Un musicien retrouve la santé et l’espoir, mais est ensuite torturé à mort pour sa foi

Par Joan Delaney
28 juillet 2019 08:44 Mis à jour: 28 juillet 2019 08:44

Quand Li Jingsheng avait 5 ans, on lui a diagnostiqué une cardiopathie congénitale avec des complications qui amenaient son sang veineux à se mélanger avec son sang artériel. Même un léger effort provoquait un essoufflement et ses lèvres et son visage devenaient cyanosés.

En grandissant, il ne pouvait jamais jouer avec d’autres enfants ni faire d’activités physiques normales. Ses médecins ont dit que la chirurgie était trop dangereuse et que les personnes atteintes de cette complication meurent habituellement à l’adolescence.

Li Jingsheng était intelligent et talentueux dans le domaine musical, mais il ne pouvait pas aller à l’université à cause de sa mauvaise santé. Néanmoins, il a appris à jouer de la guitare par ses propres moyens et a enseigné l’instrument dans trois universités différentes à Pékin. Il a également publié deux manuels d’instruction pour guitare.

En février 1997, alors qu’il avait 32 ans, Li Jingsheng a épousé Wan Yu. Au mois de novembre de la même année, après leur déménagement à Shenzhen, une grande ville du sud de la Chine, sa santé s’est détériorée au point qu’il crachait de grandes quantités de sang et a dû être hospitalisé à plusieurs reprises. Les experts médicaux lui ont dit que le fonctionnement de son cœur et de ses poumons était très faible et qu’il n’y avait pas d’autre solution que de rester à la maison pour se reposer.

Tout ce qu’il pouvait faire, c’était attendre de mourir.

(G) Li Jingsheng sur une photo non datée. (D) Manuels d’instructions pour la guitare écrits par Li Jingsheng. (Minghui.org)

Une nouvelle vie

C’est à cette époque que Li Jingsheng a commencé à pratiquer le Falun Gong, une ancienne pratique spirituelle également appelée Falun Dafa qui a été rendue publique en 1992 et s’est répandue rapidement en Chine et par la suite, dans le monde entier.

Il s’est mis à la pratique, avec ses exercices méditatifs et ses enseignements basés sur le principe d’Authenticité, Compassion et Tolérance, et en peu de temps sa santé a commencé à s’améliorer. Il avait plus d’énergie et n’avait plus besoin de prendre de médicaments pour contrôler son rythme cardiaque. Plus tard, Wan Yu a commencé à pratiquer également.

Avec sa nouvelle vie, Li Jingsheng a obtenu un emploi de chanteur et de guitariste dans le restaurant d’un hôtel 4 étoiles. Wan Yu chantait avec lui. En continuant à pratiquer le Falun Gong, il est devenu de plus en plus vigoureux et en meilleure santé.

« C’est épuisant de jouer de la guitare et de chanter sans arrêt. Il est étonnant qu’une personne qui avait été condamnée à mort par les médecins ait pu le faire. C’est la manifestation du pouvoir de Falun Dafa », a écrit Wan Yu dans un article (en anglais) publié sur Munghui.org relatant sa vie avec Li Jingsheng.

« De plus, Jingsheng est passé d’une personne égoïste à une personne altruiste qui a toujours considéré les autres en premier. En raison de ses problèmes de santé, il avait un très mauvais caractère, mais après avoir appris Dafa, il a été en mesure de contrôler son tempérament et toujours regarder vers l’intérieur quand il rencontrait des conflits. »

Wan Yu a expliqué qu’ils ont joué à l’hôtel pendant un an, et elle garde de bons souvenirs de cette époque.

« Cette année-là a été la plus heureuse de ma vie. Nous allions dans un parc voisin à 5 h 30 du matin tous les matins pour faire les exercices, puis au groupe d’étude de la Loi, et enfin à l’hôtel pour chanter le soir. […] Nous étions heureux, et nos vies étaient remplies et pleines de sens », a-t-elle écrit.

Mais des temps sombres se profilaient à l’horizon.

Li Jingsheng et son épouse Wan Yu lorsqu’ils se sont produits ensemble à la fin des années 1990. (Minghui.org)

Emprisonnement et torture

En juillet 1999, le régime chinois a lancé une campagne de persécution brutale contre le Falun Gong. Des milliers de pratiquants à travers le pays ont été rassemblés et jetés dans des centres de détention, des prisons, des camps de travail et des centres de lavage de cerveau, où ils ont été maltraités et torturés dans le but de les forcer à cesser de pratiquer. L’objectif du régime était d’éradiquer le Falun Gong, et sa campagne à cette fin se poursuit sans relâche encore aujourd’hui.

