5G : l’Union européenne envisage une interdiction totale de Huawei en Europe

Par Michel Pham
10 juin 2023 12:10 Mis à jour: 12 juin 2023 21:34

Après les États Unis, l’Union européenne (UE) pourrait bannir Huawei et toute autre entreprise présentant un risque de sécurité pour leur infrastructure 5G.

Les cadres de l’UE, à l’instar du commissaire chargé du marché intérieur Thierry Breton, s’inquiètent devant le constat qu’à peine un tiers des pays membres ont mis en place des interdictions contre l’utilisation des équipements de 5G de Huawei dans leur réseau télécommunication, rapporte Financial Times. Ainsi, si la Suède, le Danemark, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, ou encore le Royaume-Uni ont tous banni Huawei de leur réseau 5G, leurs voisins européens tardent à prendre des mesures concrètes pour s’écarter des entreprises risquées comme le géant chinois.

«Risque inacceptable pour la sécurité et la protection des personnes»

En dehors de l’Europe, l’utilisation d’équipements de télécommunications de Huawei – en particulier dans les réseaux 5G – a été officiellement interdite dans de nombreux pays, à l’instar de l’’Australie, le Canada, la Nouvelle‑Zélande, et les États‑Unis. Ces derniers ont notamment déclaré en novembre dernier que les produits des sociétés comme Huawei posaient un « risque inacceptable pour [la] sécurité nationale des États‑Unis ou la sécurité et la protection des personnes aux États‑Unis. »

«The Federal Communications Commission s’est engagée à protéger notre sécurité nationale en veillant à ce que les équipements de communication non fiables ne soient pas autorisés à être utilisés à l’intérieur de nos frontières, et nous poursuivons ce travail ici», a déclaré la présidente Jessica Rosenworcel, avant de ajouter : «Ces nouvelles règles sont une partie importante de nos actions en cours pour protéger le peuple américain des menaces de sécurité nationale impliquant les télécommunications».

L’administration de l’ancien président américain Donald Trump avait placé en 2019 Huawei sur liste noire, interdisant aux entreprises américaines de lui vendre des technologies sensibles, notamment des microprocesseurs.  L’actuelle administration de Joe Biden n’a rien changé à cette politique. Les sanctions coupent le premier équipementier mondial pour la 5G des chaînes d’approvisionnement mondiales en composants, mais aussi du système d’exploitation Android de Google, présent sur l’immense majorité des smartphones dans le monde.

Dans ce contexte, Huawei a annoncé fin mars dernier un bénéfice net en baisse de près de 69% sur un an pour l’année 2022. Le groupe a dégagé un bénéfice de 35,6 milliards de yuans (4,7 milliards d’euros), contre 113,7 milliards de yuans un an plus tôt.

«En 2022, un environnement d’affaires difficile et des facteurs extérieurs au marché ont continué à peser sur les activités de Huawei», a admis lors d’une conférence de presse le président d’alors du groupe, Eric Xu.

Une présidente soupçonnée d’espionnage

«Les restrictions américaines sont notre nouvelle normalité», a souligné l’ancienne directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, qui a succédé en avril à Eric Xu à la présidence tournante de Huawei, pour six mois.

Le 1er décembre 2018, la présidente actuelle de Huawei était arrêtée à la demande de Washington lors d’une escale à l’aéroport de Vancouver (Canada). Quelques jours plus tard, deux Canadiens, Michael Spavor, un homme d’affaires, et l’ex-diplomate Michael Kovrig, étaient arrêtés en Chine, provoquant une crise entre Pékin et Ottawa.

Inculpée pour «fraude bancaire», Mme Meng était accusée d’avoir menti pour contourner les sanctions américaines contre l’Iran. Un délit passible de plus de 30 ans de prison aux États-Unis, vers lesquels elle était menacée d’extradition. Après près de trois ans de procédure, Meng Wanzhou a finalement retrouvé la liberté en septembre 2021.

Figurant parmi les géants de la tech, le groupe chinois est dans le collimateur de Washington ces dernières années pour des raisons de cybersécurité et de suspicions d’espionnage. L’exemple de Mme Meng est un exemple parmi d’autres. La firme contrôlée par le Parti communiste chinois a dû trouver de nouveaux canaux d’approvisionnement en semi-conducteurs, ces composants indispensables au fonctionnement des smartphones et autres appareils électroniques.

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