulons pas faire de bêtises », ajoute-t-il.
Mais il craint surtout la grogne des motards et préfère donc « s’abstenir ». En effet, la Fédération Française des Motards en Colère a lancé le hashtag Balance ton centre, visant à boycotter les centres de contrôle technique pour les deux-roues. « Les motards disent ‘balance ton centre’ sur les réseaux sociaux pour afficher ceux qui feront les contrôles techniques des deux-roues. Leur idée, c’est de prendre des rendez-vous dans ces centres et de ne pas y aller », explique Mario Barbosa. « Nous ne voulons pas être mis au pilori », pointe encore le garagiste, laissant néanmoins libre arbitre à ceux qui souhaitent mettre en place ce contrôle technique.
Quand d’autres se sont déjà équipés de tout le matériel nécessaire
Il souligne de plus que les motos sont en général des véhicules bien entretenus. Sans compter le fait que les motards sont bien moins nombreux que les automobilistes. Et Mario Barbosa n’est pas le seul à faire de la résistance. D’autres, qui ont été contactés par nos confrères comme les centres Norisko à Gerland ou Autosur dans le 7e arrondissement de Lyon, n’envisagent pas plus de s’engager dans les contrôles techniques des véhicules de catégorie L.
Également contacté par Actu Lyon, ce centre Autocontrol situé à Villeurbanne, près de Lyon, affirme que de nombreux motards ont déjà pris rendez-vous. Pour preuve, il reçoit « une dizaine d’appels par semaine ».
Nos confrères précisent d’ailleurs que c’est aux centres eux-mêmes de se former et de s’équiper, sans oublier de réserver un emplacement pour effectuer cette prestation sur les deux-roues, afin d’assurer que celle-ci soit réalisée dans les meilleures conditions de sécurité.
Le centre de contrôle technique Dekra, à Villeurbanne, s’est quant à lui équipé du matériel nécessaire « depuis une ou deux semaines » et peut ainsi réaliser les contrôles techniques des deux-roues, précise-t-il à nos confrères. Il dispose notamment d’une table élévatrice, d’un outil pour maintenir la moto, d’un miroir pour voir le dessous du véhicule, de crics et de bloque-roues. Un investissement qu’il compte rembourser en facturant le contrôle des moins de 50 m³ à 75 euros, et celui des deux et trois roues à 84 euros. Pour les quads, le montant du contrôle s’élève à 88 euros.

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