Après s’être rendu sur la place Tiananmen à Pékin pour demander le droit de pratiquer en juin 2001, Li Jingsheng a été victime de la campagne de persécution. Il a été violemment frappé dans les côtes par un policier, arrêté et incarcéré dans le camp de travail forcé de Tuanhe pendant 18 mois.

Dans le camp, il était privé de sommeil et de nourriture. Il a été battu par plusieurs policiers, ce qui a entraîné des blessures permanentes au bras. Il a été attaché à une grande planche de bois pendant de longues périodes, incapable de bouger.

Au cours de séances intensives de lavage de cerveau, il a été contraint de s’asseoir sur un petit tabouret pendant plus de 10 heures – une tactique courante utilisée contre les prisonniers de conscience du Falun Gong pour tenter de les « transformer » en les forçant à écrire les « trois déclarations » précisant qu’ils renoncent à cette pratique.

Li Jingsheng a entamé une grève de la faim à plusieurs reprises pour protester contre ces abus, ce qui a conduit les autorités à prolonger sa peine de 10 mois. Les pratiquants du Falun Gong qui entreprennent une grève de la faim sont souvent nourris de force, ce qui devient une autre forme de torture. Certains sont morts lors de gavage, selon Minghui.

La torture a endommagé la vue et l’ouïe de Li Jingsheng, et il a également subi des lésions cérébrales. En conséquence, ses réactions sont devenues très lentes.

Entre-temps, Wan Yu n’a pas été autorisée à lui rendre visite au camp avant le début de l’année 2003.

« On m’a dit que je pouvais aller le voir parce qu’il avait déjà été ‘transformé’ », a-t-elle relaté.

« Quand je l’ai vu, il était très faible. Même marcher était difficile pour lui parce qu’il venait de mettre fin à une grève de la faim. On a dit qu’il avait fait plus de 50 grèves de la faim, ce qui est le nombre le plus élevé dans le camp de travail de Tuanhe. Parce qu’on nous observait, nous ne pouvions pas exprimer nos pensées réelles, mais je pouvais dire qu’il souffrait beaucoup. »

Représentation du gavage forcé d’un pratiquant de Falun Gong emprisonné. (Minghui.org)

Douleur physique et angoisse mentale

Lorsque Li Jingsheng a finalement été libéré en octobre 2003, son corps était boursouflé et il était non seulement extrêmement faible, mais aussi déprimé.

« Quand il est rentré chez lui, il était si faible qu’il a dû rester allongé dans son lit tout le temps », a dit Wan Yu.

« Il était aussi très déprimé parce qu’il avait cédé à la pression de renoncer à ses croyances. Sous la torture dans le camp de travail, il a écrit les trois déclarations. Il a été vaincu par le regret et l’autoaccusation. Il savait que Dafa avait prolongé sa vie, mais il a cédé au mal sous la torture et a fait des choses qui trahissaient sa conscience. Il souffrait de douleurs physiques sévères et d’angoisse. »

Quand il s’est senti un peu plus fort, Li Jingsheng a écrit une « déclaration solennelle » et l’a affichée sur Minghui pour invalider les déclarations de renonciation qu’il avait été obligé d’écrire dans le camp de travail. De nombreux pratiquants de Falun Gong qui ont été forcés de renoncer à cette pratique contre leur gré pendant leur incarcération écrivent de telles déclarations après avoir été libérés.

Le gonflement du corps de Li ne cessait de s’aggraver, cependant, et bien que Wan ait demandé de l’aide médicale, il a continué à s’affaiblir.

« Après avoir souffert de l’emprisonnement de longue durée, de la torture brutale, de l’enfermement de longue durée dans une petite cellule et d’avoir été coupé de tout contact avec les autres, son corps et son esprit ont été gravement blessés. Après sa libération, l’énorme pression mentale et la douleur causée par la terreur du Parti communiste chinois pervers l’ont rendu incapable de se rétablir complètement », a-t-elle dit.

Li Jingsheng est décédé dans son sommeil le 13 décembre 2004.

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