Une controverse éclate au sujet des appels lancés aux États-Unis pour qu’ils accueillent des réfugiés de Gaza au milieu de la guerre entre Israël et le Hamas

Certains républicains se sont opposés aux appels de la gauche demandant aux États-Unis d'accueillir des réfugiés de Gaza en plein conflit entre Israël et le Hamas

Par Tom Ozimek
15 octobre 2023 15:54 Mis à jour: 23 octobre 2023 14:54

Alors que les experts prévoient qu’un million de réfugiés pourraient fuir Gaza au milieu de la guerre entre Israël et le Hamas, une controverse a éclaté au Congrès : certains législateurs de gauche ont demandé qu’ils soient accueillis aux États-Unis, tandis que certains républicains s’y opposent et ont élaboré un projet de loi pour bloquer toute initiative de ce type.

Le New York Post a cité le représentant Jamaal Bowman (Parti démocrate – New York), membre de la « brigade » de gauche au Congrès, qui a appelé les États-Unis à « accueillir les réfugiés de Palestine », tandis que le représentant Tom Tiffany (Parti républicain – Wisconsin) a présenté un projet de loi qui empêcherait les personnes munies d’un passeport délivré par l’Autorité palestinienne d’être admises dans le pays.

« Nous ne pouvons pas laisser le président Biden abuser de nos règles de libération conditionnelle et de visa pour faire entrer des Palestiniens non contrôlés dans les communautés américaines, comme il l’a fait avec des milliers d’Afghans non contrôlés », a déclaré M. Tiffany dans un communiqué publié sur X, faisant référence à la décision de l’administration Biden de laisser 76.000 réfugiés afghans venir aux États-Unis après la prise de contrôle du pays par les talibans, suite au retrait raté des États-Unis.

« J’ai présenté la loi GAZA pour protéger la sécurité nationale des États-Unis », a ajouté M. Tiffany, qui a communiqué en exclusivité à Breitbart le contenu de la loi GAZA (Guaranteeing Aggressors Zero Admission : Garantir une admission zéro aux agresseurs).

Le projet de loi empêcherait l’administration Biden d’utiliser le mécanisme de libération conditionnelle du ministère de la Sécurité intérieure (DHS) pour permettre aux Palestiniens de s’installer aux États-Unis, selon le texte de la mesure, cité par Breitbart.

Des Palestiniens évacuent un quartier de la ville de Gaza le 11 octobre 2023. (Mohammed Abed/AFP via Getty Images)

Bien que M. Bowman ait appelé à l’admission des réfugiés de Gaza aux États-Unis, il a précisé qu’ils devraient faire l’objet d’un contrôle avant d’être autorisés à entrer.

« Cinquante pour cent de la population de Gaza sont des enfants », a-t-il souligné. « La communauté internationale et les États-Unis devraient être prêts à accueillir les réfugiés de Palestine tout en veillant à contrôler les membres du Hamas et à ne pas les laisser entrer dans le pays. »

Comme M. Tiffany, d’autres républicains ont exprimé leur opposition à l’ouverture de la porte aux réfugiés de Gaza.

« Les États-Unis sont la nation la plus généreuse du monde, mais nous ne sommes pas en mesure d’accepter des réfugiés supplémentaires, en particulier en provenance d’une région où le risque de terrorisme est aussi élevé, compte tenu de l’incapacité de notre pays à sécuriser nos propres frontières ou à contrôler ceux qui sont déjà ici », a déclaré le sénateur Marco Rubio (Parti républicain – Floride) au New York Post.

De même, le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a affirmé samedi que les États-Unis « ne pouvaient pas accepter les habitants de Gaza dans ce pays en tant que réfugiés », ajoutant que les nations arabes voisines devraient « ouvrir leurs frontières » et les accueillir.

Cette question se pose alors qu’Israël a appelé à une évacuation massive de Gaza avant de lancer une offensive destinée à détruire le Hamas et à secourir les otages, s’ils sont encore en vie.

Un terroriste du Hamas entre dans un village à Be’eri, en Israël, le 7 octobre 2023. (Forces de défense israéliennes/Capture d’écran via NTD)

Un large éventail de plans d’opérations offensives

L’armée israélienne a indiqué samedi qu’elle avait constaté un « mouvement significatif » de civils palestiniens vers le sud, un jour après avoir ordonné aux habitants de la ville de Gaza de fuir et annoncé qu’elle « se préparait à mettre en œuvre un large éventail de plans opérationnels offensifs » qui incluront des frappes coordonnées depuis l’air, la terre et la mer.

Cette déclaration a été faite après que le premier ministre israélien a promis de nouvelles mesures en réponse au massacre d’Israéliens par le Hamas la semaine dernière, au cours duquel des terroristes du Hamas ont tué au moins 1300 Israéliens, principalement des civils, et pris des dizaines d’otages.

Le groupe terroriste Hamas, connu pour son mépris de la vie des civils et l’utilisation de boucliers humains, a demandé à la population d’ignorer les appels israéliens à évacuer le nord de Gaza, selon l’Associated Press.

Un soldat des Forces de défense israéliennes réagit et se couvre le visage avant de retirer le corps d’un civil tué quelques jours plus tôt lors d’une attaque par des terroristes du Hamas, le 10 octobre 2023, à Kfar Aza, en Israël. (Alexi J. Rosenfeld/Getty Images)

Les Nations unies ont estimé qu’environ 423.000 personnes ont été déplacées à Gaza, tandis que le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré qu’il serait impossible d’organiser une évacuation d’une telle ampleur sans « conséquences humanitaires dévastatrices ».

Mariana Dahan, fondatrice de la fondation World Identity Network (WIN), a indiqué au New York Post que le conflit entre Israël et le Hamas « pourrait ajouter plus d’un million de personnes au nombre déjà stupéfiant de 6 millions de réfugiés palestiniens dans le monde ».

L’armée israélienne a signalé que le Hamas dressait des barrages routiers et « empêchait par la force ses civils de se déplacer vers le sud de Gaza pour leur propre sécurité ».

Avec l’intensification de la rhétorique sur le sort des populations évacuant Gaza, la question des réfugiés palestiniens est devenue un sujet brûlant à Washington.

Discussions au Capitole

Le président Joe Biden a fait savoir que des consultations étaient en cours avec les gouvernements régionaux sur la crise humanitaire à Gaza, alors que les Palestiniens endurent une panne d’électricité et des pénuries de nourriture et d’eau.

Les démocrates progressistes de la Chambre des représentants ont demandé vendredi à l’administration Biden de prendre des mesures pour limiter les pertes civiles dans la bande de Gaza.

Dans une lettre adressée au président Biden et au secrétaire d’État Antony Blinken, signée par 55 membres de la Chambre des représentants, les législateurs ont exprimé leurs inquiétudes quant à la « crise humanitaire en cours à Gaza », alors qu’Israël réagit à l’attaque terroriste du Hamas.

« Comme le président Biden l’a déjà dit, Israël a le droit de défendre son peuple et de répondre à ces attaques odieuses », ont-ils écrit.

« Nous sommes fermement convaincus que la réponse d’Israël doit tenir compte des millions de civils innocents de Gaza qui sont eux-mêmes victimes du Hamas et subissent les conséquences de sa campagne de terreur », ont-ils ajouté.

L’armée israélienne, pour sa part, a assuré qu’elle « ferait des efforts considérables pour éviter de porter atteinte aux civils » lors des opérations qu’elle mènera dans la bande de Gaza au cours des prochains jours.

Caden Pearson a apporté sa collaboration à la rédaction de cet article.

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